Ensileuse : exigence de fiabilité maximale à Déshyouest

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Ensileuse : exigence de fiabilité maximale à Déshyouest

Entre 2015 et 2021, Déshyouest s’est constitué une flotte de quatre ensileuses articulées.

À Déshyouest, les ensileuses ont tendance à empiler les heures et les campagnes. La coopérative soigne leur entretien en conséquence.

L’ensileuse n’est pas la petite fourniture qui s’achète tous les ans sans y réfléchir. C’est d’autant plus vrai pour la coopérative de déshydratation Déshyouest que ses automoteurs particuliers vaudraient bien le double d’une ensileuse ‘classique’ équivalente. En 2015, elle adopte une unité de l’ensileuse articulée à caisson Pro DX. «Nous étions les premiers à l’avoir en France», se souvient Gilles Déshomme, responsable des matériels de la structure.

Ensileuse articulée : 4 unités pour récolter environ 85.000t MS/an

En 2022, après 10.500h de service, la pionnière est toujours là et son remplacement n’est pas prévu. « Elle devrait largement pouvoir faire le double », assure Gilles. Le directeur de la coopérative, Samuel Maignan, acquiesce. Tant que les coûts d’entretien ne flambent pas, il ne devrait pas y avoir de raison de changer. Même devoir remplacer un moteur ne serait pas obligatoirement décisif. « Si nous devions anticiper le renouvellement de nos récolteuses, ce serait probablement pour opérer un bond technologique.» Le responsable des matériels complète : « Si l’on voit qu’il faut améliorer un élément, changer une vitesse quelque part… ça se fait. Nos machines sont évolutives. »

Déshyouest ensile de la luzerne, des cultures dérobées, du miscanthus, du maïs (plante entière et épi) dans une zone de 70 km autour de Vitré (Ille-et-Vilaine) pour approvisionner ses deux usines de déshydratation. Elle compte en très grande partie sur sa flotte de quatre ProDX qui tournent en journées longues ou en 2×8 de mars à octobre. «Dans les dix heures après la récolte, le produit doit être traité», résume Samuel Maignan.

chiffres clés ensileuse Déshyouest

Le coût d’entretien n’évolue pas trop, que l’on fasse 1.000 ou 1.600h dans l’année. Ce n’est pas un changement des couteaux qui l’impacte.

En conséquence, le flux est assez continu et une ensileuse qui s’arrête mettrait ainsi tout une chaîne logistique à l’arrêt. L’exigence de fiabilité est maximale et ce n’est donc pas incompatible avec la politique de carrière longue des outils à laquelle la coopérative reste fidèle. Les cinq New Holland FX qui avaient précédé le parc actuel avaient aussi approché des 20.000 h de fonctionnement.

Parce qu’il y a les installations et le personnel

Sept personnes réalisent la conduite et l’entretien. « Nous essayons d’avoir les mêmes chauffeurs sur la même unité, avec un référent pour chacune », détaille Gilles Déshomme. Et la coopérative ne dirige pas de saisonniers vers le poste de pilotage de ces engins sensibles.

Leur maintenance s’opère à l’atelier. Trois mécaniciens et un apprenti y soignent l’ensemble des outils roulants de la coopérative : camions, chargeurs, comme matériels agricoles. Les ensileuses y repassent aussi pour les changements d’équipements nécessaires entre chaque culture. « Nous achetons les ensileuses avec deux blocs hacheurs », explique le directeur. Ainsi elles disposent d’un module adapté à chaque type de cultures. Et c’est en même temps une sécurité pour poursuivre le travail en cas de pépin sur un bloc.

L’atelier dispose en outre d’un moteur d’avance, une jante de secours avant, une arrière, un radiateur, etc. Face aux difficultés d’approvisionnement, les gestionnaires du magasin ont anticipé sur certaines pièces sensibles en les ajoutant au stock. « Nous avons listé les éléments qui pouvaient avoir des délais de livraison supérieurs à vingt-quatre ou quarante-huit heures », expliquent les deux hommes. Lors de la grande révision annuelle, les mécaniciens conservent aussi les pièces remplacées les plus en état. « Ça nous permet, si besoin, de les remettre sur une machine pour finir une saison », explique le responsable des lieux.

30 000 € de maintenance pour chaque ensileuse articulée

Le parc stable et homogène est donc un atout considérable pour la coopérative. D’une part les quatre sœurs n’ont plus de secret pour ceux qui les mènent et les réparent. D’autre part, elles mutualisent tout ce stock de secours. « Cela fait beaucoup de pièces, mais avec quatre engins, nous savons qu’elles seront utilisées tôt ou tard », relaye le directeur.

Déshyouest consacre en moyenne 30 000 € à la maintenance de chaque ensileuse articulée, en incluant la main-d’œuvre, les pièces et les consommables (pneumatiques, huiles,etc.), et avec beaucoup d’actions préventives. Par rapport à un amortissement qui se fait à 100 % en cinq ou six ans, le calcul plaide largement en faveur de la stratégie que la coopérative applique d’ailleurs à la majorité de ses outils. Les andaineurs à tapis ou la faucheuse Roc, du haut de ses 18 campagnes, seraient d’autres exemples. « Aujourd’hui, nous renouvelons une chargeuse qui a fait 40.000 h ici. »

Les campagnes d’ensilage sont longues

En mars, les récolteuses sortent pour deux mois dans le miscanthus (600 h en 2022). Après un changement du bloc hacheur, du bec et des pneus, elles gagnent les 4.000 ha de luzernières coupées jusqu’à quatre fois. En août, passage à l’atelier et changement de bloc hacheur : Toutes repassent en configuration maïs pour les ensilages plante entière (40.000 t), puis l’ensilage d’épis pour certaines d’entre elles, pendant que les autres démarrent les dernières coupes de luzerne, ray grass ou autres dérobées. Puis, en novembre, les automoteurs regagnent leur base pour l’hivernage et leur révision complète.

En dehors du châssis articulé, du caisson, ou de la cabine New Holland, les Pro DX reprennent les éléments de la BigX 1100 (Krone). Celles de Déshyouest travaillent avec un pick-up 3m, un bec Easy Collect 10 ou 12rangs, ou encore un cueilleur Dominoni 8rangs. Leurs propriétaires se montrent très satisfaits, notamment sur le plan de la consommation en carburant : «Par rapport aux FX qui étaient déjà économes, nous avons réduit le coût de carburant par tonne de produit.» Et par rapport aux FR que la coopérative a eus un temps entre les mains, ils consomment « 30% de GNR en moins. »

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