S-métolachlore, des solutions existent

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S-métolachlore, des solutions existent

Des solutions existent pour permettre au maïs de se développer rapidement et ainsi concurrencer les adventices.

Face à une probable interdiction des herbicides à base de S-métolachlore, des alternatives chimiques et mécaniques existent pour désherber les parcelles. Plus complexes ou onéreuses, certes, mais qui ont le mérite d'exister.

Depuis une semaine, les producteurs de maïs, tournesol et soja font face à un probable retrait de la molécule S-métolachlore. Plus connue sous le nom de Camix, elle est très utilisée pour le désherbage des maïs, tournesol et soja, après les semis ou avant les levées.

Intégré dans les techniques culturales

« C’est un herbicide racinaire très utilisé dans notre secteur, avoue Fabien Lafitte, animateur à la fdcuma 640, dans le sud-ouest de la France. Nous avons beaucoup de production de maïs. Environ 85 % des exploitations en cultivent. Que ce soit du maïs doux ou pour les semences. L’action de cet herbicide est mitigée, elle dépend surtout des conditions d’application. »

Selon les conditions météorologiques, la molécule sera plus ou moins active. Sans eau, elle est inefficace. Avec une pluie suivant son application, le produit est capable de pénétrer dans les premiers centimètres du sol et de le protéger. Ce film protecteur inhibe la levée et le développement des adventices.

« L’efficacité varie également selon le stade de salissement de la parcelle, précise l’animateur. Dans le sens où plus l’adventice sera petite, plus ce sera facile de la supprimer. » Utilisé depuis plus de 20 ans, le S-métolachlore s’est rapidement intégré dans les itinéraires culturaux. On estime qu’au moins un passage de ce désherbant est réalisé chaque année sur les maïs. Sans compter les passages de rattrapage si besoin. Toutefois, il est rarement pulvérisé à pleine dose.

D’autres molécules pour remplacer la S-métolachlore

Sans cette molécule, les producteurs de maïs et de cultures de printemps se sentent un peu désarmés. Mais l’animateur relativise.  » Il y a des solutions, les producteurs ne sont pas dans une impasse », répète-t-il. Tout d’abord, il y a d’autres désherbant à base d’autres molécules disponibles à appliquer au même stade de végétation. À l’image de l’Isard ou de l’Adengo.

Cependant, il faut les appliquer avec soin pour assurer leur efficacité. « Il y a les conditions météorologiques avec une température, une hygrométrie idéale et un sol en bon état, qui vont déterminer l’efficacité du traitement, certes, illustre Fabien Lafitte. Mais la maintenance et la maitrise du pulvérisateur sont aussi déterminantes. » Maintenir son appareil en bon état, choisir les bonnes buses, régler la taille et la qualité des gouttelettes en font partie.

Outre ces molécules disponibles, l’animateur estime qu’il faut revoir ses méthodes de production. Notamment en diversifiant les milieux. « L’idéal est de casser les rotations en alternant les cultures d’hiver et de printemps pour diversifier la flore adventive », préconise l’animateur. Par ailleurs, le choix de travail du sol et des mélanges de couverts végétaux peut être une alternative. « Certaines espèces ont un effet allélopathiques, d’autres peuvent étouffer les adventices, les couverts doivent être réfléchis », ajoute t-il.

Désherbage mécanique ou localisé

Ces techniques à plus long terme peuvent aussi compléter des méthodes de désherbage mécanique. Le binage ou les passages de herse étrille très tôt peuvent diminuer le recours aux produits phytosanitaires. « En plus de désherber, le binage permet d’ouvrir les sols lorsqu’il y a une croûte de battance, d’apporter de l’oxygène dans le sol pour une meilleure fertilisation, de réchauffer les sols ou encore d’améliorer l’infiltration de l’eau », énumère Fabien Lafitte.

D’autres techniques commencent à se démocratiser : réduire l’espacement entre les rangs de maïs pour permettre un développement rapide de la plante et étouffer les adventices. Le désherbage localisé permet, lui, de réduire les doses de désherbant et le nombre de passages.

« Ces techniques ont toutefois des limites, reconnaît l’animateur. Cela demande d’être équipé d’outils très onéreux, de les maîtriser et aussi d’avoir les bonnes conditions climatiques pour pouvoir intervenir dans les parcelles au bon moment. » D’autant plus lorsque les fenêtres d’action sont étroites.

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