Faire perdurer l’outil cuma pour la nouvelle génération

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Faire perdurer l’outil cuma pour la nouvelle génération

Maxime Lions (à gauche) nouveau président de la cuma des Hameaux, pense que la nouvelle génération doit prendre le relais des responsabilités et se servir de la cuma pour développer des projets.

Dans les Hautes-Alpes, la cuma des Hameaux vient de trouver son nouveau président. Une cuma qui va perdurer pour la nouvelle génération grâce à une transmission réussie.

Si les exploitations se transmettent souvent de père en fil(le)s, le modèle cuma prend parfois le même chemin. Dans le petit village haut-alpin de Châteauroux-les-Alpes, c’est désormais Maxime Lions qui est aux commandes de la cuma des Hameaux, le cousin de Michel, président durant les 25 dernières années. « Je suis parti en mars 2023, lors de la dernière assemblée générale. Il était temps que je quitte mes fonctions parce que je ne vais pas tarder à partir à la retraite. Il faut savoir passer la main », avoue Michel Lions, qui avait lui-même hérité de la présidence de la cuma au départ à la retraite de son père.

Une nouvelle génération prend les rênes de la cuma des Hameaux

« Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération qui arrive, beaucoup d’adhérents de la cuma ont transmis leurs exploitations à leurs enfants. Les anciens préparent la retraite et la nouvelle génération est là. Elle doit prendre le relais et se servir de la cuma pour développer ses propres projets », ajoute-t-il.

Le passage de témoin, dans cette cuma d’une dizaine d’adhérents, coïncide donc avec de nouvelles installations et une nouvelle dynamique. « On va renouveler le matériel, mais sans racheter de gros engins. Nous prévoyons d’acheter d’occasion, quand cela est possible, dans la mesure où le matériel est en bon état évidemment. L’objectif étant de renouveler plus souvent les machines. Une fois que nous les aurons amorties, nous les remplacerons. De cette manière nous aurons toujours du matériel en plutôt bon état et nous éviterons de garder du matériel trop ancien, moins performant ou inadapté à nos pratiques », anticipe Maxime Lions.

Nouvelle génération = nouveaux matériels et nouvelles règles

Comme beaucoup de cumistes, les adhérents de la cuma des Hameaux prévoient de se servir de la cuma pour l’achat du gros matériel, le plus coûteux. Dans l’immédiat, ils envisagent d’acheter un déchaumeur et une herse étrille, du matériel qui viendra en complément de la charrue déchaumeuse qu’ils ont déjà achetée récemment. « Nous investirons en fonction des besoins, nous ne nous fixons pas de budget d’investissement annuel. La première étape c’est déjà de faire une remise niveau du matériel », précise Maxime Lions.

En outre, le nouveau président a aussi prévu de renouveler le règlement intérieur. « Nous sommes dans une petite cuma où tout se passe bien mais pour être sûrs que cela continue, nous avons choisi de faire en sorte que chaque adhérent soit responsable d’un à deux matériels. Il s’occupera de son entreposage, du nettoyage et du changement des pièces d’usure, plus globalement de l’entretien de base. Si jamais il y a une panne, nous nous y mettrons tous », annonce-t-il.

Pour le prêt du matériel, pas de révolution en vue. « Les agriculteurs de notre cuma ne sont pas tous connectés et n’ont pas forcément envie de l’être du coup nous ne passerons pas par les réseaux sociaux Nous ne sommes pas très nombreux, lorsque nous avons besoin du matériel, nous nous appelons les uns les autres et nous finissons toujours par trouver les machines », s’amuse-t-il.

Suivre le mantra : small is beautiful

Une organisation très simplifiée, même amicale, qui n’engendre pas de difficultés compte tenu de la proximité du noyau dur des adhérents qui se situe majoritairement dans la commune de Châteauroux-les-Alpes, le périmètre se réduisant à 25 km au total. Mais si les liens créés de génération en génération semblent être le ciment qui lie les adhérents de la cuma des Hameaux, le besoin fonctionnel permet aussi à tout le groupe de fonctionner en bonne entente.

« Certaines exploitations ne pourraient tout simplement pas travailler sans la cuma. Le broyeur par exemple, ne fonctionne que 2 jours par an. Nos petites exploitations de montagne ne le rentabiliseraient jamais seules », explique Maxime Lions qui souhaite maintenir un effectif réduit dans la cuma. « Quand nous sommes moins nombreux, c’est plus facile à gérer », tranche d’expérience Michel Lions.

Il y a deux ans, la cuma des Hameaux a failli fusionner avec une voisine plus petite mais la greffe n’a pas pris. « Finalement a posteriori, nous ne regrettons rien, c’est plutôt une bonne chose. Ici tout le monde se connaît, se respecte. Ça nous permet d’avoir plus de souplesse dans la gestion », souligne Michel Lions. La porte n’est cependant pas fermée à de nouveaux adhérents.

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