« Les adhérents sont attentifs étant donné le prix du matériel »

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« Les adhérents sont attentifs étant donné le prix du matériel »

Les mécaniciens de la Cuma Val de Veude opèrent un entretien minutieux des matériels avant leur remisage, de manière à atténuer les risques de casse en saison.

Dominique Giraud, mécanicien à la cuma Val de Veude en Indre-et-Loire livre ses observations sur le type et la fréquence des pannes qu’il rencontre. Témoignage.

Depuis plusieurs années, Dominique Giraud est salarié à la cuma Val de Veude. Certains pannes de matériels peuvent être plus fréquentes en raison des conditions d’utilisation plus éprouvantes sur quelques outils, constate-t-il. Par exemple, une débroussailleuse qui travaille en bordure de fossé peut avoir le bras sur le côté qui soit momentanément contraint. Le rotor peut alors souffrir. Pour d’autres matériels comme les faucheuses, la visibilité en présence de fourrages denses et hauts, est incertaine. Le risque existe alors de heurter des obstacles insoupçonnés, observe le mécanicien. En parallèle, les vitesses augmentent. « Avant on était à des vitesses de 5 à 6 km/h à presser. Maintenant, c’est parfois de 12 à 15 km/h. Les conséquences ne seront donc pas les mêmes ! » ajoute Dominique. Enfin, certains matériels comme les ensileuses deviennent tellement complexes, que la cuma choisit de spécialiser des chauffeurs à la conduite.

Pannes de matériels et formations à la cuma Val de Veude

Dominique Giraud témoigne des pannes de matériel rencontrées à la cuma Val de Veude.

« Au moment de la livraison du matériel, il serait bon d’avoir un mini temps de formation », suggère le mécanicien. Les adhérents dont la cinquantaine est dépassée, semblent un peu moins à l’aise avec le maniement des boîtiers de commandes sur écran, constate le mécano. Celui-ci note les améliorations apportées sur la facilité d’entretien. Avec par exemple, les systèmes de graissage centralisé. Ca marche lorsqu’il s’agit de graisse. Un peu moins pour les systèmes centralisés de lubrification avec de l’huile, rendus inopérants en présence de poussière.

Contrairement à certaines idées reçues, les pannes électroniques ne sont plus répétitives par rapport aux premières générations de matériels ainsi équipés. La détection des pannes demeure cependant incommode dans certaines situations. Si le tableau de bord affiche un code « erreur », l’opérateur ne sait pas forcément le type de panne dont il s’agit (électrique, électronique, hydraulique, …) et l’origine exacte. Quelle est l’électrovanne en défaut ? Le système de télémétrie mis en œuvre sur des tracteurs de la cuma apporte une aide précieuse de ce point de vue. A distance, le mécano de la cuma ou le réparateur de la concession, peuvent prendre la main sur la machine pour intervenir en direct. Et le concessionnaire peut prendre l’initiative, avant que le tracteur ne tombe en panne, de venir changer un capteur sur le tracteur qui lui semble fragile.

Casseurs et payeurs !

Dans la cuma, les deux salariés mécano ont suffisamment l’œil pour distinguer si une casse constatée sur un matériel est la conséquence d’une usure normale ou bien d’un défaut de manipulation ou d’une négligence. Dans ce dernier cas, l’adhérent devra payer le montant de la réparation, c’est-à-dire le prix de la pièce et le temps passé.

« Globalement, les adhérents sont attentifs étant donné le prix du matériel » note Dominique. Par contre, ils ne sauront pas toujours anticiper des pannes à venir. Par exemple en changeant suffisamment en tôt une courroie, ou en ajustant à la bonne tension le réglage d’une chaîne par exemple.

Gérer en amont les stocks de pièces

Les pannes, cela arrive ! Et il est illusoire d’espérer n’en connaître aucune dans un parc de matériels. C’est pourquoi, la cuma a pris le parti de constituer un stock de pièces, d’avance. D’autant plus que les concessionnaires n’ont plus beaucoup de stocks disponibles dans leurs magasins. « C’est dommage d’avoir un matériel immobilisé quand il fait beau en raison de l’absence d’un roulement qui pourtant ne coûte que 8 € » illustre Dominique. D’autant plus que les délais de livraison sont parfois excessivement longs. Exemple avec cette recherche d’un pneu de benne, dont le délai de livraison est de deux semaines !

Par précaution, le cuma a investi dans des pièces de rechanges comme un cardan adapté à la presse. « Si en pleine nuit au moment de presser la luzerne, la presse tombe en panne à cause d’un cardan cassé, ce serait dommage de risquer de perdre la récolte ! ».

Pour atténuer les risques, Dominique et son collègue consacrent beaucoup de temps à la remise en état avant l’hivernage. C’est un bon moyen de diminuer les pannes en saison. Ces démarches convient aux membres de la cuma. D’autant plus que le coût facturé pour les heures de mécano gravite autour des 34 €/h. Soit environ la moitié de moins qu’une heure facturée en concession ! Avec une bonne réactivité permettant de remettre rapidement le matériel en bon état de marche.

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