Charges de mécanisation: un point dans la Cuma d’Amné en Champagne

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Charges de mécanisation: un point dans la Cuma d’Amné en Champagne

La mécanisation est indissociable des actions de production en polyculture-élevage. C’est aussi une charge économique qui attend les chefs d’entreprise au tournant. Pour éviter la sortie de route mieux vaut regarder dans quelles eaux on navigue. 7 adhérents de la cuma d’Amné-en-Champagne l’ont fait cet hiver (@Ronan Lombard).

Piloter sa stratégie d’équipement n’a rien de simple et n’est surtout pas à prendre à la légère. Sept agriculteurs de la cuma d’Amné-en-Champagne (72) ont posé leurs chiffres sur une table. Grâce à ce travail d’analyse, ils se sont armés pour mieux décider.

C’est une session de formation que l’Union des cuma et le Cerfrance organisent depuis plusieurs années. La cuma d’Amné a profité de ce programme pour aborder deux sujets de réflexion qui ont leur importance sur une entreprise agricole: les charges de mécanisation et le volet travail. Sept adhérents étaient autour de la table. Le groupe comprend des exploitations intensives et essentiellement sociétaires. Les charges de mécanisation s’étalent selon un gradient de 1 à 3: de 258 €/ha pour la structure la plus économe sur ce plan, à 724 €/h.

Des coûts de mécanisation globalement élevés

Plusieurs éléments expliquent cette situation qui place le groupe dans une fourchette relativement haute par rapport aux références. Les exploitations sont intensives en termes de production, sur des surfaces de 150 ha en moyenne. Leur stratégie de mécanisation actuelle implique un parc de traction important. On trouve en moyenne 4,6 tracteurs par exploitation, pour un nombre de chevaux par hectare qui va de 2,4 à 5. Comme le précise son président, «c’est l’une des spécificités de notre groupe. Nous sommes partagés entre le collectif et l’individualisme. Ainsi nous avons une très forte mobilisation à l’assemblée générale (28 adhérents présents sur 30) et dans le même temps, il existe chez chacun d’entre nous une envie d’investir individuellement. Il faut prendre en compte l’ensemble de ces considérations», nuance Pascal Huger.

Pas d’analyse simpliste

De plus, les frais d’entretien sont conséquents (de 30 €/ha à 234€/ha). Derrière l’exemple d’un télescopique qui a coûté plus de 11.000 € dans l’année, c’est globalement un parc qui vieillit (taux de vétusté de 75%) que les collègues identifient en constatant que les factures de mécano s’accroissent. In fine, sur les 7 exploitations, 4 ont des marges de progrès plus ou moins prononcées. En effet, le gain potentiel va de 2.750 € chez l’un à 16.000 €/an chez un autre.

A l’écoute des jeunes et des projets qui émergent

Au fil de la journée, il se confirme aussi que de nouveaux besoins émergent, poussés par des jeunes adhérents. Les charges de travail sont conséquentes dans les exploitations, avec des départs en retraite des parents. Les questions de prestations complètes sont évoquées. Un travail est d’ailleurs engagé dans la cuma, avec en ligne de mire le projet d’embauche d’un salarié à moyen terme.

Charges de mécanisation : Le graphique indique une diversité des résultats

Le groupe de sept adhérents observe un niveau de charges liées à la mécanisation plutôt élevé.

Concernant les travaux de culture, avec des évolutions dans les pratiques, des projets d’acquisition d’un déchaumeur et d’un semoir rapide pour 400 ha sont en cours, avec un avantage certains: la cuma dispose déjà d’un tracteur de forte puissance. Ce projet va aboutir rapidement.

Une formation qui devrait-être obligatoire?

Comme le précise un jeune, «cette formation devrait-être obligatoire! Chacun repart chez lui, avec son propre diagnostic de mécanisation et dispose ainsi de références.»

Ce temps encourage les liens entre les membres et les projets dans une cuma qui «écoute ses jeunes adhérents!» Ceux de la cuma d’Amné-en-Champagne peuvent en témoigner, les échanges associent à la fois une stratégie individuelle (diagnostic de l’exploitation), tout en proposant des stratégies collectives en termes d’évolutions.

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