Un plan prévisionnel de fumure ad hoc

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Un plan prévisionnel de fumure ad hoc

Le Plan prévisionnel de fumure est un outil de pilotage imposé par la directive nitrates. Attention : toute sur-fertilisation non justifiée peut entraîner des sanctions.

Le 31 mars, chaque exploitant devra avoir finalisé son plan prévisionnel de fumure pour chaque îlot cultural exploité en zone vulnérable, qu’il reçoive ou non des fertilisants azotés. Ce document est à conserver durant cinq campagnes.

Imposé par la directive nitrate, le plan prévisionnel de fumure (PPF) est un outil de raisonnement agronomique. C’est également un outil économique pour l’agriculteur. En outre, il permet:

  • De planifier sa fertilisation pour chaque parcelle.
  • D’ajuster les apports d’engrais minéraux.
  • De contrôler le respect des bonnes pratiques agronomiques et le ratio des 170kgN organique/ha SAU. Le plan prévisionnel de fumure doit être établi avant le premier apport en sortie hiver.

A découvrir: les conseils de Altéor pour réussir son plan prévisionnel de fumure.

Raisonner à la parcelle

L’assolement prévisionnel, les cultures intermédiaires, les effluents d’élevage font partie des éléments de base nécessaires à son établissement. Pour les élevages soumis aux installations classées (ICPE), le PPF doit rester cohérent avec ce dossier. On y retrouve la cohérence des effectifs, les importations de déjections de tiers et les surfaces épandables issues du plan d’épandage.

En outre, il convient de connaître la surface épandable de chaque parcelle, pour tenir compte des distances à respecter par rapport aux tiers, aux cours d’eau. Le PPF doit ainsi vérifier que les prescriptions spécifiques à l’autorisation sont bien respectées.

Assurer l’équilibre de la fertilisation

Dans le PPF, le calcul de la dose prévisionnelle est obligatoire pour chaque parcelle et pour tout apport de fertilisant azoté. Que ce soit avec des matières organiques ou minérales.

Pour déterminer la dose d’azote prévisionnelle, il est obligatoire de se référer à l’arrêté régional du GREN (Groupe régional d’experts nitrates) qui encadre les méthodes de calcul. Un ensemble de critères est à prendre en compte pour déterminer la dose à apporter et respecter une fertilisation équilibrée.

Ainsi, suivant les cultures, l’exploitant pourra s’appuyer soit sur une dose plafond (pour les cultures légumières par exemple), soit sur la méthode du bilan. Celle-ci implique une bonne connaissance de l’objectif de rendement, des reliquats en sortie hiver et de la minéralisation du sol notamment.

En deuxième lieu, on calcule l’objectif de rendement nécessaire pour obtenir le besoin d’une culture. C’est sur la base des valeurs historique de l’exploitation pour la culture considérée. Le rendement à prendre en compte dans le PPF est le résultat de la moyenne olympique. On compte les cinq derniers rendements obtenus. On retire les deux extrémités. Puis on calcule la moyenne sur les trois valeurs restantes.

Plan prévisionnel de fumure et cahier d’enregistrement

Enfin, au-delà de l’aspect réglementaire, le PPF est un véritable outil. Il contribue à respecter l’équilibre de la fertilisation et maîtriser les intrants azotés.

Il est à noter que le respect de l’équilibre de la fertilisation sera examiné. Cela se fait lors d’un contrôle entre le cahier d’enregistrement des pratiques réalisé (CEP) et le PPF.  Vous devez justifier tout apport d’azote supérieur à la dose prévisionnelle totale par :

  • l’utilisation d’un outil de raisonnement dynamique ou de pilotage de la fertilisation en végétation
  • ou une quantité d’azote exportée par la culture supérieure au prévisionnel
  • ou, en cas d’accident de culture, par l’enregistrement de l’accident de culture (pour justifier d’un rendement inférieur au prévisionnel).

Il faut préciser que toute « surfertilisation » non justifiée peut entraîner des sanctions.

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