Manager le changement : Changer pour innover

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Manager le changement : Changer pour innover

La Vendée est le premier département de la région en termes de grandes cultures bio. La cuma la Pô fourche a su évoluer pour s'inscrire dans ce département.

Dans la plaine de Luçon, les cuma sont peu nombreuses. Elles tiennent généralement grâce à la bonne entente entre adhérents. Le groupe de la Pô Fourche (Vendée) a osé se dynamiser, avec un nouveau projet: un élargissement. Face à la prise de risque que cela constitue, des outils et des méthodes existent pour en faire une réussite.

D’un côté, on a «un groupe de copains», la cuma la Pô fourche que Frédéric Jolly préside: «On s’organise autour des moissons, on travaille tous les uns chez les autres, sans banque de travail et dans la bonne humeur.» D’un autre côté, on a des évolutions dans les pratiques et les besoins sur le territoire. Nombre d’exploitations s’orientent vers l’agriculture biologique. La demande pour le matériel croît, notamment en désherbage mécanique. Or, le prix de ces outils peut être élevé et leur logique d’utilisation change.

Une flotte de matériels

«On n’achète pas un seul outil pour remplacer le pulvérisateur mais une batterie d’outils spécifiques utilisés en fonction du stade de la culture», explique Jérôme Prézeau, technicien bio et agriculteur adhérent de la cuma. «Houe rotative, herse étrille, écimeuse, désherbeur thermique sont quasiment le minimum pour assurer une bonne tenue des cultures.» A la cuma, ils fonctionnent «en pack».

Jérôme Prézeau fait le lien entre des agriculteurs du sud Vendée, intéressés par ces matériels, et la cuma. Initialement, ce sont 4 exploitations de Pouillé et des communes voisines qui souhaitaient du matériel de désherbage. «Nous sommes vite arrivés à 10 exploitations et pas que des bio.»

Des nouveaux parfois éloignés

Heureux hasard? Il fallait de nouveaux adhérents pour sécuriser l’investissement, réalisé aussi grâce au soutien des aides PCAE. Deux herses étrilles 12 m, une houe rotative 6m, une écimeuse et un désherbeur thermique ont donc été un «booster» pour cette cuma. Et ce, tant en termes d’activités que de nombre d’adhérents.

Oui, mais… car il y a un mais. Ces arrivées, parfois venues de plusieurs dizaines de kilomètres, ont perturbé le fonctionnement historique du groupe. Grâce au dispositif DiNA cuma, l’organisation a été clarifiée. Elle va être cadrée par l’outil de réservation myCuma Planning qui se met en place entre autres, pour le désherbage.

agriculture biologique : changer pour innover

Avec myCuma Planning qui va être mis en oeuvre pour le désherbage mécanique, les responsables du matériel pourront suivre précisément le planning des réservations et localiser facilement les outils.

Moralité: les projets innovants sont une chance pour les cuma, structures idéales pour les porter. Ils peuvent générer un regain d’activité, attirer des adhérents. Mais aussi bousculer les usages, aboutir à des assemblées générales qui ne font pas le plein, des matériels difficiles à localiser… Attention, la création d’une activité nouvelle pour tous doit être bien préparée d’un point de vue de l’organisation. Des outils d’aide existent et il faut les intégrer dès le début de l’activité.