« Manger local »: les sénateurs réécrivent le texte voté à l’Assemblée

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« Manger local »: les sénateurs réécrivent le texte voté à l’Assemblée

La députée Brigitte Allain défendant son projet en janvier sur le plateau de LCI. ©lci.tf1.fr

Le Sénat a réécrit la proposition de loi de la député écologiste Brigitte Allain destinée à favoriser le « manger local » dans la restauration collective publique, à tel point que les sénateurs écologistes, ainsi que les socialistes, ont préféré s’abstenir. Le texte de Mme Allain, qui prévoit notamment que d’ici 2020, 40% de produits soient issus de […]

Le Sénat a réécrit la proposition de loi de la député écologiste Brigitte Allain destinée à favoriser le « manger local » dans la restauration collective publique, à tel point que les sénateurs écologistes, ainsi que les socialistes, ont préféré s’abstenir. Le texte de Mme Allain, qui prévoit notamment que d’ici 2020, 40% de produits soient issus de l’alimentation durable, locaux, de saison, avait pourtant été adopté à l’unanimité à l’Assemblée. Il doit à présent repartir en deuxième lecture au Palais Bourbon.

« Ce texte était déjà modéré, et j’ai fait des concessions pour parvenir à un consensus », a déclaré à l’issue des débats le rapporteur Joël Labbé (écologiste). « Dans notre pays riche, où la désespérance pointe, ce texte donnait du sens, une perspective », a-t-il dit. « Je m’abstiendrai donc, à regret ». « Dommage que la majorité sénatoriale ait repeint ce texte d’une autre couleur que le vert », a renchéri son chef de groupe, Jean Desessard « en gardant bon espoir pour la suite de la navette ».

Encourager le développement de filières durables

« Nous partageons les objectifs initiaux de ce texte, mais le retrait de l’objectif de 20% de bio, l’assouplissement de l’article premier, la suppression de l’affichage du « fait maison » introduits au Sénat en atténuent la portée », a regretté Claude Bérit-Débat (PS) en annonçant l’abstention de son groupe. « Bien sûr, il ne faut pas opposer le bio au conventionnel, mais on ne peut nier la nécessité d’encourager le développement de filières durables », a-t-il dit.

En revanche, le groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC) l’a voté « malgré ses limites », a dit Michel Le Scouarnec. « Ce texte rejoint nos préoccupations: la qualité de l’alimentation et la relocalisation des produits agricoles consommés en restauration collective ». Pour Catherine Procaccia (Les Républicains), « ce texte, tel qu’amendé par le Sénat, constitue un progrès ». « Certaines des mesures qui étaient proposées, applicables dans de petites communes, ne le sont pas dans les grandes métropoles », a-t-elle reproché.

Paris, 20 mai 2016 (AFP)