Moderniser l’irrigation, un enjeu crucial pour les cuma

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Moderniser l’irrigation, un enjeu crucial pour les cuma

Le plan de relance Aléas climatiques a permis à 27 cuma de moderniser l'irrigation via l'achat de variateurs.

Moderniser l'irrigation est un sujet central. Avec une coopérative sur deux qui partage l’eau, le Loiret est le département possédant le plus de cuma d’irrigation. La plupart d’entre elles datent des années 70. Mais 2022 a été une année particulièrement riche en investissements, en raison, notamment, du renchérissement des coûts de l’énergie.

Moderniser l’irrigation s’impose aux cuma. Mais l’irrigation est toujours une opération délicate, cruciale. Elle détermine bien souvent la réussite d’une culture et, par conséquent, l’avenir d’une exploitation, des productions et du revenu des agriculteurs. L’irrigation était destinée principalement à des cultures spécifiques par le passé (betteraves sucrières, pommes de terre, maraîchage, maïs, etc.). L’évolution du climat montre qu’on y recourt de plus en plus souvent et, surtout, de plus en plus tôt. Et ceci, même pour les céréales. En parallèle, les réglementations vis-à-vis de l’eau sont davantage contraignantes. Et les coûts de l’énergie flambent sans que l’on puisse avoir de réels moyens de négociation auprès des fournisseurs. L’organisation et l’investissement dans de nouveaux outils apparaissent donc les seuls moyens de limiter les hausses de coûts.

Moderniser l’irrigation, c’est maintenant !

Les investissements au sein des cuma d’irrigation ont été très intenses ces derniers temps. Aidées par le plan de relance « Aléas climatiques », les coopératives ont saisi l’opportunité d’adapter leurs installations aux nouveaux enjeux. Au total, 27 cuma ont bénéficié de ces aides, qui en grande majorité ont servi à investir dans des variateurs. Ces équipements permettent en effet de réduire la consommation électrique de 10 à 20 % selon les cas.

Variateurs, rampes sur enrouleurs, pivots… passage dans les cuma 2.0

Pour d’autres cuma, le changement a été beaucoup plus important. La cuma des Villages, située à Épieds-en-Beauce, a investi dans deux variateurs mais également dans une rampe Otech de 360 m de long permettant d’arroser près d’une soixantaine d’hectares pour plusieurs adhérents. « Nous avions déjà en réflexion la mise en commun de la rampe, explique Julien Vigoureux, le jeune président de la cuma. L’aide du plan de relance nous a permis de passer le cap. D’autant plus que la plupart des adhérents à la rampe sont, tout comme moi, de jeunes agriculteurs installés depuis peu. Avec tous ces investissements, nous avons une irrigation plus raisonnée et efficace, tout en essayant de maintenir des coûts raisonnables. »

Pour la cuma des Royaux, le groupe a décidé d’investir dans trois rampes montées sur enrouleurs. Pour Sébastien Picard, son président, l’objectif était d’« avoir la qualité d’aspersion et la réduction de l’évaporation de l’eau que procure une rampe ou un pivot, tout en ayant un matériel qui s’adapte aux petits parcellaires et sans avoir besoin d’un assolement réfléchi à plusieurs ».

De nouvelles cuma d’irrigation

Même s’il est difficile de créer de nouveaux forages et de nouveaux réseaux d’irrigation, deux cuma d’irrigation ont vu le jour récemment. Tout d’abord la cuma de Chandry. Située à Charsonville, à l’ouest du département, elle regroupe des exploitants en grandes cultures et en pommes de terre. Les exploitants ont mis en commun les forages et réseaux d’irrigation. La cuma du Vernisson, quant à elle, constitue un cas plus atypique et même exceptionnel. En effet, cette dernière regroupe plusieurs réserves d’eau. Celles-ci sont alimentées par les eaux de drainage. C’est un projet unique en France. L’irrigation est et sera un élément des plus déterminants dans la pérennité des exploitations. Nul doute qu’aucune diversification ne peut s’envisager sans une certaine sécurité. L’eau en est une.

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