Partager un salarié en groupement d’employeurs

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Partager un salarié en groupement d’employeurs

Pour le planning du salarié, les adhérents ont mis en place un groupe WhatsApp. Un bon moyen de connaitre les besoins des uns et des autres.

Que ce soit pour un surcroît d’activité, la volonté de se libérer du temps, de s’organiser différemment suite à un départ en retraite. Les raisons pour lesquelles les chefs d’exploitation décident de prendre un salarié sont multiples et dans un monde agricole en pleine mutation, ce modèle tend à se développer de plus en plus, notamment via les groupements d’employeurs.

Pas toujours évident pour un chef d’exploitation d’assumer seul la charge d’un salarié. Voilà pourquoi des contrats passent par un groupement d’employeurs dont la mission est aussi d’assumer la partie administrative du salariat. Charge ensuite aux employeurs de dispatcher le travail en fonction de la saison et des besoins.

La flexibilité favorise la bonne entente

Une organisation bien rodée à la cuma des Hauts Plateaux du Mezenc, basée à Freycenet-la-Tour et présidée par Daniel Dussaud. Par le biais de son groupement d’employeurs local, elle embauche Jérôme Pandraud, depuis plus de deux ans, à 80 %. Jérôme travaille régulièrement chez six agriculteurs et occasionnellement chez deux autres, tous adhérents à la cuma des Hauts Plateaux du Mezenc. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que d’un côté comme de l’autre ce choix s’est imposé comme une évidence.

Jérôme Pandraud, salarié en groupement d'employeurs

Jérôme Pandraud travaille sur six exploitations de la cuma des Hauts Plateaux du Mezenc : « Je suis présent quand il faut, cela fait partie du boulot. »

« Passer par un salarié en groupement d’employeurs est finalement très rassurant et nous savons où nous allons, explique Emmanuel Roux, installé en production bovine en agriculture biologique sur 95 ha et secrétaire de la cuma des Hauts Plateaux. Nous échangeons sur un groupe WhatsApp, généralement en fin de semaine, pour savoir comment organiser les jours à venir en fonction des besoins. Cela peut concerner les congés, les interventions en prophylaxie, la période des vaccins, les semis, les moissons ou un -complément de main-d’œuvre occasionnel. »

La flexibilité des uns et des autres favorise la bonne entente. Surtout dans une cuma dans laquelle on trouve aussi bien de l’élevage allaitant que laitier, des ovins viande ou encore des cultures.

Une reconversion professionnelle

Pour Jérôme Pandraud aussi, ce choix est le bon. Enfant du pays, ce presque quinquagénaire, ouvrier depuis plus de vingt ans dans une usine de mécanique, ressentait l’envie de plus en plus pressante de changer de vie professionnelle. « De bouche-à-oreille, j’ai eu vent de ce poste et j’ai eu envie de me lancer, explique-t-il. Bien sûr l’agriculture d’aujourd’hui ne ressemble pas du tout à ce que je voyais dans la ferme de mes grands-parents, mais découvrir cet univers me plaisait. Travailler dehors, vivre avec les saisons, voir pousser ce que l’on a semé est tellement plaisant. Je ne fais jamais la même chose chaque jour, je jouis d’une totale confiance de mes employeurs et je suis de plus en plus autonome. »

La recette réside peut-être dans la grande flexibilité du salarié en groupement d’employeurs dont les trente-cinq heures sont lissées sur l’année. « Je suis présent quand il le faut, cela fait partie du boulot. » Aucun regret pour Jérôme Pandraud qui s’est tout récemment délecté d’une visite au Sommet de l’élevage.

Dix-huit mois de recul sur le salarié en groupement d’employeurs

À la cuma du Say, basée à Saint-Jean-de-Nay, le cap du salariat aussi a été franchi il y a dix-huit mois avec l’aide d’Aide Agri 43, le groupement d’employeurs départemental. Quatre adhérents de la cuma se partagent les heures d’un salarié à plein temps avec un planning bien établi.

Pour son président Cyrille Ginhoux, il s’agissait de pouvoir se libérer du temps afin d’honorer ses engagements professionnels et syndicaux : « Employer un salarié se révèle aussi très utile pour les périodes traditionnellement chargées au sein d’une exploitation. » Et ce choix a fait mouche, tant et si bien que plusieurs cuma voisines s’interrogent déjà sur le recours à un salarié pour la structure.

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