Sarthe : une vision globale de sa toute jeune entreprise

Partager sur
Abonnés

Sarthe : une vision globale de sa toute jeune entreprise

Le parc matériel de l'exploitation est restreint. Elle accède néanmoins à du matériel performant, pour une charge de mécanisation maîtrisée.

De plus en plus coûteux. Le prix des matériels agricoles, qui connaît encore des hausses conséquentes de l’ordre de 10 % à plus de 25 % sur les deux dernières années, s’ajoute aux envolées du prix du carburant.

Ces actualités cumulées génèrent un contexte qui incite particulièrement certains agriculteurs à raisonner leurs charges de mécanisation, avec une volonté de maîtrise globale du système où revenu, travail et autonomie trouvent leurs équilibres. C’est le cas par exemple de Jean-Luc Lanos. Fils d’agriculteurs, il s’est installé en 2019 à Requeil, dans la Sarthe, à la suite d’un tiers. Sa SAU de 80 ha (dont 68 ha de cultures) s’étend sur un sol sableux et séchant.Le montant annuel de ses charges de mécanisation, 36 200 €, représente 450 €/ha. S’il possède trois tracteurs d’occasion d’une puissance entre 80 et 110 ch, son parc matériels reste limité. Pour les travaux lourds, l’agriculteur utilise le tracteur de la cuma de Requeil, pour un coût inférieur à 20 €/h (hors carburant), et mise en grande partie sur la délégation.

Questions-réponses avec Jean-Luc Lanos

Entraid : Si vous deviez résumer votre installation, que diriez-vous ?

Jean-Luc Lanos : Après de nombreuses années comme salarié, je me suis installé en reprenant l’exploitation de Dominique Vasseur, à Requeil. Mon objectif était de limiter les investissements en matériels pour garantir la réussite de mon projet. C’est une orientation importante, car si l’exploitation dispose d’atouts tels que parcellaire groupé, l’atelier de volailles de Loué ou la présence de voisins… je devais prendre en compte ses limites, dont le potentiel des terres. Ici, 70 quintaux en blé, c’est déjà bien.

Quels choix concrets répondent à cet objectif ?

Je m’implique déjà dans deux cuma. Entre celle de Mayet où je suis membre du bureau, et celle de Requeil que je préside, je dispose de la quasi-totalité des matériels nécessaires à mon exploitation. Il faut aussi le dire, s’occuper de cuma demande du temps et de l’engagement. En contrepartie, je bénéficie d’un parc matériel performant à des coûts intéressants. Par exemple, le tracteur de la cuma de Requeil que j’utilise nous revient à moins de 20 €/h hors carburant.

Quels messages porterait votre installation ?

On peut encore vivre sur des exploitations à taille humaine. On retrouve de fortes différences sur les exploitations agricoles en termes de production, de projets de vie, d’ambition… bien sûr. En ce qui me concerne, trois axes me paraissent essentiels : être à jour dans mon boulot et vivre de mon métier, profiter de ma famille et conserver un espace de convivialité. C’est à chacun de trouver son équilibre, mais je retiens que ce n’est pas toujours une fatalité d’investir ou de s’agrandir.

Quelques références sur les charges de mécanisation de l’exploitation

  • Charges de dépréciation + frais financiers + assurances : 82 €/ha (moyenne du groupe de référence1 : 120 €/ha)
  • Frais d’entretien : 47 €/ha (moyenne du groupe de référence1 : 65 €/ha)
  • Consommation de carburant, travaux par tiers inclus : 97 l/ha
  • Valeur nette comptable du parc matériel : 47 944 € (au 31 dec 2022).
  • Les travaux par tiers constituent 53 % de la mécanisation, la plupart des exploitations sarthoises se situant entre 25 % et 35 %.

(moyenne issue d’une étude sur 85 diagnostics de mécanisation réalisés par le réseau cuma sur des exploitations agricoles des Pays-de-la-Loire en 2021 et 2022.)

Charges de mécanisation de l'exploitation.

Charges de mécanisation de l’exploitation.