Témoignage : comment réussir son installation ?

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Témoignage : comment réussir son installation ?

La stratégie de mécanisation peut avoir des conséquences lourdes sur la réussite d'une installation.

Vous voulez devenir agriculteur et vous installer comme chef d’entreprise agricole ? Il se confirme que votre stratégie de mécanisation peut avoir des conséquences lourdes sur la réussite de votre projet. Pour en savoir plus, Valentin Moreau, jeune agriculteur dans la Sarthe, nous apporte son témoignage.

« Je suis né au Mans et j’ai vécu près de dix ans en Seine-et-Marne, explique Valentin Moreau. Et j’ai aussi travaillé pendant deux ans en Australie. J’ai repris en 2020 une exploitation après un tiers, de 70 ha, plus celle de mes grands-parents de 50 ha. Mon objectif était de disposer d’un salaire correct avec des astreintes de travail maîtrisées : c’est un compromis. L’assolement comprend 20 ha d’herbe et 100 ha de cultures ainsi qu’un bâtiment avicole de 1 800 m2. » Titulaire d’un BTS agroéquipement, Valentin avoue son intérêt pour les évolutions techniques des matériels. Il privilégie travail du sol et semis simplifiés, avec un souhait de limiter le nombre de passages. Dans la cuma d’Amné, Valentin a travaillé récemment à l’achat d’un semoir de 6 m (recherche de l’efficacité de chantier).

Très peu d’investissements matériels

Nadège, sa conjointe, précise : « Nous n’avions pas le choix. Pour réussir l’installation et que notre projet soit accepté par les banques, il nous fallait limiter les investissements. » Les coûts de mécanisation sont maîtrisés : 250 €/ha, avec des matériels performants. Deux éléments clés sont relevés. D’une part un système simple, avec peu de besoins en mécanisation, 700 h de tracteur ou de télescopique au total. Et d’autre part, une mutualisation importante des matériels par l’adhésion à plusieurs cuma et par de la copropriété avec ses beaux-parents.

portrait de Valentin Moreau

Valentin Moreau, 32 ans. Sa conjointe ne travaille pas sur l’exploitation.

Sabine Saudubray, conseillère d’entreprise au Cerfrance, livre son diagnostic sur ce jeune agriculteur : « Épanoui dans son métier, Valentin est attentif aux équilibres financiers et à la performance des deux ateliers. Il a sécurisé l’installation par un apport de capital personnel qui représente 23 % des moyens de production présents au premier janvier 2020. Son objectif est de ne pas dépasser 15 000 € d’annuités matériels, nous avons observé 14 600 € en 2021, et de contenir ses charges de mécanisation à moins de 35 000 €/an. Dès l’année 2021, la valeur ajoutée dégagée par l’EARL s’élevait à 95 000 € et dépassait l’objectif de 77 000 € fixé dans le plan initial. Le fonds de roulement est très satisfaisant. »

Des charges de mécanisation moitié moindres que celles de son groupe au CER.

Quelques références sur les charges de mécanisation de l’exploitation de Valentin Moreau :

  •  250 €/ha pour un montant total de 30 000 € (groupe : 420 €/ha).
  •  Charges de dépréciation + frais financiers + assurances : 57 €/ha (groupe : 120 €/ha).
  •  Frais d’entretien : 27 €/ha (groupe : 65 €/ha).
  •  Part de travaux par tiers sur la mécanisation : 48 % (en Sarthe : de 25 % à 35 %).
  •  Consommation de carburant : 62 l/ha.
  •  Valeur nette comptable du parc matériel au 30/09/2021 : 55 142 €.

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