Trophée des cuma 2025 : bineuse ou pas ? Les élèves bossent, la cuma tranche

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Trophée des cuma 2025 : bineuse ou pas ? Les élèves bossent, la cuma tranche

"Les élèves ont pris le sujet en main", explique Pierre-Paul Elizondo, président de la cuma. "Ils nous ont préparé tout le travail."

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la cuma Donazaharre a mis entre les mains de la classe de seconde du lycée Frantsesenia son projet d'achat de bineuse. À 15 ou 16 ans, ces élèves ont fourni un vrai travail de "pro"! La cuma a récolté le trophée des cuma 2025 dans la catégorie 'Action auprès des jeunes'.

Au Pays basque, les élèves de la classe de seconde « élevage » du lycée Frantsesenia, à Saint-Jean-Pied-de-Port, se rendent chaque semaine dans les locaux de la cuma Donazaharre, très proches, pour faire le tour des matériels et réaliser les opérations d’entretien courant sur certaines pièces d’usure par exemple. Retour sur le projet pédagogique dédié à la bineuse.

Un projet pédagogique autour de la bineuse en cuma

Ce partenariat, mis en place à l’initiative de l’enseignant en agroéquipement du lycée, Panxo Etcheverria, et des responsables de la cuma, a permis de tisser des liens. Et met la cuma « sur la carte » des élèves avant même leur installation.

Pour aller plus loin, à la fois dans la technique et l’économie, Pantxo Etcheverria a souhaité faire « plancher » ses élèves sur un projet de la cuma. « C’est bien tombé, car nous étions plusieurs adhérents à nous interroger sur l’opportunité d’investir dans une bineuse », relate Pierre-Paul Elizondo, président de la cuma Donazaharre. « Car nous souhaitons réduire le nombre de traitements phytosanitaires, » explique-t-il.

Projet pédagogique sur la bineuse : les élèves font une proposition « clé en main »

La cuma Donazaharre, créée en 1976, compte une quarantaine d’adhérents actifs qui partagent, comme à l’origine, une ensileuse pour le maïs, mais également des matériels de labour, préparation des sols, semis de maïs, un épandeur à fumier, des herses (rotative et de prairie), divers petits matériels pour les piquets. La cuma se diversifie aussi sur la récolte de l’herbe, avec un round-baller, mais aussi pour l’ensilage. Elle propose un tracteur et un chauffeur pour certaines prestations complètes.

« Les élèves ont pris le sujet en main », explique Pierre-Paul Elizondo. « Ils nous ont préparé tout le travail. D’abord en envoyant un questionnaire aux adhérents, puis en leur demandant comment ils utiliseraient ce matériel, quels seraient les freins. Ils ont comparé plusieurs matériels et nous ont fourni une proposition ‘clé en main’. »

Plus qu’à choisir !

« Il faut aussi souligner l’implication de deux concessionnaires locaux, Ithursarry et Euromagri, qui ont ‘joué le jeu’. Ils se sont déplacés pour présenter les caractéristiques de leurs matériels respectifs aux élèves. Ils ont ainsi pu approfondir leurs connaissances techniques », salue Pierre-Paul Elizondo.

Les élèves ont restitué leurs conclusions aux membres du bureau de la cuma. Ils ont justifié leurs choix, mais aussi présenté des devis aux agriculteurs. « C’était tout confort pour nous, nous avons juste eu à faire le plus facile : choisir ! La décision a été vite prise, et nous avons été tous partants pour cet investissement. »

Le président estime que la bineuse devrait travailler, la première année, sur 30 à 40 ha, en fonction de la météo. L’investissement, qui s’élève à environ 9 000 €, est soutenu par la Communauté d’agglomération du Pays basque à hauteur de 50 %, en vertu d’un accompagnement au désherbage mécanique en grandes cultures, mis en place en lien avec la fédération des cuma 640.

63% des adhérents partants pour la bineuse

Sur 27 adhérents répondants, 63 % se sont déclarés « partants » pour utiliser une bineuse, avec une intention de fréquence d’utilisation d’une à deux fois par an, sur des surfaces moyennes de 5 à 10 ha, en sols limono-argileux à limono-sableux. Les adhérents se répartissent équitablement dans leurs intentions entre service complet et utilisation par eux-mêmes. Ils citent, en termes de motivation, le prix des herbicides, les nouvelles réglementations en bio notamment, le respect des cours d’eau et de leur propre santé.

Les freins qu’ils ont identifiés sont, dans l’ordre :

  • Le manque de connaissances ;
  • La technicité ;
  • Le coût de ce type de matériel.

Les élèves ont également fourni aux adhérents de cuma un comparatif minutieux des modèles de bineuses qui leur ont semblé adaptés, suite à deux visites d’exploitations. Ainsi que des devis.

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