Un semoir à couverts pour les vignes de Brens

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Un semoir à couverts pour les vignes de Brens

Un semoir « tous terrains » : c'est le diagnostic de Pascal Pélissou, président de la cuma de Brens, qui propose aux viticulteurs de 40 communes à l'entour d'utiliser un semoir Aurensan d'un mètre cinquante de large, destiné à semer des couverts végétaux entre les rangs de vigne.

Le matériel a été acheté environ 8500€ dans le cadre d’un « Groupement d’intérêt économique et environnemental » (GIEE) porté par la Maison des Vins de Gaillac, avec une subvention de 50%. La Cuma facture 7 à 8€/ha.

« Nous l’avons reçu début octobre, il a travaillé sur 120ha, chez une douzaine d’adhérents. Il passe aussi bien sur sols travaillés qu’en direct, sur de l’enherbé. Ce semoir est doté d’une roue de jauge large, qui permet un bon maintien sur sols travaillés. Son disque incliné, qui avance ‘en crabe’, lui confère une bonne pénétration en terrain secs, sur lesquels il est particulièrement efficace. Nous avons des adhérents qui préfèrent semer avant les vendanges, et d’autres après. Il travaille bien également sur sols humides, même si comme tous les semoirs à disque, il lisse un peu. Il demande un tracteur bien lesté, et mieux vaut ne pas le prendre trop large. Je conseillerais un outil d’1,30m pour des vignes à 2m et 1,50 pour des vignes à 2,50m. Pas besoin de semer au ras des souches car le couvert prend de l’ampleur. »

Bilan agronomique et économique
« L’idéal quand on sème un mélange, poursuit Pascal Pélissou, c’est d’y inclure 3 ou 4 espèces avec des graines de tailles différentes, pour ‘boucher’ les interstices et empêcher les petites de descendre ». Les semis s’étalent d’août à octobre, et la destruction du 15 avril au 15 mai, soit en broyant pas trop fin, soit en roulant avec un rouleau faca. Le président de la Cuma de Brens, qui expérimente les couverts depuis 2008 et le roulage depuis 2 ans, précise que le broyage incite à la repousse, tandis que le roulage favorise la montée en graine et la mort des espèces qui composent le couvert. D’un point de vue agronomique, il a vu évoluer son profil : « j’avais un matelas de fétuque, beaucoup de chevelu et une couche minérale claire en dessous. Aujourd’hui, j’ai une zone humifère qui descend. » Il n’a pas vu de différence en termes de gestion de l’eau. « Mais depuis 3 ans, on a eu des étés arrosés. J’attends une petite sécheresse avec impatience pour voir la différence ! »
Pascal Pélissou estime que l’achat des semences pour les couverts coûte entre 30 et 50€/ha, selon les espèces et la provenance. « Quand on implante des légumineuses, on a un retour de 25 à 30 unités d’azote par hectare, détaille-t-il, plus un retour de matière organique que j’estime dans une fourchette de 500kg à 2t de MS/ha. On s’y retrouve largement ! Et au-delà de ça, il y a ce qui est difficile à mesurer : l’augmentation sensible de la vie du sol, l’utilisation de matière organique sur place, la diminution des lessivages. »