Salon de l’agriculture : les 3 annonces d’Emmanuel Macron à retenir

Partager sur

Salon de l’agriculture : les 3 annonces d’Emmanuel Macron à retenir

Inauguration du Salon international de l'agriculture 2024, le 24 février. (Photo : Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr)

Mesures de trésorerie, présentation du plan élevage et proposition d’un prix plancher figurent parmi les nouvelles mesures annoncées au Salon de l’agriculture, dont on ne connaît pas encore toutes les modalités de mise en œuvre. Résumé.

À l’occasion de l’ouverture (chaotique) du Salon de l’agriculture le 24 février, de nouvelles mesures ont été annoncées. L’emballement médiatique et les bisbilles politiciennes ont quelque peu parasité la communication gouvernementale. Focus sur trois annonces majeures d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture.

Une aide d’urgence de trésorerie

« Nous lancerons un recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner », a déclaré le chef de l’État.

Les préfectures seront mobilisées très rapidement pour repérer les fermes en difficulté. Cette démarche devrait être conduite en collaboration avec les banques et les organismes agricoles. On ne connaît pas encore le montant des aides prévues et les critères requis pour en bénéficier.

Un Plan d’élevage au salon de l’agriculture

Marc Fesneau, a présenté le plan gouvernemental prévu pour reconquérir la souveraineté alimentaire.

  • Avantage fiscal et social de 150 M€ pour les bovins.
  • Publication du décret, pour désigner les denrées alimentaires d’origine animale.
  • Obligation pour les restaurants collectifs d’intégrer dans leurs menus 100% de produits durables et de qualité dans les familles « viandes » et « poissons ».
  • 400 M€ de prêts garantis accessibles pour le secteur de l’élevage dès le mois de juillet 2024. Et alignement des seuils d’évaluation environnementale pour les bâtiments d’élevage sur les seuils européens dès le mois d’avril 2024.
  • Allocation de 30 M€ par an pour soutenir l’investissement en agroéquipements contribuant à réduire significativement les GES, déblocage d’une enveloppe de 15 M€ pour renforcer la lutte contre la tuberculose, etc.

Le gouvernement veut aussi interdire au niveau européen la viande de synthèse, et faciliter la mise à disposition de supports de communication expliquant les apports positifs de l’élevage.

L’intention de « prix plancher » parmi les annonces d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture

Enfin, l’annonce d’un prix plancher a surpris les représentants du monde agricole. Une telle disposition étant jusqu’à présent considérée comme peu réaliste par le ministère de l’Agriculture. Attention, selon les mots du chef de l’État, il s’agit d’une intention. En effet, différents écueils pourrait annihiler l’efficacité de cette mesure.

La mise en œuvre des prix planchers devra d’abord être validée juridiquement. Peut-être dans le cadre de la nouvelle loi d’orientation agricole qui devrait être prochainement examinée?

D’autre part, ces prix planchers ne devront pas inciter les industriels à s’aligner sur ce prix dans les négociations commerciales avec les producteurs. Parallèlement, la fixation d’un prix plancher devra tenir compte des coûts de production qui sont parfois très différents d’une région à l’autre.

Enfin, une telle mesure appliquée uniquement sur le territoire français pourrait éventuellement déclencher un appel d’air de produits importés moins chers à l’extérieur ! Et compromettre aussi les exportations de produits français si les prix planchers dépassent les prix pratiqués sur le marché européen et mondial.

Crise : des causes et des réponses multiples

En définitive, cette énième salve d’annonces risque de ne pas satisfaire totalement les très nombreuses demandes exprimées de la part des agriculteurs depuis près d’un mois maintenant. En effet, les raisons de la colère sont multiples. Et les façons d’y répondre aussi. Au-delà des réponses gouvernementales, les clés pour solutionner les problèmes agricoles dépendent aussi :

  • De l’Union européenne dans les choix à privilégier dans le cadre de la PAC.
  • Des collectivités territoriales, dans l’essor des circuits courts susceptibles de favoriser les produits locaux, de haute valeur environnementale ou bio (mise en œuvre des PAT et de la restauration collective).
  • De citoyens capables d’accepter de payer un peu plus cher les produits de qualité « made in France ».
  • De la profession agricole elle-même, prête à réfléchir à une répartition plus équitable des aides publiques, au regard des différences importantes qui existent entre exploitations.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :