Si elle est très présente dans les cuma, la bineuse a encore des progrès à faire. Notamment sur le guidage qui ne compense pas tous les bénéfices agronomiques qu’elle peut proposer. Deux cuma ont présenté leur expérience avec des bineuses autoguidées en donnant les avantages et inconvénients de ce type d’outil. Retour sur les avantages et les inconvénients des bineuses.
Bineuses, avantages et inconvénients
Louis Guérin, vice-président de la cuma de la Verrerie en Côte-d’Or, a partagé son expérience mitigée d’utilisation de sa bineuse Pottinger Flexcare de 12 rangs. Achetée en 2023, au coût de 57 500 €, elle bine chaque année 95 ha de tournesol principalement, mais aussi un peu de maïs, soja et colza de trois adhérents engagés dans le bio. « Le coût initial à l’hectare était très élevé, environ 90 €/ha en 2023, car nous n’avons pas reçu les subventions rapidement, explique Louis Guérin. Nous avons alors décidé de l’amortir sur 16 ans pour limiter le coût. Il est ainsi ramené à 33 €/ha. »
La cuma a choisi de se séparer de sa bineuse Carré par opportunité… mais regrette sa décision. « Le problème majeur initial était l’équipement provisoire qu’on nous a fourni en attendant de recevoir les cœurs avec des protèges disques cette année, avoue le vice-président. Ainsi, pendant deux campagnes, la bineuse était équipée de socs Lelièvre. »
Mais ceux-ci n’étaient pas adaptés aux terres caillouteuses et compactées. L’outil remonte et passe sur l’herbe au lieu de la couper. On a donc appris qu’avec ces types de socs, il faut passer au tout début de la levée des adventices. Et ainsi profiter que l’herbe soit toute petite et que la terre soit encore meuble ».
Mode manuel à revoir
Équipée de deux caméras, l’utilisateur les trouve difficiles à utiliser lorsque les rangs sont refermés. Et le mode manuel pose un gros problème. « Ce mode, via un boîtier tactile, nécessite des impulsions pour décaler la bineuse de 3 cm, rendant l’utilisation impossible dans les virages ou les champs en dévers », regrette Louis Guérin. La cuma a également souffert d’un manque de formation du concessionnaire. Au début : « on n’avait personne qui savait vraiment la mettre en route ».
À la cuma la parfumeuse dans le Doubs, le son de cloche est un peu différent. Jean-Philippe Vernerey et trois autres adhérents ont opté pour la bineuse Fénix, motivé par le plan de relance et l’opportunité de réduire les IFT dans le cadre des paiements pour services environnementaux. Ils cultivent exclusivement du maïs en conventionnel. Achetée 22 700 € pour six rangs, la bineuse coûte environ 30 €/ha pour une centaine d’hectares annuels et est équipée de deux caméras.
Se lancer dans le désherbage mécanique, pas évident
Jean-Philippe Vernerey note que le système de caméras fonctionne bien, surtout lorsque le champ se termine en pointe. Toutefois, l’outil nécessite des roues étroites sur le tracteur, ce qui n’est pas toujours le cas pour tous les adhérents.
Face aux difficultés initiales de réglage, les utilisateurs ont eu recours à une formation indépendante. : « Ce n’est pas évident de se lancer dans du désherbage mécanique, reconnaît-il. On ne peut pas tout désherber mécaniquement. D’autant que quasiment tous les utilisateurs au bout de la première année d’utilisation ne savaient toujours pas s’ils faisaient bien ou pas ».
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