Chacun ses sols, chacun son outil

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Chacun ses sols, chacun son outil

La bineuse, bien que très représentée dans les cuma pour le désherbage mécanique, doit encore relever quelques défis, notamment en matière de guidage.

Quoi de mieux que des retours d'expériences pour choisir l'outil de désherbage mécanique qui convient le mieux ? Un webinaire organisé par la frcuma de Bourgogne Franche-Comté réunissait cinq cuma pour parler de leurs outils et organisations.

Choisir l’outil de désherbage mécanique qui convient le mieux à sa parcelle, aux conditions météorologiques ou au stade de développement des plantes est l’un des luxes que peut s’offrir un cumiste. Encore faut-il savoir quelles sont les conditions dans lesquelles l’outil performe le plus. Cinq témoignages relayés dans un webinaire organisé par la frcuma de Bourgogne Franche-Comté peuvent éclairer. Retour sur le désherbage mécanique en cuma et les outils

Le luxe du désherbage mécanique en cuma : le choix

La bineuse, bien que très représentée dans les cuma, doit encore relever quelques défis, notamment en matière de guidage. Pour certaines bineuses, le système de caméras est jugé efficace, particulièrement lorsque le champ se termine en pointe.

Sur le plan agronomique, l’efficacité des socs dépend étroitement du timing de passage.  Il faut « profiter que l’herbe soit toute petite et que la terre soit encore meuble », lance Louis Guérin, de la cuma de la Verrerie.

La bineuse : « profiter que l’herbe soit toute petite et que la terre soit encore meuble »

Louis Guérin déplore les difficultés rencontrées avec le mode manuel de sa bineuse autoguidée. « Ce mode, via un boîtier tactile, nécessite des impulsions pour décaler la bineuse de 3 cm, rendant l’utilisation impossible dans les virages ou les champs en dévers ». De plus, le lancement dans le désherbage mécanique en cuma s’est révélé complexe, car initialement, « on n’avait personne qui savait vraiment mettre en route la bineuse ».

Jean-Philippe Vernerey de la cuma la Parfumeuse, reconnaît également qu’« on ne peut pas tout désherber mécaniquement » et que « quasiment tous les utilisateurs au bout de la première année d’utilisation ne savaient toujours pas s’ils faisaient bien ou pas ».

Le scalpeur : « Il faut compter deux passages pour que le désherbage mécanique soit efficace »

Le scalpeur Treffler est utilisé par la cuma des Lombards pour réduire l’utilisation de glyphosate et son bonus est de retourner les mottes pour exposer les racines à l’air grâce à ses peignes arrière. Le coût d’utilisation avoisine les 22 €/ha.

Régis Devaux, un adhérent, explique que la méthode idéale pour maximiser l’efficacité est le double passage : « La technique idéale consiste à désherber en deux passages : un premier superficiel à 2–3 cm pour couper l’herbe, puis un second 10 jours plus tard à 8–10 cm ».

Cependant, l’outil exige une grande précision quant à la hauteur des mauvaises herbes : « L’outil est très sensible à la hauteur des adventices et aux résidus de culture… Pas plus de 5 centimètres sinon il vient « bourrer » derrière les pattes ». Par ailleurs, en raison de son poids, il nécessite une puissance minimale de 125 chevaux et une faible vitesse de travail (5 à 6 km/h).

La herse étrille : « Utile en complément »

La herse étrille se distingue par sa simplicité et son très faible coût d’utilisation. Pour les adhérents de la cuma du pays de Montbéliard, le tarif est fixé à 11 €/ha. Elle est principalement utilisée comme complément, notamment pour le sursemis de trèfle sous blé grâce à son semoir Delimbe électrique.

Toutefois, Éric Perrey, un des utilisateurs, met en lumière les limites de cet outil selon la nature du sol. « Si c’est du limon ou des terres vraiment très fortes, ça ne fonctionne pas bien, ça ne fait que de rayer la terre ».

Nicolas Beguiot de la cuma La Cogeoise ajoute que dans les limons battants, la difficulté de réglage rend la herse étrille « quasiment inefficace sur les adventices » dans les cultures de céréales.

La houe rotative : « La météo, ça peut coincer »

La houe rotative est perçue par les adhérents comme plus polyvalente que la herse étrille. Nicolas Beguiot souligne l’avantage du débit élevé de travail : « On peut aller jusqu’à 12 km/h. Le désherbage est efficace dans le soja et le maïs, même sans labour. L’outil ne bourre jamais malgré la présence de résidus de canne de maïs ».

Cependant, le facteur météorologique est primordial pour cet outil. Jean-Philippe Vernerey constate que : « selon la météo, ça peut coincer. En 2024, la houe n’a pas fonctionné. On n’a pas pu aller sur céréales au printemps ».

Enfin, le coût d’acquisition est un obstacle sans aide financière. « Sans la subvention, c’était certain que ça ne passait pas puisque c’était une somme trop importante quand on la ramenait à l’hectare »

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