Crise agricole : soyons optimistes en Cuma

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Crise agricole : soyons optimistes en Cuma

Annie Gachelin, présidente de la Fédération Cuma de Basse Normandie, a voulu se tourner résolument vers des solutions de sortie de crise en groupe et en Cuma.

« On ne va pas se cacher que le moral est bas en ce moment ». Annie Gachelin, présidente de la Fédération Cuma de Basse Normandie, ne masque pas un certain soulagement après la tenue d’une assemblée générale malgré tout très participative le 25 février, à Lonlay l’Abbaye, en plein bocage ornais. « Une zone très laitière, les gens sont touchés. On sent qu’ils ne voient pas le bout de la crise ».

Pas question de nier cette nouvelle crise. Mais pas question non plus de laisser l’incertitude, l’instabilité et le découragement frapper les cumistes normands. Annie Gachelin a tenu à afficher un optimisme de combat dans son rapport d’orientation. «Parce que les années se suivent et ne se ressemblent pas, tant il est vrai que le contexte agricole et alimentaire mondial est fluctuant.»
Optimisme aussi, «parce que se retrouver entre Cuma est une vraie chance en période de crise. Elles rendent les exploitations plus compétitives en évitant le gouffre des charges de mécanisation individuelle. Elles nous font gagner en productivité sur les chantiers, avec des matériels performants, tels que les ensembles de fauche de 6 mètres par exemple, auxquels on peut avoir accès par l’investissement partagé. Les Cuma sont aussi des groupes puissants, qui peuvent donner aux agriculteurs des moyens d’agir et de peser sur des marchés de proximité, même si c’est à petite échelle.»

Plein de projets dans les Cuma

Optimisme, parce que de nombreuses Cuma gardent des projets en tête, malgré tout. Et parce que la fédération a les moyens de les accompagner solidement pour qu’ils aboutissent et consolident, en fin de compte, les exploitations adhérentes. Grâce au dispositif Dina Cuma, une aide financière donne des moyens d’animation autour de ces projets: diagnostic, puis construction de plan d’action et accompagnement. Pour rendre opérationnel cet appui, la fédération a déjà embauché un animateur, Erwan Lenaour, spécifiquement dédié à ces travaux. Une quinzaine de groupes sont déjà dans les starting blocks, prêts à monter leurs projets. Un beau pied de nez à la sinistrose qui ronge le monde agricole.

Répondre avec du clé en main

Autre défi, qui va de pair avec la compétitivité: gagner du temps dans les champs, toujours et encore. Les chantiers d’épandage font partie de ce casse-tête, compte tenu de contraintes de calendrier de plus en plus serrées. Aussi, l’après midi était-il consacré à un thème très concret: «La valorisation des engrais de ferme et apport des nouvelles technologies ?». Après une intervention de Pierre Havard, directeur de la station expérimentale des Cormiers en Ille-et-Vilaine, qui teste des matériels d’épandage et mène des programmes de recherche sur les nouvelles technologies en agriculture,des Cuma ont témoigné concrètement sur des équipements d’épandage performants et des organisations collectives efficaces (lire notre édition Spéciale Basse Normandie). «De quoi répondre avec des prestations clé en main, de plus en plus demandées par les éleveurs.» Car la sortie de crise passera par une optimisation économique, mais aussi par la délégation du «trop de travail». Pour conforter des participants intéressés qui seraient restés sur leur faim, des journées techniques sont programmées pour l’automne: présentation des différents systèmes d’épandage, séparateurs de phase… De quoi rester dans le coup et se prémunir contre le repli. Un des pires périls qui menacent les agriculteurs isolés. Qu’ils rejoignent les Cuma !