Cuma des Gaves : la RSO, « cela nous oblige à nous poser des questions »

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Cuma des Gaves : la RSO, « cela nous oblige à nous poser des questions »

Les responsables de la cuma des Gaves à Peyrehorade : le président Julien Lajus, au côté de Sébastien Dasteguy (vice-président) et Philippe Aribit (secrétaire).

La cuma landaise des Gaves à Peyrehorade est entrée dans la démarche de labellisation de responsabilité sociétale des organisations (RSO). Un aiguillon pour mettre à plat l’ensemble du fonctionnement.

En bientôt soixante ans d’existence la cuma des Gaves à Peyrehorade, a déjà vu passer quelques générations d’agriculteurs. Et s’est adaptée au fil des ans. Son projet le plus récent ? La certification RSO, ou responsabilité sociétale des organisations,.

Cuma des Gaves : de la presse à foin à la RSO

« Au départ, c’est une cuma qui s’est constituée autour d’une presse à foin », explique Julien Lajus, son président.

« Ici, nous sommes dans une région de polyculture élevage, avec des vaches, un peu de maïs, de la volaille… » Puis le kiwi est arrivé dans les années quatre-vingt et a tout changé, en apportant un peu plus de prospérité.

Aujourd’hui, la cuma compte une cinquantaine d’adhérents sur Peyrehorade et les communes limitrophes mais ne s’est toujours pas dotée d’un groupe tracteur.

Les besoins sont pourvus

« Nous avons un télescopique, un épandeur à fumier, un round baler, une bétaillère pour la partie élevage. Pour le maïs, nous avons des remorques, un décompacteur, un covercrop. Et du matériel pour le kiwi, notamment un épandeur à fumier adapté. »

Arrivée à une certaine maturité, la cuma des Gaves n’a pas de grands projets d’acquisition de matériel. « Nous sommes à un stade où nous avons ce dont nous avons besoin », poursuit son jeune président. Ce dernier assume la présidence depuis 2022. Et de toute façon, le coût du matériel, plombé par l’inflation de ces derniers mois, a de quoi dissuader les plus volontaires !

Se dire les choses

« Ce que nous cherchons, c’est la proximité, le service, ne pas avoir à faire 40 kilomètres pour trouver ce dont on a besoin. Cette ligne de conduite a toujours été celle de notre cuma », témoigne Sébastien Dasteguy, le vice-président.

Dans son fonctionnement quotidien, la cuma compte beaucoup sur le dialogue.

« Au sein du noyau dur de la cuma, qui compte une grosse dizaine d’agriculteurs, on s’appelle, on s‘envoie des SMS ou des messages par l’application WhatsApp. On pense que quand il faut se dire les choses, il faut les dire. Le ton peut monter, mais si les choses sont dites, c’est bien plus facile », explique Julien Lajus.

Culture du consensus établie avant la certification RSO

« Quand nous travaillons sur un projet, nous en faisons état, nous rassemblons les adhérents qui sont intéressés. Et nous essayons de faire en sorte que cela convienne à tout le monde », poursuit-il.

« On va chercher le matériel qui pourra convenir à tout le monde, à un tracteur de 200 ch comme à celui de 80. C’est le cas typique des remorques que nous avons, elles sont au nombre de trois et ont trois formats différents, 12, 14 et 16 tonnes… Ce qui est important, c’est d’être au clair dès le départ pour bien définir les besoins et faire établir les devis sur la même base. »

Afin que la comparaison permette de trancher en connaissance de cause. « Ensuite, une fois que nous avons les devis, nous les étudions et nous votons à main levée. »

Se poser des questions avec la RSO

Les réunions ne sont pas fréquentes et limitées au strict nécessaire. Comme la révision des tarifs en décembre, les assemblées générales.

Et la responsabilité sociale des organisations, la fameuse RSO ? « Nous avons commencé à nous plonger au début de l’année 2023. Nous avons détaillé le fonctionnement de la cuma, cela nous oblige à nous poser des questions que nous ne nous étions peut-être jamais posées. »

S’ouvrir

« Alors oui, tout ce qui est environnement, c’est notre quotidien mais les aspects sociaux… Cela nous montre qu’il faut que nous communiquions plus vers l’extérieur », ajoute Julien Lajus.

« Une cuma c’est plus que la simple utilisation du matériel, on peut être dans une cuma seulement par intérêt. Mais ce n’est pas le but… Même si c’est compliqué, il faut faire en sorte que l’ensemble du groupe bouge quand il y a besoin », explique Philippe Aribit, secrétaire de la cuma.

Bref, que la cuma soit aussi un levier de progrès.

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