Cuma Val d’Autize : voir loin pour agir à bon escient

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Cuma Val d’Autize : voir loin pour agir à bon escient

Auparavant trésorier de la cuma La Benjamine, Vincent Bizon est président de la cuma Val d’Autize depuis sa création en 2020.

La cuma Val d’Autize est née d’un rappro­chement entre deux coopératives rive­raines. Avec ses collègues, son président Vincent Bizon porte une vision claire sur tous les défis qui les attendent.

Vincent Bizon est le président de la cuma Val d’Autize, située dans les Deux-Sèvres. Il fait le point sur les motivations de la cuma, sur ses difficultés, aussi. Il évoque également la stratégie qu’il envisage afin de mener à bien les projets de la cuma.

Quelle est la particularité de la cuma Val d’Autize ?

Créée en 2020, elle regroupe des adhérents de deux cuma voisines, à savoir Les Réaulx, dans la zone de Coulonges-sur-l’Autize, qui est tournée vers les céréales, et La Benjamine, dans le secteur de Saint-Maixent-de-Beugné, plutôt axée sur l’élevage. Nous réunissons une trentaine d’exploitations de 50 à 200 ha, affiliées à l’une ou l’autre de ces deux coopératives. 

Qu’est-ce qui a motivé votre projet ?

C’est d’abord le besoin de rassembler nos forces pour surmonter tous les défis qui vont se présenter à nous au cours des prochaines années. Après analyse de la situation actuelle, nous avons dressé plusieurs constats. Le premier est la diminution du nombre d’agriculteurs et, potentiellement, celle du nombre d’adhérents. Cela entraîne un déficit de main-d’œuvre dans nos exploitations, ainsi qu’un besoin accru en matériels performants. Nous avons acquis deux combinés de fauche, l’un de 6 m avec conditionneuse, l’autre de 9 m à plat.

Ce dernier, capable de couper 12 ha de luzerne en une heure, nous permet de réaliser des économies de temps mais également d’argent, puisqu’il consomme moins de gazole non routier (GNR). Ensuite, l’augmentation des prix des matériels nous pousse à les utiliser davantage, afin de maîtriser nos coûts. Pour vous fournir un ordre d’idée, nos quatre tracteurs tournent en moyenne 700 heures/an chacun. Enfin, l’exigence en matière de qualité n’a jamais été aussi forte.

Par exemple, pour valoriser nos effluents d’élevage, nous avons remplacé notre tonne à lisier d’une capacité de 10 000 l, équipée d’une buse palette, par un modèle de 17 000 l avec pendillards. Concernant l’épandage d’engrais, de manière à éviter les chevauchements et, par conséquent, utiliser moins d’engrais, nous avons opté pour un épandeur doté d’une technologie de coupure de section automatique.

Quelles ont été vos premières résolutions ?

Avec l’aide de la fdcuma, nous avons rédigé les statuts et le règlement intérieur, en nous inspirant de ce qui existait, dans nos deux cuma et ailleurs. Nous avons adopté un mode de facturation plus détaillé avec deux appels de charges, en mai et en septembre, reposant sur l’historique de l’adhérent, avec paiement du solde en décembre. Nous avons également validé le montant du capital social demandé, à raison de 10 % de la valeur du matériel neuf.

Quelles sont, selon vous, les conditions pour réussir ?

Il est essentiel de rechercher des compromis, tout en ciblant les outils les plus performants. L’engagement de chacun est également primordial. Une cuma n’est pas un self-service, chacun doit mettre la main à la pâte, dans un esprit de solidarité et de coopération. Nous avons notamment instauré une commission “casse”, dans laquelle siègent deux membres du bureau et deux adhérents, chargés de veiller au respect d’une règle simple : toute personne responsable d’une détérioration de matériel participe à sa remise en état. Le dispositif PCAE nous a beaucoup soutenus pour nous permettre d’investir davantage. Sans lui, il aurait été difficile de passer le cap.

Et demain ?

En début d’année, nous nous sommes engagés dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSO). 

Nos futurs projets devront désormais satisfaire à toutes les attentes, en matière économique, environnementale ou sociétale. Aujourd’hui, nous sommes heureux que la cuma Val d’Autize existe.

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