De la cuma intégrale à la cuma à sections

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De la cuma intégrale à la cuma à sections

Le président de la cuma a été contacté par un agriculteur qui voulait investir dans un rouleau de rappui. Ainsi est née l'idée de la cuma à sections. (Photo d'illustration.)

Située à Soudron dans la Marne, la cuma des Blancs Sillons fonctionnait jusqu’ici en système intégral. Elle s’oriente vers la création de sections de matériel pour pérenniser son existence, attirer de nouveaux adhérents et répondre à une demande de plus en plus ciblée.

En 1994, six agriculteurs ayant déjà du matériel en copropriété ont choisi de travailler, en cuma intégrale. La cuma des Blancs Sillons proposait ainsi une grande partie du matériel, y compris celui de traction. Depuis, les départs en retraite se sont enchaînés et certains repreneurs n’ont pas continué avec ce mode de fonctionnement. La cuma à sections c’est alors imposé comme une solution viable.

Aujourd’hui, seules deux exploitations restent engagées dans la cuma intégrale, sur une surface totale de 360 ha. « Face aux incertitudes liées aux départs en retraite et pour répondre à la demande, nous avions anticipé un remaniement des statuts de la cuma pour pouvoir créer des sections », explique le président Alexandre Fleuriet.

cuma à sections

Alexandre Fleuriet président de la cuma des Blancs Sillons.

Ouvrir des sections pour un retour à la cuma intégrale ?

Un agriculteur d’une commune voisine, qui a émis le souhait d’investir dans un rouleau de rappui, a contacté Alexandre Fleuriet. C’est ainsi que la première section de matériel a vu le jour.

Depuis, quatre autres agriculteurs se sont manifestés pour adhérer à cette section. « C’est un nouveau fonctionnement pour mon collègue et moi-même, explique Alexandre Fleuriet. Nous testons une nouvelle approche, avec des sections simples et peu risquées. Elle nous permet de coopérer avec de nouveaux agriculteurs et de fonctionner avec un responsable de matériel. »

Le président envisage à l’avenir l’ouverture d’autres sections pour du matériel d’épandage de compost, de semis de précision ou de désherbage mécanique, par exemple. Le but : apporter de la souplesse et maintenir la cuma. Alexandre Fleuriet en est convaincu, voilà « un moyen intéressant d’optimiser le matériel, d’organiser des chantiers en commun ou de mutualiser la main-d’œuvre ».

La cuma à sections : une étape

Pour optimiser certains chantiers, Alexandre Fleuriet n’exclut pas que la cuma investisse dans un tracteur supplémentaire. Il serait dédié à des travaux spécifiques, type semis de précision. L’occasion d’élargir l’offre à davantage d’adhérents ou de répondre à des besoins envisageables en intercuma.

« Nous progressons dans nos réflexions, poursuit-il. La création de sections est une étape pour permettre à chacun de comprendre et de s’approprier le fonctionnement d’une cuma. Mais aussi de se connaître et d’échanger pour maintenir une implication collective et ne pas être juste consommateurs de services. »

Selon lui, ce mode de fonctionnement par section pourrait, pour certains, devenir un tremplin avant d’intégrer la cuma intégrale. Un fonctionnement qui nécessite déjà d’être habitué à travailler et à s’organiser en commun. « Avec le réseau des cuma, je m’aperçois que je ne suis pas le seul à vivre des situations délicates. Mais il existe des solutions pour y remédier, indique Alexandre Fleuriet. C’est en continuant à échanger avec les adhérents des cuma de différents secteurs géographiques que l’on découvre d’autres modes de fonctionnement dont certains sont transposables sur la cuma des Blancs Sillons. »

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