Un désherbage à la flamme pour les cultures à forte valeur ajoutée

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Un désherbage à la flamme pour les cultures à forte valeur ajoutée

Technique atypique, le désherbage thermique est un matériel dont dispose la cuma du Coteau dans la Drôme.

En agriculture biologique, le désherbage thermique reste atypique, mais peut être une solution complémentaire au désherbage mécanique. La cuma du Coteau, dans la Drôme, dispose d’un appareil alimenté au gaz propane et utilisé par un groupe de quatre agriculteurs pour des cultures à forte valeur ajoutée.

Agriculteur bio à proximité de Valence, Gaël Blard est aussi membre de la cuma du Coteau. Avec des productions spécialisées en plein champ comme l’ail, l’oignon, le persil, le basilic, la tomate de conserve…, le désherbage est une étape à soigner. Pour cela, depuis quatre ans, le désherbage thermique vient compléter les autres opérations mécaniques et manuelles. « Nous étions quatre exploitants à réfléchir dans l’investissement d’un appareil de désherbage thermique. Chacun de son côté recherchait un matériel pouvant travailler sur une largeur de 1,80 m, soit la largeur d’une planche de culture », résume Gaël Blard. Après une rencontre du groupe, ils décident d’investir via la cuma pour avoir un appareil plus large avec un meilleur débit de chantier.

Désherber sur des cultures en place

La technique du désherbage thermique permet de travailler sur des cultures en place sans action mécanique sur le sol. « Je l’utilise par exemple sur une culture comme le persil de plein champ, illustre Gaël Blard. L’avantage avec le persil est que la levée prend environ 28 jours. Je fais un passage avec le désherbeur thermique environ 25 jours après le semis. » Cela permet de détruire les adventices sans toucher à la culture. « Lors des passages, on ne voit pas forcément les adventices, explique l’agriculteur. On a l’impression de travailler pour rien. Une fois, il me manquait un peu de gaz pour finir la parcelle et 8 jours après j’ai vu la différence. Le morceau non traité était plein d’herbe. »

La technique du désherbage thermique a fait ses preuves.

Une combinaison flamme et air pulsé pour le désherbage.

Le matériel retenu est de la marque Hoaf. La surface de travail équivaut à trois planches de culture, soit environ 5,50 m. Repliable pour le transport sur route, il est alimenté par des bonbonnes de gaz de 500 kg. Ces dernières sont placées à l’avant du tracteur sur un chargeur ou le relevage. Un flexible alimentant l’appareil en gaz est installé le long du tracteur. Il distribue le gaz aux brûleurs. Des turbines installées à l’extérieur propulsent de l’air sous la caisse. « Cela fonctionne comme un four. Pour être efficace, la vitesse d’avancement tourne autour de 4 km/h. Cela correspond à environ 1,5 ha/h si on compte les manœuvres en bout de champ. », précise-t-il.

Un coût de 350 €/ha

Acheté pour un prix de 58 000 €, le tarif d’utilisation est de 200 €/ha. À cela il faut rajouter le prix du gaz qui lors de la dernière utilisation était de 911 €/t. Chaque utilisateur loue deux bonbonnes de 500 kg au prix de 60 €/an l’unité. Avec chaque bonbonne, l’autonomie est de 3 ha. Le coût d’un passage tourne autour de 350 €/ha auxquels il faut rajouter le coût du tracteur, le GNR et la main-d’œuvre. « Cela revient tout compris aux alentours de 400 €/ha. Pour le persil par exemple, si le désherbage thermique n’est pas possible, il faut désherber à la main sur le rang. Cela représente une centaine d’heures de main-d’œuvre à l’hectare. Le calcul est vite fait. »

Quelques précautions à prendre avec le désherbage thermique

Les utilisateurs reconnaissent que ce n’est pas un outil à mettre entre toutes les mains. « Il faut par exemple faire attention de ne pas descendre en dessous de 30 % du niveau de gaz contenu dans les bonbonnes. Sinon on récupère les impuretés du fond de cuve et les filtres se bouchent », prévient-il. Le désherbage avec un appareil thermique demande aussi une bonne préparation. « Il ne faut pas se faire piéger avec une culture qui lève plus vite que prévu, souligne-t-il. Il faut de la surveillance et un semis précis pour pouvoir intervenir au bon moment. »

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