6 questions sur le diagnostic carbone d’une exploitation agricole

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6 questions sur le diagnostic carbone d’une exploitation agricole

Réaliser un diagnostic carbone de son exploitation permet de se rendre acteur de la décarbonation plutôt que de subir l'imposition de règles. (©Adobestock)

Un diagnostic carbone permet d'identifier les leviers qui permettront de réduire l'empreinte carbone de votre exploitation. Décarboner oui, mais par quoi commencer ?

Comment réaliser un diagnostic carbone de son exploitation agricole ? Plusieurs outils existent, mais il est nécessaire de se faire accompagner.

Qu’est-ce qu’un diagnostic carbone ?

Ce diagnostic permet de mesurer les flux de gaz à effet de serre (émissions et stockage) de son exploitation et d’établir un plan d’action pour améliorer son empreinte carbone.

Est-il obligatoire de faire un diagnostic carbone de son exploitation agricole ?

La réglementation n’oblige pas les agriculteurs à réaliser un diagnostic. Il s’agit d’une démarche volontaire, souvent motivée par l’accès à des financements nécessitant un bilan carbone (primes, certificats carbone, mesures agroenvironnementales et climatiques…), une démarche de filière ou une sensibilité aux enjeux climatiques.

Quels sont les différents outils ?

Il existe de nombreux outils de diagnostic carbone. En première approche, il est possible de faire un auto-diagnostic gratuit en ligne, par exemple avec les outils Jediagnostiquemaferme et Dialecte de Solagro.

Le premier concerne l’énergie, tandis que le second permet une évaluation plus globale et de se comparer avec des exploitations agricoles similaires sur une quarantaine d’indicateurs environnementaux.

Le niveau 1 du CAP’2ER, développé par l’Idele, est aussi réalisable gratuitement en ligne par les éleveurs (bovins, ovins, caprins, volailles et équins). Il s’agit d’un diagnostic à l’échelle de l’atelier.

Un outil spécifique existe pour les élevages laitiers : SelfCO2. D’autres outils, plus poussés, nécessitent la visite d’un technicien.

Quel est l’intérêt de se faire accompagner ?

Les outils d’auto-diagnostic sont limités et il est fortement conseillé de se faire accompagner pour passer à l’action. De plus, « les agriculteurs qui n’ont pas forcément le temps et les connaissances pour les réaliser les mettent rarement en œuvre », remarque Jean-Luc Bochu, responsable de l’activité Agriculture-Énergie à Solagro. « Les conseillers ont suivi une formation. Ils connaissent donc les outils et leurs limites. Ils s’appuient aussi sur leurs réseaux », ajoute-t-il.

Impossible de faire une liste exhaustive de tous les outils (Carbon Extract, Myeasycarbon, SysFarm…). L’un des plus utilisés par les techniciens est le CAP’2ER (niveau 2). Le diagnostic se fait en une journée et permet d’évaluer l’ensemble de l’exploitation. Il est disponible en grandes cultures, ruminants, volailles et chevaux.

Depuis 2015, plus de 2 300 conseillers ont été formés et 33 700 fermes diagnostiquées. Pour les fermes bio, Solagro a développé un outil spécifique en partenariat avec la Fnab : ACCT-Fnab.

Combien coûte un diagnostic carbone d’une exploitation agricole ?

Les prix sont très variables selon les outils et les organismes. Pour réaliser un diagnostic avec un technicien, il faut compter entre quelques centaines et plus d’un millier d’euros.

Les coopératives, les interprofessions ou la Région prennent parfois en charge le diagnostic – intégralement ou en partie.

L’Ademe et le ministère de l’Agriculture financent également des diagnostics et des accompagnements individuels ou collectifs. La liste des organismes partenaires est à retrouver sur le site de l’Ademe.

Qui peut m’accompagner ?

Les agriculteurs peuvent se tourner vers leurs interlocuteurs habituels :

  • chambres d’agriculture ;
  • coopératives ;
  • Civam ;
  • organismes de conseil (BTPL, CER France) ;
  • instituts techniques (Idele) ;
  • certaines interprofessions régionales et organisations de producteurs…

Il est possible de faire prendre en charge des formations par le fonds Vivéa.

Des projets de groupe ou d’étude sont régulièrement financés. À titre d’exemple, 1 700 agriculteurs ont été accompagnés depuis 2024 dans le cadre du programme Fabacée, porté par Feve, Solagro et l’agence régionale Énergie Climat (Arec) Occitanie.

L’objectif est de les aider à économiser de l’énergie et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les participants, répartis par groupe de 10 à 25 agriculteurs, sont dans un périmètre de 80 km. « Beaucoup de changements sont engagés par des dynamiques de groupe, c’est la philosophie qui a guidé notre approche », explique Mehdi Miftah, responsable Énergie à la fncuma, partenaire du programme.

« En groupe, c’est plus facile d’avancer. Chacun apporte des solutions », abonde Maud Cloarec, vice-présidente de Biolait et participante au programme. « Faire des économies d’énergie, ça peut faire des économies de charges. Ça permet aussi de se rendre acteur de la décarbonation de nos fermes, de ne pas attendre qu’on nous impose des leviers ou des trajectoires », observe-t-elle.

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