L’irrépressible mutation de l’agriculture normande

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L’irrépressible mutation de l’agriculture normande

Le maraîchage et l’horticulture attirent 17,4 % des agriculteurs qui s'installent en Normandie.

Les statistiques révèlent un réel engouement pour la production agricole. De nouveaux profils émergent. Beaucoup des nouveaux candidats sont porteurs de projets moins traditionnels.

L’agriculture normande est en plein essor. La porte d’entrée des porteurs de projet voit passer du monde. Au point accueil installation (PAI) de Normandie, les tendances haussières perçues en 2020 ne se sont pas démenties en 2021. C’est un nouveau record. D’après les données de l’observatoire Agriscopie publiées en juin dernier, les cinq départements ont accueilli 1 466 personnes. Pour rappel, elles n’étaient que 876 en 2015.En 2021, l’âge moyen de ces 1 466 porteurs de projets est de 33 ans. Seulement 54 % d’entre eux sont titulaires de la capacité professionnelle agricole (CPA), et 49 % sont issus du milieu agricole. Au stade du PAI, les projets des candidats s’orientent majoritairement vers la production bovine laitière (24,4 %). Le maraîchage et l’horticulture attirent aussi (17,4 %). Viennent ensuite les projets équins (14,4 %), grandes cultures (11 %), bovins viande (8,5 %), caprins ou ovins (7,4 %), volailles (5,9 %). Toutes productions confondues, l’intérêt se confirme pour les projets en circuit court (53 %), en agriculture biologique (32 %) et avec une activité de transformation (30 %).

80 % suivent une formation complémentaire

Le Centre d’élaboration du plan de professionnalisation personnalisé (CEPPP) pour la Normandie aide tout porteur de projet à jalonner son parcours jusqu’à l’installation. Étape obligée pour solliciter une aide à l’installation (DJA), le CEPPP a reçu de son côté 615 personnes en 2021. C’est le nombre le plus élevé depuis huit ans. En plus du stage de 21 heures faisant partie du parcours, 80 % des porteurs de projet réalisent au moins une formation complémentaire. Elle leur permet de parfaire leurs connaissances sur la création ou la gestion d’entreprise, la technique ou encore la gestion des risques.

38 % des installations « hors cadre familial »

Toujours sur 2021, l’observatoire recense 378 installations aidées. C’est le nombre le plus élevé depuis 2012 concernant l’agriculture normande. La moyenne des dix dernières années est en effet de 321. Le nombre de porteurs de projet reçus au CEPPP en 2021 et l’activité constatée sur le début de l’année 2022, laissent penser qu’il pourrait y avoir au moins autant d’installations en 2022.

Ces porteurs de projet concrétisant leur installation sont à 73 % des hommes, mais en moindre proportion qu’en 2020 (82 %). Âgés de 28 ans en moyenne, ils sont issus à 68 % du milieu agricole (75 % en 2020). 46 % de ces jeunes installés ont au minimum une formation Bac+2. Le nombre de projets « hors cadre familial » est passé de 26 à 38 % en 2021. Enfin, les installations en Gaec sont majoritaires, avec 41 %, contre 29 % en statut individuel et 20 % en EARL.

Moins de 50 % des projets en lait pour l’agriculture normande

Avec 46 % des installations aidées, la production bovine laitière reste majoritaire. Toutefois, elle atteignait 60 % il y a huit ans, et deux exploitations sur trois inscrites au répertoire départ installation (RDI) en 2021 ont une production laitière. La production de bovins viande a chuté quant à elle de 11 à 7 % des projets.

Les installations en productions végétales connaissent une autre dynamique. En grandes cultures, elles passent de 16 à 21 % des projets, et celles en maraîchage-horticulture-arboriculture de 1 à 13 %. Les différences entre départements sont marquées. 79 % des installations en bovins lait se trouvent dans la Manche, contre 11 % dans l’Eure. Quant aux installations en grandes cultures, 40 % sont implantées  dans l’Eure et la Seine-Maritime, contre 2 % seulement dans la Manche.

On retrouve l’intérêt marqué pour l’agriculture biologique (28 % des installations aidées) et les circuits courts (28 %). Les deux sont étroitement liés puisque 69 % des installations bio commercialisent en circuits courts.

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