Afin de réaliser le meilleur montage financier pour son investissement, la cuma doit d’abord balayer certains points essentiels.
Montage financier d’un investissement : quel capital social ?
Le capital social souscrit permet de réduire la part d’emprunt. Il responsabilise en même temps les adhérents en concrétisant leur engagement. Les statuts ne prévoient pas de souscription minimum.
Cependant, chaque associé coopérateur doit souscrire des parts sociales proportionnelles à l’activité qu’il réalise dans la cuma. Les modalités de souscription peuvent être différentes :
- par unités engagées,
- par hectare de SAU
- par pourcentage de chiffre d’affaires réalisé par adhérent.
Lors du démarrage d’une nouvelle activité, on suggère de contracter un financement coopératif d’au moins 10 %.
Estimer le montant de la reprise ?
Lors d’un renouvellement de matériel, la valorisation de l’ancien outil a son importance dans le coût net de l’opération. Le premier point essentiel est d’estimer au mieux le prix du matériel à reprendre.
Si le projet d’achat inclut une reprise, on conseille par souci de clarté de bien distinguer le prix d’achat du matériel neuf et le montant de la reprise du matériel rétrocédé. Il ne faut pas non plus considérer seulement le montant de la soulte.
Passer en direct par le marché de l’occasion peut être une opportunité commerciale à saisir. Il faut toutefois respecter quelques règles et précautions, en particulier sur les modalités de paiement.
La subvention intervient dans le montage financier de l’investissement
Les subventions sont une source de financement des investissements. Leur traitement comptable est particulier en coopérative. Avant, toutes les subventions d’investissement étaient enregistrées dans les comptes des réserves indisponibles. L’activité devant régénérer à terme le montant de la subvention attribuée à la cuma lors de l’investissement.
Depuis 2018, une cuma peut affecter la moitié de la subvention reçue (au maximum), directement au compte de résultat. Cette affectation comptable d’une partie de la subvention dans les produits de la cuma s’échelonne sur la même durée que l’amortissement du bien subventionné. Cela conduit à diminuer le prix de revient et par conséquent le montant de la facture correspondant au matériel ou à l’activité bénéficiaire de la subvention.
Par exemple, pour un matériel acheté 40 000 €, amorti sur 8 ans, éligible à une subvention de 40 %, soit 16 000 €, 8 000 € pourront être portés en produits au compte de résultat, à raison de 1 000 €/an.
Quel emprunt ?
Habituellement, la durée d’emprunt pour l’acquisition d’un matériel oscille entre 7 et 10 ans. En règle générale, le principe est de ne pas emprunter sur une durée de détention plus longue que la durée de vie du bien. Sachant que plus la durée de l’emprunt est longue, plus le montant des annuités sera faible. Mais en contrepartie, le montant total des intérêts versés sera plus élevé.
Attention toutefois aux offres de prêt sur des durées trop courtes, par exemple trois ans. Sauf à augmenter anormalement le tarif facturé, la cuma devra prélever une partie du remboursement sur sa trésorerie. En dehors des taux et de la durée de l’emprunt, il faut aussi regarder les frais annexes et les conditions de remboursement anticipé.
Pour rappel, la durée du prêt n’est pas nécessairement celle de l’amortissement.
La cuma peut-elle autofinancer une partie de l’investissement ?
À la marge, la cuma peut autofinancer une fraction de l’achat d’un matériel. Cela dès l’instant où les besoins de liquidités à venir donnant lieu à des décaissements sont couverts par la trésorerie disponible.
À la fois les dépenses prévues qui tombent périodiquement (remboursement des annuités, salaires et charges sociales, carburant, assurances…) ou les dépenses ponctuelles (prévisions de remise en état des matériels). Tout en gardant bien sûr une marge de sécurité pour le paiement des dépenses imprévues telles qu’une facture de réparation de matériel consécutive à une casse. Il convient en effet de préserver un fonds de roulement suffisant.
Pour aider les responsables de cuma à y voir clair, il est toujours possible de construire un budget prévisionnel de trésorerie.
Bon à savoir
Il existe des tableaux de calcul d’annuité accessibles gratuitement en ligne, qui permettent de connaître facilement le montant de l’annuité correspondante au montant emprunté, en fonction de la durée de l’emprunt et du taux retenu.
D’autre part, la Frcuma ouest propose en ligne gratuitement l’outil Cumacalc, qui calcule en fonction de votre plan de financement, ses conséquences sur le coût de revient prévisionnel de la cuma, à la fois sur la trésorerie et sur la gestion comptable de la cuma.

La frcuma ouest propose en ligne gratuitement l’outil Cumacalc, qui calcule en fonction de votre plan de financement, les conséquences sur les comptes de la cuma.
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