Fertilité en vigne: pourquoi c’est important

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Fertilité en vigne: pourquoi c’est important

La fertilité en vigne: un sujet à investir. (© Entraid)

Fertilité et fertilisation en vigne sont souvent négligés. Or, les sols s'épuisent, réduisant la capacité des plantes à s'adapter aux aléas. Clara Olhaïtz, chargée de missions sol et matière organique à la Chambre d'agriculture de l'Hérault, donne des pistes concrètes. 

Agropédologue, Clara Olhaïtz intervient auprès des viticulteurs de l’Hérault pour travailler sur la manière de faire remonter la fertilité en vigne. Elle est intervenue le 4 novembre lors de l’Assemblée générale de la fédération des cuma Gard-Hérault. « Au croisement de toutes les fertilités, chimique, physique et bien sûr organique, il y a la matière organique », a-t-elle rappelé en préambule. Son intervention était d’ailleurs intitulée « Intégrer les matières organiques dans les pratiques ».

Trois fertilités, des tonnes d’avantages

Agropédologue au sein de la Chambre d’agriculture de l’Hérault, Clara Olhaïtz intervient auprès des viticulteurs de l’Hérault pour travailler sur la manière de faire remonter la fertilité en vigne. (© Entraid Média)

Ces trois types de fertilité, chimique, physique et organique, dépendent les uns des autres dans tous les sols.

La fertilité physique assure une bonne structure au sol. Laquelle permet à l’eau des précipitations de s’infiltrer correctement dans le sol pour atteindre les racines et les nappes, mais également éviter l’érosion. L’érosion est un phénomène en augmentation, notamment dans les sols du Languedoc, avec la multiplication des épisodes cévenols. La fertilité physique permet également de retenir et de fournir aux plantes des nutriments, leur « nourriture ».

La fertilité organique, de son côté, crée et maintient la structure du sol. Elle rend les nutriments disponibles et permet de retenir l’eau dans la microporosité. Elle est également à l’origine de la décomposition et du recyclage de la matière organique, régule les bioagresseurs.

Enfin, la fertilité chimique est en lien avec le maintien d’un pH compatible avec la vie du sol. Elle est à l’origine de la présence de nutriments qui se fixent sur le complexe argilo-humique.

« On voit bien que ces trois types de fertilité dépendent les uns des autres », a souligné Clara Olhaïtz.

Fertilité en vigne : pourquoi amener de la matière organique ?

« Chaque année, avec les phénomènes de minéralisation, une parcelle perd de la matière organique, » a précisé Clara Olhaïtz.

À l’aide d’un bilan humique, l’agropédologue a indiqué à l’audience qu’un apport classique dans le département de l’Hérault, à base de sarments, de feuilles et d’un couvert végétal de féverole, un rang sur deux, n’est pas suffisant pour compenser cette perte. « Il faut des apports en plus », a-t-elle résumé.

Les engrais organiques : pourquoi, comment et quand les apporter ?

Il existe en résumé deux grands types d’apports de matière organique.

  • Les engrais organiques, qui permettent d’amener une matière organique facilement dégradable ;
  • Les amendements organiques, qui améliorent la structure physique des sols.

Comment choisir ses fertilisants organiques ?

L’un des critères pour choisir ce type de matière organique pour améliorer la fertilité en vigne, c’est l’indice de stabilité de la matière organique, ‘l’Ismo », a souligné Clara Olhaïtz. « Il mesure la fraction de la matière organique qui va se fixer sur le complexe argilo-humique. »

L’autre indicateur, a-t-elle indiqué, est constitué par le rapport entre carbone et azote, le fameux C/N, qui caractérise la vitesse de dégradation du produit. Et qui dit vitesse dit… temps. « Ce rapport vous permet de déterminer quelle est la meilleure période pour amener cet apport d’engrais organique.

« Ainsi, un C/N bas est l’indice d’une minéralisation rapide. À l’inverse, un C/N élevé est à amener hors période végétative. »

Clara Olhaïtz a précisé qu’à titre d’exemple, dans l’Hérault, les composts de déchets verts et de marcs sont fréquemment amenés dans les parcelles à titre d’engrais organiques, non pour fertiliser les cultures, mais pour améliorer la structure des sols. « À mener de l’automne à février, » a-t-elle précisé.

Quand ? Avant plantation : un moment à privilégier pour la fertilité en vigne

« Ces stratégies pour nourrir les sols se raisonnent à long terme. Et elles sont réellement indispensables », a insisté Clara Olhaïtz. « Avant plantation, le coût d’épandage est divisé par deux », a-t-elle rappelé. Il s’agit d’un moment réellement propice pour amener de grandes quantités de matière organique. »

Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à raisonner le fractionnement des apports par la suite. « On peut tout à fait amener 5t/ha et par an… ou alors 15 tonnes tous les trois ans, » a-t-elle explicité.

Son propos a été renforcé par ceux de la société Germiflor et de la coopérative Arterris, partenaires de la Fédération des cuma Gard-Hérault.

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