L’idée d’acheter un combiné scieur fendeur pour monter une activité bois a germé il y a deux ou trois ans avec la montée en flèche du prix de l’énergie. « Tout le monde a du bois mais personne n’a le temps de s’en occuper », remarquait alors Gilles Morel, président de la cuma des 3 Monts, située à La Goutelle dans le Puy-de-Dôme. « En plus, les chantiers bois réalisés en individuel sont souvent pénibles et se font avec des matériels autorisant peu de débit, à savoir une tronçonneuse et un simple fendeur attelé sur le tracteur. » Et cela sans compter les risques d’accident.
Préparer l’investissement du scieur fendeur
Pour mettre en place cette nouvelle activité, la cuma se lance dans un DiNA. « Nous avons travaillé notamment avec Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AuRA. Il nous a présenté les différents matériels existants, ce qui a permis de se faire une première idée », souligne le président. La cuma a aussi rencontré la cuma Bois MPS située à Mauriac dans le Cantal. Cette dernière a investi en 2020 dans un combiné scieur fendeur. Lors de ce DiNA, « nous avons aussi invité la cuma voisine du Puy du Faux avec laquelle nous travaillons beaucoup », poursuit-il. Un premier tour de table faisait apparaître des engagements à hauteur de 350 stères/an. Insuffisant pour démarrer. « Nous avons donc contacté, avec l’aide de l’animatrice de la fdcuma, d’autres cuma aux alentours et nous avons réussi à atteindre les 800 stères », ajoute-t-il.
Du bois de chauffage scié et fendu en un seul passage
« Nous avons lancé le dossier d’investissement. Il fallait oser, c’était un pari mais avec la certitude que ça allait fonctionner. Car notre projet était en plein dans la tendance », se rappelle Gilles Morel. Le choix s’est porté sur un combiné scieur fendeur de la marque Rabaud. Un matériel capable d’accueillir des fûts de 600 mm de diamètre avec une longueur de coupe réglable allant de 25 à 50 cm. Pour ce matériel, l’investissement était de 120 000 € avec une subvention de 50 %. Commandée en avril 2023, la machine arrive à la cuma au mois de septembre de la même année.
Le bouche-à-oreille booste les engagements
Dès l’arrivée du combiné, la cuma organise une démonstration en invitant toutes les cuma des alentours. « Les cuma de Pontgibaud, des Hautes Combrailles et de Tortebesse se sont montrées intéressées. Aujourd’hui, nous avons plus de 1 000 stères d’engagés, pari gagné », constate avec satisfaction le président.
Pour le fonctionnement, la cuma embauche un salarié à temps partiel via Agri Emploi 63. « Deux adhérents ont aussi reçu une formation d’une journée avec le constructeur », précise-t-il. Durant les premiers mois, le combiné a réalisé 600 stères. Au niveau du tarif, « la base est le stère. À la fin de l’année, nous allons analyser les résultats et voir si nous allons passer à un tarif à l’heure ou rester au stère », note-t-il. Aujourd’hui, le tarif s’élève à 10 €/stère + 3 €/stère pour la main-d’œuvre. « Notre prochain objectif est d’augmenter le volume travaillé afin de dégager de la trésorerie et d’investir dans un tracteur dédié au combiné », indique Gilles Morel.
Les nouveaux adhérents à cette activité sont les bienvenus, avec un impératif : des engagements, à 10 €/stère, signés pour adhérer.
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