Le point sur la conjoncture mondiale à la rentrée

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Le point sur la conjoncture mondiale à la rentrée

La récolte mondiale de grains semble correcte et suffisante pour répondre aux besoins de tous les pays du globe.

Après la récolte estivale et avant celle des cultures de printemps, les chambres d’agriculture font un point sur la conjoncture économique à la rentrée, à l'échelle de la France et du globe.

Difficile de résumer la conjoncture en passant sous silence les conditions climatiques de ces derniers mois dans l’Hexagone. Après un hiver sec et en déficit hydrique, le printemps a été, semble-t-il, plus arrosé. Mais sans réels bénéfices puisque la sécheresse a envahi tout le pays dès le mois de juin.

Une récolte en progression

Même si les récoltes ne sont pas terminées, on peut tout de même tenter de faire un bilan des rendements de céréales et oléoprotéagineux. « En céréales totales, la production avoisinerait 63,4 millions de tonnes, en progression de 4,7 %, annoncent les chambres d’agriculture dans une note économique. Le rendement moyen serait de l’ordre de 72 q/ha, contre 67,4 en 2022. »

En blé tendre, les rendements avoisineraient les 74,7 q/ha, contre 71,7 l’année dernière. Toutefois, la production de blé dur continue sa réduction de surfaces de 6,1 % pour cette année. À l’inverse, la production d’orge continue de progresser avec une production de 12,2 millions de tonnes, soit + 6,5 %.

Marchés mouvementés

Quant au maïs grains et fourrage, les rendements s’annoncent bien supérieurs à ceux de 2022, année catastrophique pour cette culture. En colza, la production est en hausse de 1 %  avec 4,3 millions de tonnes et un rendement de 32 q/ha. « On observe tout de même que la France demeure le leader européen en grandes cultures », souligne les organisations agricoles.

Malgré une belle récolte en général, le secteur des grandes cultures reste particulièrement agité depuis un an et demi, du fait de la guerre en Ukraine. Les agriculteurs doivent faire face à une hausse des charges d’énergie et d’intrants, notamment. Celle-ci a été compensée en partie en 2022 par une forte hausse des cours. Pour cette année, il est encore difficile de tirer des conclusions..

À l’échelle mondiale, pas d’inquiétudes en matière de production. Celle de grains est estimée à 2,3 milliards de tonnes, de quoi couvrir la consommation mondiale . En maïs, la production est annoncée à 1,2 milliard de tonnes, en équilibre avec la demande mondiale. Le soja connaîtrait une hausse avec 400 millions de tonnes contre 368 un an plus tôt.

Récolte bloquée pour l’Ukraine

Si on zoome sur certains pays, en Russie, la récolte atteindrait 125 millions de tonnes, en baisse par rapport à 2022 avec 85 millions de tonnes de blé. On estime les exportations de blé russes à 44 millions de tonnes en 2023. «  Une évolution à mettre en regard des enjeux que représente le contrôle des terminaux portuaires en mer Noire », analysent les chambres d’agriculture.

Quant à l’Ukraine, la production de grains recule fortement, passant de 87, avant la guerre, à 54 Mt en 2023. La baisse est encore plus conséquente en maïs. « Cela exerce un effet négatif sur les exportations, poursuivent-elles. Puisque, avec moins de disponibilités, l’Ukraine ne pourra exporter en 2023 que 12 millions de tonnes de blé et 18 de maïs, contre respectivement 19 et 28 avant la guerre. »

On s’attend, par ailleurs, à une production record aux États-Unis, en dépit des aléas et des chocs climatiques. « Il est à noter que le blé ne fait plus partie des priorités des Américains, qui poursuit sa baisse », estiment les chambres d’agriculture. Celle-ci est complétée par des productions records en maïs et soja.

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