Matériels en cuma: vers de plus en plus de précision

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Matériels en cuma: vers de plus en plus de précision

La cuma d’Astrou a investi dans un épandeur d’engrais disposant de multiples options pour atteindre une grande précision.

Réduction de l’utilisation des herbicides, meilleure valorisation des effluents d’élevage ou maîtrise des épandages d’engrais minéraux dans un contexte de hausse des prix, les cuma investissent dans des matériels de plus en plus techniques et précis.

Créée il y a un an avec quatre adhérents, la cuma d’Astrou à Condat-lès-Montboissier a fait le choix de la précision pour son premier investissement. Un épandeur d’engrais Isobus équipé de la pesée en continu, de coupures de tronçons et d’un GPS. «Quand nous avons pris cette décision, nous ne savions pas que le prix des engrais allait s’envoler», indique Marian Boyenval, président de la cuma.

Des épandeurs de précision pour réaliser des économies

Tout d’abord, chaque adhérent utilise son tracteur pour les chantiers. «Nous avons donc le GPS installé sur l’épandeur. Pour le moment, nous n’avons pas la cartographie, détaille le président. Pour le premier tour, on se guide avec les traces de semoir. Ensuite l’épandage démarre automatiquement et on ne surdose plus dans les fourrières.» L’épandeur dispose aussi de coupures de tronçons «qui permettent d’éviter de surdoser dans les pointes».

Ensuite, autre aspect économique, environnemental et social: l’épandage des bordures. «Il se règle très facilement depuis la cabine du tracteur. L’épandage est précis et plus aucun risque de mettre de l’engrais sur les routes en bord de parcelles. C’est un bon point.» En plus, l’appareil dispose de la pesée en continu. «Le système mesure en permanence la quantité d’engrais qu’il reste dans la cuve. La dose programmée est épandue précisément en tenant compte de la vitesse et de la largeur de travail qui est pour nous de 21m. Ce n’est plus de l’à-peu-près.»

Auparavant les adhérents disposait chacun d’un épandeur pouvant embarquer deux ‘big bags’. Toutefois, cela obligeait souvent à transporter l’engrais en bord de champs avec un plateau. «Il fallait toute une organisation. Cet épandeur permet d’embarquer six à sept ‘big bags’. Cela divise par trois les périodes de ravitaillement.»

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Diminuer les herbicides avec les outils de désherbage mécanique

La cuma d’Entraigues, elle, s’est récemment dotée d’une herse étrille et d’une bineuse qui rassemblent 6 des 24 adhérents de la cuma. Un projet qui tenait à cœur à Alexandre Bresson. «Je voulais depuis longtemps cultiver du maïs en bio. Aujourd’hui une partie de mon exploitation est certifiée. Pour le désherbage mécanique, je souhaitais investir en collectif. Plusieurs autres adhérents de la cuma, en partie ou tout en bio, ont rejoint le projet.» Les productions sont principalement du maïs consommation et semence et du tournesol.

bineuse cuma d'Entraigues

Alexandre Bresson, trésorier de la cuma d’Entraigues: «La bineuse permet d’apporter une réponse à la diminution d’herbicides autorisés sur les cultures.»

La précision a guidé l’investissement de 58.000€ pour la bineuse. Après des visites sur d’autres exploitations et des démonstrations, le choix s’est porté sur la bineuse Chopstar Prime de chez Eïnbock. Elle dispose notamment du relevage hydraulique indépendant des éléments en bout de rang et d’un système de réglage rapide des socs. Et sa caméra lui permet de travailler au plus près du rang. «Nous avons aussi pris l’option des doigts Kress qui permettent un désherbage sur le rang. Dans la cuma, le bio a porté ces investissements en désherbage mécanique. La bineuse permet d’apporter une réponse à la diminution des herbicides autorisés sur les cultures. Ce sera certainement aussi dans un avenir proche un outil complémentaire pour les conventionnels», selon Alexandre Bresson. Pour le moment, 150ha sont engagés, «mais il sera possible de faire plus au vu des débits de chantiers».

Également dans les tuyaux, un tracteur en commun pour les semis et la bineuse. «Nous passerons certainement au départ par la location pour voir si on est prêt à franchir le pas.» Mais aussi un semoir monograine à distribution électrique qui permettrait de moduler la densité de semis dans la parcelle.

Epandeur de fumier: une précision pratiquement au kilo près

La cuma des Lilas à Crevant-Laveine saute le pas de la précision pour les chantiers d’épandage de fumier. «Jusqu’à l’année dernière nous avions un épandeur simple sans système de pesée et sans Dpae, indique Damien Choffour. Le poids du fumier chargé et épandu était simplement estimé. Notre volonté était d’être plus précis et être bien dans les clous pour les plans de fumure.»

épandeur cuma des Lilas

La cuma des Lilas dispose aujourd’hui d’un épandeur permettant de moduler les apports à l’intérieur de la parcelle.

La cuma a donc investi l’année dernière dans un épandeur disposant d’un système de pesée et d’un Dpae. «Avec cet équipement on s’est rendu compte qu’avant on avait tendance à apporter plus de fumier que nécessaire. Avec la pesée et le Dpae on connaît précisément le tonnage épandu à l’hectare. Nous avons aussi la possibilité de moduler le tonnage directement depuis la cabine. Cela permet d’épandre 30t/ha à un endroit et de passer à 20t/ha à un autre. Une bonne façon de mieux valoriser les apports suivant les types de sols et les cultures», conclut Damien Choffour.

Changement de modèle pour la tonne à lisier

La cuma de Tortebesse a récemment renouvelé une de ses deux tonnes à lisier. «De 16.000l nous sommes passés à 18.000l pour mieux rentabiliser les déplacements sur les parcelles lointaines, précise Julien Villedieu. Nous avons aussi porté une attention particulière au choix des pneumatiques.»

la tonne à lisier de la cuma de Tortebesse

Une tonne à lisier équipée d’une rampe à la cuma de Tortebesse, pour répondre à la future réglementation et pour une meilleure valorisation de l’azote.

Cette nouvelle tonne est aussi équipée d’une rampe de 12m, «pour être dans les clous vis-à-vis de la réglementation à venir». Mis en route au printemps, les premiers retours font part d’une meilleure précision d’épandage notamment sur les bordures. «Vu la conjoncture, le but de la rampe est aussi de mieux valoriser l’azote des lisiers mais aujourd’hui nous ne pouvons pas encore l’estimer.»

Nouvelle tonne, nouvelle organisation. Avant, chacun attelait son tracteur. «Aujourd’hui, la tonne fonctionne avec le tracteur de 200ch de la cuma. La conduite est effectuée par le salarié ou directement par les adhérents du groupe tracteur. Cela amène moins de temps perdu et des chantiers plus fluides.»

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