Premiers visiteurs et délégations étrangères au Salon de l’élevage à Rennes

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Premiers visiteurs et délégations étrangères au Salon de l’élevage à Rennes

Beaucoup de délégations étrangères se sont pressées pour cette première journée.

Le Salon international de l'élevage (Space) a accueilli mardi à Rennes ses premiers visiteurs et ses premières délégations étrangères, venues s'enquérir des dernières techniques agricoles et nouer des contacts avec des entreprises.

Jusqu’à vendredi, plus de 100.000 visiteurs sont attendus, les premiers investissant dès le début de la matinée les allées de la dizaine de halls qu’occupe le salon, inauguré en présence du ministre des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, Kobenan Kouassi Adjoumani. Vitrine internationale de l’élevage français, le Space s’apprête aussi à recevoir plus d’une centaine de délégations étrangères, dont celles de nombreux pays africains, mais aussi du Pakistan, du Japon, du Népal ou d’Iran. Des délégations qui « viennent chercher tous les savoir-faire pour nourrir leurs populations dans des conditions sanitaires garanties« , avait expliqué avant l’ouverture Anne-Marie Quémener, commissaire générale de la manifestation. C’est le cas des membres de celle du Nigeria, représentant les secteurs bovins, ovins, porcins, mais aussi la pêche, et dont les membres espèrent par ailleurs « conclure des partenariats avec des entreprises françaises », a confié à l’AFP Akin Akinbola, qui accompagne la délégation de ce pays. « Parce que le prix du pétrole a chuté, nous n’avons plus beaucoup de moyens pour importer comme avant », dit Akin Akinbola, relais de Bretagne Commerce International au Nigeria. « L’importation des poulets congelés est interdite », souligne-t-il. Or dans ce pays de près de 180 millions d’habitants, dont une majorité d’agriculteurs, la demande est de 1,5 million de tonnes de poulets quand la production intérieure n’atteint que 300.000 tonnes, selon M. Akinbola. L’interdiction d’importation touchera bientôt également les poissons, d’où la nécessité de produire localement, relève-t-il. D’autant que « la menace extrémiste » du groupe jihadiste nigérian Boko Haram « s’écartant », « la population récupère des terres », ajoute-t-il. « Toutes les techniques sont présentes ici, au Space, et c’est ce qu’est venue chercher la délégation« , explique M. Akinbola. Nouvelles techniques agricoles et d’élevage, environnement, alimentation animale, génétique, économie d’énergie, numérique au service de l’agriculture….tous les professionnels de ces secteurs ont installé leurs stands à Rennes. Sans compter les fabricants de matériel, tracteurs géants, pulvérisateurs agricoles, presses enrubanneuses…

Coopération mutuelle

En tout, plus de 1.400 exposants —dont 70% ont une activité à l’international— parmi lesquels un tiers sont des étrangers. L’intérêt des Nigérians est partagé par les Iraniens, dont la délégation compte pas moins d’une centaine de personnes. L’Iran est le douzième producteur mondial de poulets, et onzième pour la production d’oeufs, selon Rasoul Rahbarsafa, qui accompagne la délégation de son pays. « Nous voulons améliorer nos technologies, pour développer la qualité de nos produits », dit-il. « Notre objectif est l’export, chez nos voisins mais aussi dans le Moyen-Orient. » Autre objectif: discuter d’éventuels partenariats avec des entreprises françaises. « La situation de l’Iran s’améliore depuis la levée des sanctions » internationales intervenue avec l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire, explique-t-il. « On peut maintenant imaginer des « joint ventures » avec des entreprises françaises, des investissements en Iran pour une coopération mutuelle. » « Vous avez les technologies, nous avons les ressources », analyse Stepan Shibaev, de la délégation russe selon lequel la Russie se lance « dans une nouvelle étape » dans les secteurs agricoles et d’élevage. Selon lui, la production sur le mode industriel « va se terminer car on est auto-suffisant ». « Mais chez nous, on n’a que des poulets industriels. La nouvelle étape, c’est la diversification avec le bio, les productions sous label » notamment. « On a beaucoup de surfaces, on va essayer de développer ce potentiel peut-être en s’appuyant sur des techniques françaises », ajoute-t-il. Outre les délégations étrangères, le Space recevra un bon nombre d’hommes politiques… année présidentielle oblige. Ainsi quasiment tous les candidats à la primaire de la droite s’y sont donné rendez-vous jusqu’à vendredi. Tout comme d’autres politiques comme l’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron (En Marche), attendu mercredi, ou encore Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) jeudi. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est lui attendu en fin de semaine.

Rennes, 13 sept 2016 (AFP)   Par Hervé GAVARD