[Statistiques] Des productions végétales moins lucratives en 2023

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[Statistiques] Des productions végétales moins lucratives en 2023

Dans un contexte de retombée des prix des céréales et des matières premières, la valeur ajoutée du secteur agricole recule en 2023, d’après l’INSEE.

Selon les comptes prévisionnels de l’INSEE publiés fin décembre, la valeur ajoutée dégagée par l’activité agricole serait en léger recul en 2023, après un millésime 2022 particulièrement favorable. Les chiffres à retenir.

« La valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels (*) diminuerait de 9,0 % en 2023 , après avoir progressé de 13,1 % en 2021 puis de 9,6 % en 2022 », selon la note publiée par l’INSEE. Dans le détail, les productions végétales seraient dans leur ensemble moins lucratives qu’elles ne l’ont été en 2022. Les chiffres à retenir concernant la valeur ajoutée agricole 2023.

Productions végétales : progression des volumes, baisse des prix

En volume, les productions végétales (hors subventions) progresseraient de 6,1 % annonce l’Institut de la statistique. Notamment la production de céréales (+5,8 %). La production viticole est abondante également.

En revanche, les prix sont en net repli en 2023. Pour les céréales, cela serait de l’ordre de 28,4 % en 2023.

« Ils avaient augmenté de 31,8 % en 2021 puis de 24,0 % en 2022 », rappelle l’INSEE.

Productions animales : repli de l’offre et prix en hausse

En parallèle, les productions animales continuent de reculer d’année en année. La baisse en volume atteint 2,5 % selon l’INSEE : -4,8 % pour les bovins, -6,8 % pour les veaux, -5,0 % pour les porcins. La production de volailles connaît une timide remontée de 1 % en volume. Mais elle succède à une forte baisse en 2022 liée à l’influenza aviaire.

Cette situation d’offre limitée a favorisé la remontée des prix évaluée à près de 8 %. Les hausses seraient de : +21,7 % sur l’année pour les porcs. +6 % pour les volailles et +5,5 %, pour les œufs.

Des coûts d’intrants et d’aliments pénalisants

Les ciseaux de prix se resserrent pour certaines productions à cause du renchérissement des consommations intermédiaires. La hausse des prix est de 3,5 % dans  l’ensemble après un bond de 22 % en 2022. En contrepartie, le volume des consommations intermédiaires baisse de 0,9 %. Si les prix des aliments composés ont progressé de 1,5 %, c’est surtout les prix des engrais et des amendements qui plombent les comptes : +19,1 %. Un ascension moins vertigineuse toutefois que celle de 2022 : +79,7 %. Dans ces conditions, les agriculteurs sont de plus en plus économes en engrais : -17 % de consommation.

Seule bonne nouvelle dans l’évolution des charges, la légère diminution du prix du GNR de 7,5 %. Alors que le cours de l’électricité poursuit sa hausse à 12,8 % en 2023.

Valeur ajoutée agricole en baisse en 2023, après deux années de hausse

Après deux années consécutives où la valeur ajoutée brute avait progressé (+14,4 % en 2021 et +17,3 % en 2022), la valeur ajoutée brute de la branche agricole baisserait de 5,3 % en 2023.  En parallèle, les subventions d’exploitation (8,4 milliard d’euros) progressent légèrement de 150 millions par rapport à 2022, grâce à l’augmentation du paiement de base au titre de la PAC.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

(*)
La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base diminuée des consommations intermédiaires.
Pour obtenir la valeur ajoutée brute au coût des facteurs, on ajoute les subventions d’exploitation et on déduit les impôts sur la production.
La valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif tient compte de l’évolution du nombre d’unités de travail annuel total de la branche agricole.
La valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels, intègre l’évolution de l’indice de prix du PIB.