Bâtiment : un projet photovoltaïque pour limiter le reste à charge

Partager sur

Bâtiment : un projet photovoltaïque pour limiter le reste à charge

Un projet de bâtiment, possiblement financé pour une bonne partie par la vente de l’électricité photovoltaïque, peut être aussi un outil de développement de la cuma.

Isabelle Rommeluère, de la société de conseil Actio-Terra, a accompagné fin 2022, six cuma creusoises au cours d’une formation intitulée "Construire un bâtiment photovoltaïque pour fédérer et se diversifier". Elle revient sur les aspects positifs et les points de blocage de ce type de projet.

Afin de bâtir un projet photovoltaïque, les 10 novembre et 8 décembre 2022, cinq cuma creusoises ont participé à la formation mise au point par la fdcuma dans le cadre d’une formation Vivea. Il s’agissait des cuma la Bussiéroise, la Boussaquine, des Sauzettes, de Flayat, des Amis du silo et Verte. Isabelle Rommeluère connaît bien ce secteur d’activité. Elle a déjà accompagné de nombreuses exploitations et collectifs dans la mise en œuvre de projets photovoltaïques. « Il faut travailler sur l’intérêt du projet en amont. En faire un thème d’assemblée générale, par exemple, souligne-t-elle. Mais attention, cela nécessite une animation pour que chacun, ou tout du moins un maximum d’adhérents, puisse s’exprimer. Peut-être est-il judicieux de lancer les débats par une analyse de ce qui fonctionne ou pas aujourd’hui. »

Se poser les bonnes questions

L’experte invite les cuma intéressées à se poser les bonnes questions : « Aujourd’hui, quel est le coût du logement du matériel ? Faites le calcul des m² utilisés chez les adhérents et valorisez-les par rapport au coût de la location. À comparer avec l’investissement, en tenant compte aussi des gains d’organisation. » Dans le montage de projet, la rigueur est de mise. « En amont de toutes vos études et chiffrages, n’oubliez pas de construire le cahier des charges. Par exemple, on met en place ce projet s’il n’engendre pas un reste à charge de plus de x % du chiffre d’affaires/adhérent… ».

Isabelle Rommeluère de la société de conseil Actio Terra.

Une vision globale du projet photovoltaïque

Parallèlement, à la difficulté de trouver un emplacement, le coût de l’acquisition ou de la création s’avère souvent un point de blocage : « Ne restez pas sur les valeurs brutes mais ramenez le reste à charge à vos adhérents, à votre chiffre d’affaires, ou autre… C’est la force du collectif ! Il permet d’amortir beaucoup plus facilement les coûts », conseille Isabelle Romeluère. Elle insiste pour poser une vision globale du projet : « Sortir de l’analyse du photovoltaïcien qui veut une toiture exposée plein sud avec une pente environ de 35 °. C’est comme cela que son business plan sera le meilleur. Mais ce n’est pas forcément ce qui vous permet de construire le projet le plus optimisé financièrement. »

Un tarif plus incitatif

Actuellement, le tarif de vente d’électricité a été rehaussé à 12,87 cts/kWh pour les installations de 100 à 500 kWc. Cette augmentation bienvenue compense en partie l’augmentation des taux d’intérêt bancaires et l’arrêt des aides nationales aux projets de bâtiments cuma. D’autre part, l’évolution des statuts de cuma ouvre désormais la possibilité à celle-ci d’avoir une installation photovoltaïque sur le toit de son bâtiment sans qu’elle soit obligée de créer une société commerciale. Ce sont là deux sérieux atouts qui pourraient inciter certaines cuma actuellement sans bâtiment à franchir le pas.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :