Haute-Marne : le jour où la cuma de Coupray aurait pu disparaître

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Haute-Marne : le jour où la cuma de Coupray aurait pu disparaître

La cuma de Couprat a échappé de peu à une dissolution en 2012. Aujourd'hui elle connaît une seconde vie.

Alors que la cuma de Coupray, située en Haute-Marne, était prête à voter sa dissolution en 2012, une autre stratégie est tentée. Dix ans plus tard, le groupe s’est redynamisé et a accueilli de nouveaux adhérents.

En octobre 2012, c’est avec un brin de déception que l’assemblée générale de la cuma de Coupray se tient. Les adhérents dressent un constat : le groupe créé en 1990 s’en va tout droit vers une dissolution, faute d’adhérents et de projets. Mais l’idée de faire une réunion d’information avant de prendre l’ultime décision voit le jour. Une inititative appuyée par la fdcuma. Le secteur géographique d’Arc-en-Barrois est pauvre en cuma actives. Alors on va tenter…

2012, la dissolution évitée

Les quatre exploitations originelles sont, à l’époque, à la croisée des chemins, avec souvent deux générations ‘père-fils’. Le matériel de broyage de pierres et le bras d’élagage sont amortis. Mais ils ne sont pas toujours fonctionnels. C’est donc avec l’espoir que la génération entrante va relancer les choses, qu’une réunion d’information est décidée pour décembre 2012 à la mairie d’Arc-en-Barrois. Le but : éviter la dissolution.

Trois nouvelles exploitations viennent s’informer sur les cuma, leurs principes et émettent des besoins sur deux ou trois matériels simples (semoir à maïs, broyeur de végétaux…). Le noyau originel se dit alors qu’il ne faut pas voter la dissolution du groupe et prendre le temps de bien recadrer les règles et les principes pour pouvoir redémarrer comme au premier jour.

Une « seconde naissance » de la cuma de Coupray

Après trois années avec un chiffre d’affaires nul, c’est en quelque sorte une seconde naissance, grâce à l’achat d’un semoir monograine et d’un broyeur de végétaux en 2013. Tout le monde est prêt à faire un effort et la jeune génération se retrouve aux postes clés de président et trésorier, avec un tout nouveau bureau. Ça va fonctionner !

C’est probablement là que l’accompagnement d’une fédération a été pertinent, car cela les a aidés à réfléchir, expliquer et anticiper leur dynamique de groupe. Avec un groupe de sept exploitations, la discussion devient plus constructive et d’autres idées suivent.

L’effet « boost » des subventions

Parmi les nouveaux arrivants, certains ont des structures importantes. Ils voient la cuma comme un outil permettant d’accéder à quelque chose en plus. Finalement, l’axe de réflexion parallèle à la rentabilité est celui de l’efficacité des chantiers. Avec des machines plus larges ou plus techniques. C’est ainsi qu’un broyeur de végétaux de 7 m est acheté. Ainsi qu’une des premières presse-enrubanneuse d’occasion. Cet outil d’élevage va ramener de nouveaux adhérents en 2016-2017 et mettre autour de la table non plus quatre mais une dizaine d’exploitations.

À cette époque, le PCAE régional est une bonne opportunité et la cuma va s’en saisir. Un broyeur sous clôtures, une presse enrubanneuse neuve seront les premiers outils subventionnés. Par la suite, et avec un développement fort de l’agriculture biologique chez plusieurs adhérents, un ensemble de matériels de désherbage mécanique (étrille 12 m, bineuse à caméra) se met en place. Le financement s’appuie sur 60 % d’aides. Et ainsi de suite…

Voilà comment en dix ans, le chiffre d’affaires est passé de 0 à 73 000 et bientôt près de 100 000 €. La cuma de Coupray enregistre l’arrivée d’un semoir monograine éligible au plan de relance. Pas de regrets pour les jeunes de s’être dotés d’un outil de développement local adapté à leurs besoins. La dissolution n’a finalement pas été voté et c’est tant mieux !

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