Epandage, moins de poids, plus de possibilités ?

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Epandage, moins de poids, plus de possibilités ?

Avec 700 m de tuyaux, il est possible d’atteindre un débit de 140 m 3 /heure.

L’épandage du lisier évolue et se tourne vers un équipement différent. La cuma des Deux-Forts située dans le Jura a testé l’épandage sans tonne à lisier.

La gestion des effluents d’élevage est une thématique présente dans presque toutes les cuma du Jura et ce, depuis des dizaines d’années. Cependant, l’épandage de cet effluent avec la potentielle obligation d’utiliser des pendillards fait évoluer les équipements.

Dérouler un tuyau pour l’épandage, pas si facile

D’autant plus que le cahier des charges du lait à Comté avec une telle nécessité pose question au sein de la cuma des Deux-Forts. L’autre enjeu réside également dans le tassement des sols des prairies et les fenêtres d’intervention réduites. Pour essayer de répondre aux deux problématiques, le groupe d’éleveurs a testé un épandeur à rampe sans tonne de la marque SlurryKat.

L’équipement en action lors de cette démonstration nécessite deux tracteurs. L’un est relié à la pompe. L’autre est chargé, dans un premier temps, de dérouler le tuyau puis d’épandre avec la rampe. Il faut en moyenne 25 min pour dérouler 1 km de tuyaux. Lors de la démo, la mise en place a pris 45 min. Cette étape est très technique. Le tuyau est amené à bouger durant l’épandage, il faut donc prévoir où il va passer.

Pas de gestion de débit automatisé

Le tuyau est très résistant puisqu’il est possible de rouler dessus lorsqu’il est sous pression. En cas de perforation, une chaussette est
disponible sur chaque tuyau pour réparer rapidement. L’enrouleur situé à l’avant du tracteur pèse 500 kg. Pour l’utiliser, le tracteur doit fonctionner en marche arrière. Il est possible de transporter plus de longueur. Il faut alors atteler un enrouleur sur la rampe à l’arrière du tracteur mais il faut le dételer en bout de parcelle avant de déplier la rampe.

La pompe à lisier peut aller jusqu’à 17 bar lorsque le tracteur a une puissance de 150 chevaux. Avec 700 m de tuyaux, il est possible d’atteindre un débit de 140 m 3 /heure. Dans ce type de chantier, il n’y a pas de débit proportionnel à l’avancement. C’est le débitmètre en
cabine qui permet au chauffeur d’adapter la vitesse du tracteur en fonction de la quantité épandue souhaitée.

La coupure de tronçon n’est pas possible non plus sur ce type de matériel. Au démarrage ainsi qu’à la fin du chantier, il est nécessaire d’avoir deux personnes. Pour éviter de déverser cette quantité aux abords de la parcelle, un compresseur permet d’envoyer de l’air pour maintenir la pression et continuer l’épandage jusqu’à ce que les tuyaux soient vides.

Une réflexion nourrie

Malgré des sols humides, le tracteur a pu épandre sans marquer la prairie. Cette technique, sans tonne, correspond également au cahier des charges lait à Comté. Celui-ci oblige les éleveurs à posséder des prairies aux abords des bâtiments d’élevage. Par ailleurs, des solutions existent pour traverser des routes, soit en-dessous soit au-dessus. Il est également possible d’avoir des relais de pompe quand la distance entre la fosse et la rampe d’épandage est supérieur à 2 km et également lorsque le dénivelé est supérieur à 60 m.

Cependant, la technicité du matériel pousse les cumistes à réfléchir à une prestation complète avec chauffeur. Cet ensemble de démonstration sans le compresseur d’air avec une rampe de 7,5 mètre coûte 70 000 €. Il faut encore éclaircir quelques points et voir quelles sont les exploitations agricoles du Jura intéressées avant de se lancer ce projet.

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