Ensilage en chantier complet à la cuma de la Monge

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Ensilage en chantier complet à la cuma de la Monge

La cuma de la Monge (72) a développé un service d'ensilage qui inclut la confection du silo. Pierrick Geffroy, nouvel éleveur à Tuffé, y fait appel.

Pierrick Geffroy fait appel au collectif pour l'ensilage en chantier complet de son maïs fourrager. Le 18 septembre, il récoltait les 9 ha de maïs de son exploitation laitière de Tuffé, dans la Sarthe. Une première depuis son arrivée à la tête de l’élevage. Son chantier de récolte mobilise à la fois des voisins, et la cuma de la Monge (La Ferté-Bernard), venue avec plusieurs matériels.

L’ensilage en chantier complet, Pierrick Geffroy, ne pouvait pas le prendre en charge. Installé depuis 9 mois sur son exploitation laitière en agriculture biologique à Tuffé, dans la Sarthe, il ensilait son maïs mi-septembre. Seul aux commandes de l’entreprise, il précise reconduire le schéma de son prédécesseur « à l’identique ». Pour autant, il confirme : « Je ne peux pas assurer l’ensemble des travaux tout seul. » La récolte du maïs fourrager en donne une bonne illustration.

« Je suis parti sur le même principe que le cédant »

Sur le chantier de 9 ha, la cuma de la Monge est venue en force. En plus de l’ensileuse huit rangs (John Deere 7350), elle a mobilisé deux tracteurs, de 130 ch et 150 ch, chacun avec une benne de respectivement 16 et 17 tonnes. Dans le silo, le tracteur John Deere 6130 qui tasse et étale avec sa lame frontale est aussi la propriété de la cuma de La Ferté-Bernard.

Les quatre chauffeurs de la cuma

L’équipe des salariés de la cuma sarthoise est sur le pont lors des ensilages.

Le maïs ensilé, transporté et tassé pour moins de 300 €/ha

Bien sûr, l’ensemble de ces matériels sont conduits par des salariés de la cuma (deux salariés permanents et deux saisonniers). En complément, deux voisins sont présents avec benne et tracteur. Comme le précise Stéphane Touchard, le président de la cuma de la Monge, ce format correspond à « un type de chantier classique que l’on retrouve dans notre secteur ». En tenant compte des contraintes des parcellaires, des distances… la prestation complète avec l’ensemble de ces moyens de la cuma sarthoise représente en général environ 275 €/ha pour des maïs entre 16 et 18 tMS/ha.

Repères du coût du chantier 2023 chez Pierrick Geffroy

  • Ensileuse 8 rangs : 1 135 €
  • Deux ensembles tracteur-benne : 544 €
  • Un tracteur 150 ch avec lame : 165 €
  • Total de 1 844 € pour la journée, main-d’œuvre et carburant inclus, soit 205 €/ha, pour un maïs de rendement moyen entre 10 et 12 tMS/ha.

Travail qualitatif pour le chantier complet d’ensilage

Stéphane Aveline est salarié de la cuma depuis 10 ans. Il détient donc une solide expérience sur le sujet. C’est lui qui conduit l’ensileuse et qui en assure l’entretien quotidien. « À la fin du chantier, je prépare toujours la machine pour le lendemain. J’effectue le graissage, l’affûtage et le nettoyage. » L’organisation est bien huilée. « Il en va aussi de l’image de la cuma auprès de ses adhérents », commente le chauffeur qui n’hésite pas non plus à partager quelques conseils et son souci d’un travail de qualité. Des parcelles bien semées, avec le bon écartement et bien nivelées, c’est important. Cela permet aussi d’être efficaces lors du chantier de récolte.

L'équipé mobilisée pour l'ensilage de l'éleveur sarthois

Pour son ensilage, Pierrick Geffroy (à d.) a sollicité la cuma que préside Stéphane Touchard (à sa droite). Il a également pu compter sur le soutien de voisins.

Le matériel est trop cher pour un ensilage en chantier complet

Pour l’avenir, Pierrick Geffroy envisage de continuer la délégation, voire peut-être de la développer sur des interventions de travail du sol et des semis. Il confirme : « Actuellement, le matériel est trop cher ! Sans parler des frais financiers et du carburant à la hausse. » La tendance appuie en même temps l’analyse du président de coopérative : « Les demandes de chantiers complets vont continuer de se développer. »

La prestation aura besoin de main-d’œuvre

« La main-d’œuvre sur les exploitations se raréfie », développe encore Stéphane Touchard. Il pointe aussi que les évolutions ont des conséquences pour les organisations employeuses. Désormais, la cuma réalise peu de chantiers le week-end. Surtout, « le plus difficile reste de trouver des salariés. Tout le monde se pose la même question : Où sont passés les jeunes ? » Pour lui, il y a un axe de travail à explorer : l’amélioration de l’attractivité de la filière, ses formations, indispensables au recrutement. Pourquoi ne pas envisager plus de relations avec l’ensemble des acteurs de l’agromachinisme pour y parvenir ?

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