« La viande est un meurtre »: happenings antispécistes devant des boucheries

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« La viande est un meurtre »: happenings antispécistes devant des boucheries

"Boucherie Abolition", qui existe depuis 2016, a fait parler d'elle l'an dernier lorsque ses membres ont enlevé une vingtaine de lapins sur un site de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) au sud de Toulouse et badigeonné de faux sang son enseigne. L'INRA a porté plainte.

Des militants antispécistes ont organisé samedi des happenings pacifiques devant des boucheries en France pour dénoncer le "zoocide" que représentent, selon eux, l'élevage, le commerce et la consommation de viande, alors que les dégradations de vitrines de boucheries se sont multipliées ces derniers mois.

« Boucherie Abolition », qui organisait les happenings avec d’autres mouvements tel que 269 Life France, dénonce le « système zoophage ». Les antispécistes s’opposent à toute hiérarchie entre espèces, notamment entre l’être humain et les animaux.

Dans le XVIème arrondissement de Paris, Vincent Aubry et Alizée Denis du mouvement « Boucherie Abolition » portaient un cochonnet mort qu’ils ont exhibé devant des boucheries pendant quelques minutes pour dénoncer ces commerces qui « vendent du meurtre ».

« Démembrer un corps, ça n’est pas un métier », scandait Alizée Denis.

Une trentaine d’actions similaires ont eu lieu, selon les organisateurs, dans d’autres villes de France, notamment à Toulouse.

Craignant des dégradations dans le cadre de cette journée d’actions, le président des bouchers du Nord a fait appel à une société de sécurité privée pour sécuriser les enseignes de la région, dont plusieurs ont été vandalisées ces derniers mois.

Six personnes ont récemment été interpellées dans le cadre d’une enquête sur des actes de vandalisme contre neuf commerces, dont des boucheries ou des poissonneries, dans la métropole de Lille, par des militants vegan.

« De quel droit se permet-on de faire naître dans le but de faire mourir ? », s’interrogeait Alizée Denis, dos tourné à la vitrine d’un boucher, tenant le corps du cochonnet dans ses bras.

Piqué au vif, le propriétaire est alors sorti de son magasin en traitant les deux militants de « connards ».

Leur happening « peut interpeller sur la maltraitance animale, mais ça doit rester non violent », a commenté une passante, Florence, 75 ans. « Moi, je suis d’une génération qui mangeait de la viande », a-t-elle dit.

« Boucherie Abolition », qui existe depuis 2016, a fait parler d’elle l’an dernier lorsque ses membres ont enlevé une vingtaine de lapins sur un site de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) au sud de Toulouse et badigeonné de faux sang son enseigne. L’INRA a porté plainte.

Interrogé au sujet des dégradations de vitrines, Vincent Aubry n’en a revendiqué aucune mais jugé qu' »on assiste à une honteuse campagne de victimisation des bouchers ».

Depuis le début de l’année, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a recensé en France « douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications antispécistes » et « plusieurs dizaines » de cas de détériorations, avec du « faux sang versé » ou de la « pose d’autocollants revendicatifs ».