Le temps sec aura bien eu un avantage pour les céréales à paille. Celui de freiner le développement des maladies et ainsi de réduire les coûts de production de 20 €/ha. En effet, à l’opposé de la campagne 2024, celle de 2025 aura été marquée par une très faible pression maladie sur tout l’hexagone. « La nuisibilité était de 12,2 q/ha« , chiffre Cyril Gaujard, ingénieur chez Arvalis. La moyenne de ces 20 dernières années est d’environ 16 q/ha. Donc, c’est relativement faible avec 10 q/ha en moins qu’en 2024 où la pression était très élevée en raison d’une météo très humide. » Il y a donc eu moins de maladies sur les céréales en 2025.
Moins de maladies sur les céréales en 2025, une tendance ?
En effet, à l’exception de 2024, les pressions maladies sur les céréales à paille ont tendance à être en berne depuis une vingtaine d’années. Une conséquence du réchauffement climatique ? Toutefois, les céréales ont dû faire face à deux maladies bien connues en fin de cycle: la septoriose et la rouille brune.
Puisqu’on est toujours plus malin après, il est bon de mettre en avant quelques pratiques culturales. « Finalement, avec le recul, on se rend compte que les premier et dernier traitements n’ont pas été valorisés », fait remarquer l’ingénieur. « Seule la deuxième application antifongique à la dernière feuille étalée a été bénéfique en faisant gagner en moyenne 12,4 q/ha. » Et ce, que ce soit sur la rouille brune, la septoriose ou les deux.
Une stratégie d’adaptation
Dans le détail, pour l’ensemble des essais traités contre la rouille brune, la moyenne des essais réalisés dans la France montre un gain de 10,3 q/ha. Et de 10,9 q/ha pour la septoriose. « L’application du fongicide au stade de la dernière feuille étalée reste le traitement pivot qui permet d’élever les rendements d’en moyenne 11 q/ha« , résume l’agronome.
Ainsi, dans la logique, le coût de la protection fongique des céréales à paille a diminué cette campagne. Passant de 85 €/ha en 2024 à une soixantaine d’euros cette année. « La preuve que les agriculteurs adaptent leur utilisation de fongicides selon les conditions pédoclimatiques », précise Cyril Gaujard.
Quid de 2026
Mais, qu’en sera-t-il pour la campagne 2026 ? Difficile de répondre mais une chose est prévisible. L’actualité réglementaire des matières actives évolue. « Comme chaque année, des matières actives antifongiques sont révisées, explique Jérôme Thibierge, ingénieur chez Arvalis. Pour le moment, ils sont reconduits. Donc, aucun retrait de matières actives n’est à prévoir pour 2026. »
Toutefois, l’année prochaine, certaines révisions restent inquiétantes. Notamment concernant le tébuconazole et le cyprodinil. En revanche, d’autres substances risquent d’arriver sur le marché européen avec les pydiflumetofen et le metyltetraprole. « Quatre nouveaux fongicides devraient arriver dans les catalogues des firmes phyto d’ici 2026 », annonce l’ingénieur.
Stratégie globale
Au-delà des fongicides classiques, de nombreux essais sont menés par Arvalis, notamment sur l’efficacité et les manières d’utiliser les biocontrôles. Mais, l’institut de recherche insiste, « il ne faut traiter que lorsque c’est nécessaire tout en limitant la propagation des maladies. Cela en encourageant les mesures de prophylaxie, le choix des variétés résistantes et l’utilisation d’outils d’aide à la décision. »
Ainsi, il convient de raisonner le positionnement des interventions selon les maladies en s’appuyant sur les méthodes d’observation et les prévisions de l’épidémie. Pour éviter les phénomènes de résistance, il faut éviter d’utiliser les mêmes familles de matières actives pendant la campagne. Que ce soit pour les traitements en foliaire ou celui des semences.
Par ailleurs, Arvalis conseille de recourir à des fongicides multisites moins susceptibles de sélectionner les populations résistantes. Enfin, l’agriculteur doit limiter les utilisations des SHDI, QIP, QOL et IDM à une seule fois dans la campagne.
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