Alors que près de 20 % des surfaces de blé tendre en France sont désormais semées en mélanges variétaux, une étude menée sur trois campagnes par Arvalis met en lumière leur potentiel pour stabiliser les rendements, plutôt que pour les augmenter significativement. Si les gains de rendement restent modestes — en moyenne +0,5 q/ha comparé à la culture de variétés pures — les mélanges semblent tirer leur épingle du jeu en conditions difficiles. Les résultats de 116 essais conduits entre 2022 et 2024 montrent que les mélanges offrent une meilleure résilience face aux maladies et aux aléas climatiques.
Blé tendre : moins de maladies, plus de stabilité
Les mélanges testés ont permis de réduire les niveaux de septoriose, notamment en 2024, année particulièrement infectieuse, avec 10 % de symptômes en moins par rapport aux cultures en pur. L’effet est lié à la diversité génétique et à la faible proportion de variétés sensibles dans les mélanges — idéalement moins de 25 %.
Un autre avantage observé : la verse. Dans les mélanges, les variétés semblent se soutenir mutuellement, limitant les chutes et améliorant localement le rendement. Mais le phénomène demande à être mieux compris.
Une réduction marquée de la variabilité
Les chercheurs ont utilisé un modèle d’analyse de stabilité dynamique des rendements pour évaluer l’impact des mélanges. Résultat : la variabilité liée à l’interaction génotype/environnement a été réduite de 80 % lorsque quatre variétés étaient cultivées ensemble, en mélange ou en bouquet (parcelles séparées).
De plus, aucune de ces deux méthodes ne s’est montrée supérieure à l’autre sur ce point.
Une stratégie pour faire face au changement climatique
Attention, préviennent les auteurs de l’étude, les mélanges ne font donc pas de miracles en rendement. Mais ils limitent les pertes en cas de conditions difficiles liées aux maladies, au climat, etc. Ce qui en fait un outil pertinent dans une agriculture de plus en plus soumise aux aléas.
« Ces résultats confirment qu’indépendamment de la stratégie retenue, la diversification variétale est un levier de sécurisation des performances, notamment face au changement climatique », concluent Philippe Du Cheyron, chez Arvalis, et Charles Baudart.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :