Mieux tirer parti du digestat de méthanisation

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Mieux tirer parti du digestat de méthanisation

Une technologie avancée.

Dans les situations où le stockage et le transport du digestat coûtent cher, il est possible de le concentrer. C’est le principe du Vapogant, de Biogastechnik.

L’entreprise allemande Biogastechnik, spécialisée dans la méthanisation, a développé un dispositif de traitement du digestat permettant une meilleure valorisation, baptisé Vapogant. A partir de la phase liquide obtenue en sortie d’un séparateur, on obtient en effet deux produits distincts. D’une part un effluent concentré, et d’autre part un engrais azoté liquide.

Vapogant: une évaporation sous vide

Le traitement du digestat consiste en effet à réaliser une évaporation sous vide, d’où son nom, Vapogant. Cette opération enlève de l’eau au digestat, réduisant ainsi son volume de 72%, indique le concepteur. Ainsi, il coûte moins cher à stocker et à transporter jusqu’aux parcelles. Mais au passage, l’évaporation retire également une grande partie de l’azote ammoniacal, très volatile. Le précédé Vapogant le sépare de l’eau évaporée avec lui et le transforme en un engrais liquide. Il s’agit précisément d’une solution de sulfate d’ammonium. La réaction chimique mise en œuvre fait en effet appel à de l’acide sulfurique. Cet engrais contient 9% de soufre et 8% d’azote. Il peut être utilisé sur place, dans l’exploitation, ou être vendu à l’extérieur.

schéma de principe du Vapogant méthanisation

Séparation de phases puis le liquide fournit trois produits différents (schéma Biogastechnik).

Un effluent liquide concentré

De son côté, la phase liquide concentrée du digestat se retrouve donc allégée de son azote ammoniacal. Mais elle contient toujours la fraction organique, qui demeure une source d’engrais appréciable et contribue à la formation d’humus, précise le fabricant. Sa teneur en matière sèche peut monter jusqu’à 20%.

Le procédé demande de la chaleur et s’intègre donc bien à une unité en cogénération. A la sortie, il reste toutefois de la chaleur, utilisable pour le chauffage du digesteur ou un réseau de chauffage urbain. Le procédé libère également de l’eau, disponible pour diverses utilisations. Pour une unité de méthanisation de 500 kW, l’investissement tourne autour du million d’euros. Biogastechnik annonce qu’il a plus de 40 unités en fonctionnement.

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