Salariés de cuma: de bons repreneurs pour les exploitations agricoles

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Salariés de cuma: de bons repreneurs pour les exploitations agricoles

Les salariés de cuma constituent en fait un bon vivier de repreneurs pour les cédants d'exploitations agricoles.

Les adhérents chez qui il travaillait sont aujourd'hui ses collègues. Nathalie Pignerol, animatrice au sein de la fédération des cuma de Normandie, rencontre aujourd'hui Benjamin Gramont, 31 ans. Un exemple parmi d'autres salariés de cuma devenus agriculteurs.

De salariés de cuma à agriculteurs, ils franchissent le pas. Comme Benjamin Gramont, ces anciens salariés reprennent des exploitations ou s’installent au sein de Gaecs.

Benjamin Gramont était chauffeur à la cuma de la vallée de la Taute, dans la Manche. Il est désormais en Gaec avec deux autres associés depuis 2021.

Salariés de cuma: une carrière ou une étape?

En effet, certains salariés de cuma consacrent une bonne partie de leur carrière professionnelle, voire toute leur carrière, au sein de la cuma. D’autres y passent quelques années pour se forger une belle expérience professionnelle et ensuite s’installent agriculteur.

Avec la demande croissante des exploitations en prestation complète et en main-d’œuvre partagée, l’emploi en cuma évolue rapidement ces dernières années.

Des salariés de cuma qui ont l’envie d’entreprendre

Benjamin Gramont n’est pas issu du milieu agricole, mais il a suivi un cursus scolaire Bac pro agro équipement par apprentissage chez un ETA. Il aime l’agriculture et précise : « Je me suis toujours dit que j’aurais un jour ma propre entreprise, soit de travaux agricoles, soit une ferme. »

Alors comment un jeune avec une fibre « matériels » sans expérience dans l’élevage s’installe? Qui plus est sur une ferme laitière avec 120 vaches et 118 ha de SAU basée principalement sur des surfaces fourragères ?

Des places dans les Gaec

« Hervé était responsable salarié à la cuma et j’avais vu sur le site Leboncoin.fr que son exploitation recherchait un troisième associé, on en a discuté ensemble. »

« D’un commun accord, je suis rentré dans le Gaec, en tant que salarié dans un premier temps, afin de se donner une période de réflexion à chacun. Tant sur le plan matériel qu’humain : on s’est testé mutuellement ! » explique-t-il en souriant.

Salarié de cuma pendant 18 mois

Après 18 mois de salariat, le pas est franchi, Benjamin devient agriculteur. Même s’il a toujours aimé la conduite de matériel, aujourd’hui, il est bien dans une ferme laitière. Ses collègues l’ont accompagné pour la gestion du troupeau et il s’est formé pendant son cursus de pré-installation.

Des salariés de cuma autonomes et polyvalents

Il ne regrette pas l’expérience en tant que salarié de cuma.« J’ai beaucoup aimé l’autonomie dans mon travail. J’ai appris différentes techniques culturales, différentes façons de travailler grâce à la diversité des adhérents. Le relationnel est important aussi avec les adhérents qui sont aujourd’hui mes collègues, » précise-t-il .

Aujourd’hui, chacun des associés se trouve bien au sein du Gaec. Les anciens sont sereins pour la transmission de leur exploitation dans quelques années. Et aussi heureux qu’un jeune hors du milieu agricole ait pu s’installer dans de bonnes conditions.

Cette expérience prouve que les cuma peuvent être une bonne école et un bon tremplin pour attirer et motiver les jeunes à la reprise d’exploitations. Des exploitations qui, dans ces prochaines années, seront de plus en plus nombreuses à rechercher des repreneurs…

 

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A retrouver également, les conseils de Cogedis pour préparer la transmission de la ferme

Contenu initialement publié dans l’Infocuma Employeurs de la fédération régionale des cuma de l’Ouest (édition de février 2023)