De plus en plus de prestations de services

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De plus en plus de prestations de services

Les travaux relatifs aux productions végétales sont de plus en plus délégués. Cela représenterait 23.400 ETP en 2020, 14.800 ETP pour les ETA , 1.300 ETP pour les cuma. (©New Holland)

Le recours à des prestataires de services pour réaliser les travaux culturaux progresse nettement entre 20210 et 2020 : + 26 % pour les Cuma et + 39 % pour les ETA

Le visage de la ferme France change en profondeur. Aujourd’hui, on produit plus avec moins de bras! En effet, sur 10 ans, ce sont l’équivalent de 208.000 personnes en moins qui travaillent dans les exploitations agricoles. Aujourd’hui, elles sont exactement 758.000, selon la note Agreste (ministère de l’Agriculture). Les chefs d’exploitations, les co-exploitants et les membres de leur famille effectuent la majeure partie du travail. Mais de plus en plus les chefs d’exploitation font appel à des salariés permanents. En 2010, 155.000 salariés permanents étaient embauchés dans les exploitations françaises. Dix ans après, ils sont 170.000. Soit une augmentation 10%.

Beaucoup plus de délégation de travaux

Autre phénomène marquant: le plein essor des travaux par tiers. Il s’agit essentiellement de travaux des champs confiés à des entreprises de travaux agricoles, des cuma ou autres prestataires.

Deux chiffres à retenir concernant la délégation de travaux:

  • En 2010, le volume de travail réalisé par un prestataire était estimé à 1.000 ETP (équivalent plein temps) pour les cuma et 10.700 ETP pour les ETA.
  • En 2020, les chiffres sont passés à 1.300 pour les cuma et 14.800 pour les ETA. Soit une augmentation respective de 26,6% et 39,2%. Il s’agit essentiellement de travaux des champs.

Quelles motivations?

Pourquoi cette montée en flèche de la délégation? L’enquête n’apporte pas de réponse. Cependant, les agriculteurs rencontrés évoquent plusieurs motivations:

  • Le rapport qualité/coût jugé parfois plus favorable en comparaison des travaux que les agriculteurs réalisent eux-mêmes avec les moyens humains et matériels dont ils disposent.
  • Le manque de temps dans un contexte où les tailles d’exploitations augmentent proportionnellement plus vite que la main d’œuvre disponible.
  • Le manque de savoir-faire dans la maîtrise de certaines technologies. Ce qui incite certains agriculteurs qui utilisent de manière épisodique les matériels concernés, à préférer la délégation.
  • La volonté de rationaliser le parc d’équipements en évitant certains investissements difficilement amortissables sur de petites surfaces.

À l’inverse, certains agriculteurs revêtent ponctuellement les habits d’entrepreneurs de travaux agricoles. Objectif: amortir plus facilement certains équipements achetés individuellement en proposant leurs services.

Jusqu’à la délégation intégrale

Certains exploitants agricoles «en titre», qui souvent exercent en parallèle d’autres activités professionnelles, vont plus loin. Ils délèguent en intégralité les travaux. Et même la gestion de leurs surfaces. Le sociologue François Purseigle analyse ce phénomène. Cela concerne des exploitations où « le capital et la gestion sont dissociés avec un emboîtement de plusieurs sociétés: pool d’ETA pour le travail en sous-traitance, sociétés de conseil-gérance qui contrôlent même les décisions stratégiques, tout en assurant la gestion économique, agronomique, commerciale et administrative » explique-t-il.

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