Intercuma : saturer le matériel et les débits de chantier

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Intercuma : saturer le matériel et les débits de chantier

Pour atteindre leurs objectifs, la cuma du Moulin récolte des surfaces supplémentaires dans d’autres cuma voisines.

Travailler en intercuma est une manière d’avoir une force de frappe plus importante et de rentabiliser le matériel. Exemple avec la cuma du Moulin, qui n’hésite pas à investir dans du matériel d’autres cuma voisines ou de prêter main-forte lors des chantiers.

Le travail en intercuma, la cuma du Moulin l’expérimente avec succès. Dans cette cuma, située dans l’Arrageois, les travaux des champs se font en équipe. Pour cela, la quinzaine d’adhérents est plutôt bien dotée : moissonneuse, travail du sol, semis, fenaison, récolte de pommes de terre… on compte plus facilement le matériel qu’elle n’a pas. Avec cette stratégie, l’objectif est d’avoir un équipement performant et un débit de chantier important. Ainsi, cela évite les frustrations et chacun peut travailler lorsqu’il en a besoin.

Plus de surfaces grâce au travail en intercuma

Pour atteindre les objectifs, la cuma du Moulin travaille des surfaces supplémentaires dans d’autres cuma voisines. À l’image de la moisson. « Nous avons deux moissonneuses, explique Pierre Boutin, son président. Lorsque la moisson débute, nous envoyons une moissonneuse dans une cuma voisine, à 43 km. Ses céréales sont souvent un peu plus avancées en maturité que les nôtres. Lorsque la moisson bat son plein chez nous, nous rapatrions notre moissonneuse ici. Enfin, quand l’autre cuma a achevé sa récolte, elle nous envoie l’une des leurs. »

Pour faciliter l’entraide et ne pas facturer, les deux cuma ont choisi de rendre les surfaces identiques qui sont battues par l’autre. « Sur plusieurs années, ça s’équilibre et cela nous évite de faire des comptes », relativise Pierre Boutin. Mais ce n’est pas la seule cuma qui est mobilisée par l’intercuma.

Il y a aussi la cuma du Haut-Clocher qui se situe à 5 km. Ils mettent en commun leurs matériels pour la récolte du lin. « Nous avons une arracheuse de lin ensemble », précise Pierre Boutin. Pour retourner et enrouler le lin, chacun a son matériel, explique Pierre-Yves de la Marlière, président de la cuma voisine. Nous organisons nos chantiers selon la maturité de la plante et les conditions climatiques. Chaque année, il arrive que nous allions apporter un coup de main à la cuma du Moulin, et inversement. » De la même manière que la moisson, la cuma du Haut-Clocher vient avec ses retourneuse et enrouleuses lorsqu’il y a moins de surfaces à presser. « On rend ballot pour ballot afin de ne pas facturer », souligne Pierre Boutin.

Des machines rentabilisées

« Pour l’organisation du chantier, c’est assez facile car nous livrons à la même linière et avons le même technicien, observe Pierre-Yves de la Marlière. On gagne beaucoup en efficacité, le lin est rentré beaucoup plus vite. Et nos machines sont saturées et vite rentabilisées. » Dans la même veine, les deux structures partagent également une bineuse à betteraves agronomique, un broyeur de végétaux de 36 m et quelques heures de tracteur. « Pour les récoltes de l’automne, nous essayons d’échanger nos remorques pour qu’elles tournent le plus possible », ajoute le président.

La cuma des Quatre Saisons, fait également partie des cuma adhérentes à celle du Moulin. Cette dernière possède des épandeurs qu’elle met à disposition de l’autre cuma. En contrepartie, la cuma possède davantage de matériel de fenaison et d’élevage. « Ce système permet de rentabiliser le plus possible notre parc de matériel, estime Pierre Boutin. Ainsi, nous avons à disposition du matériel performant, récent, qui travaille de nombreuses surfaces. »

Bien sûr, le travail en intercuma demande de l’organisation en amont, mais « ça va bien comme ça », constate un adhérent. « C’est assez naturel, on s’entend bien ! », lance un autre. Alors, pourquoi y mettre un terme ?

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