Les cuma planchent sur la méthanisation

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Les cuma planchent sur la méthanisation

La création d’unités de méthanisation au programme de la journée des cuma d’Indre-et-Loire.

La méthanisation, est-ce rentable? Faut-il privilégier l’injection directe au réseau? Quels écueils? Autant de questions abordées lors du traditionnel rendez-vous des cuma d’Indre-et-Loire, le 17 décembre à Richelieu.

Sylvain Guineberteau, conseiller énergies et animateur de l’association Agri TourainERgie, a expliqué ce qu’est la méthanisation lors de cette rencontre organisée par la Frcuma Centre Val de Loire. C’est la transformation de la matière organique en méthane (CH4) et gaz carbonique (CO2). Ceci par une communauté microbienne fonctionnant dans un milieu anaérobie. Une unité de méthanisation fonctionne comme le système digestif d’une vache, d’où les termes de digesteur, ration, etc. C’est une opportunité pour le monde agricole qui produit des matières organiques: fumier, lisier, cultures…

Une rentabilité attractive

Ce type de projet peut faciliter une mise aux normes d’élevage, fournir de la chaleur (serres par exemple), réduire l’achat d’engrais minéraux par la valorisation du digestat, apporter une source de revenu par la vente d’électricité ou du biométhane… La rentabilité est attractive. Toutefois, des formations préalables et de nombreuses visites sont nécessaires pour réussir son projet. Florian Trianon, expert énergie renouvelable au Crédit agricole, a présenté le financement et les précautions à prendre pour ce type de projet à quelques millions d’euros.

Cogénération ou injection directe?

La méthanisation produit du biogaz valorisable de 3 façons: chaudière, co-génération (électricité + chaleur) ou injection directe du gaz (après épuration du biométhane) dans le réseau. Jusqu’à peu, la majorité des projets s’orientaient vers la cogénération. La raison: des coûts élevés pour le raccordement au réseau de gaz. Depuis, comme l’a expliqué Aris Siewe, conseiller GRDF, les règles de financement ont évolué.

GRDF assure une prise en charge de 40% et une mutualisation des coûts de raccordement commun à plusieurs projets, même décalés de 2 ou 3 ans. L’injection directe permet une meilleure rentabilisation que la co-génération. Sous réserve d’être à une distance modérée du réseau ou d’avoir suffisamment de projets dans le même secteur.

La journée s’est terminée par la visite d’un site de méthanisation en co-génération (Gaec de la Varenne). Site attenant à l’exploitation en vaches laitières avec apport de lisier et de CIVE par 5 agriculteurs voisins.

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