Ensilage 2023 : du maïs, sous des meilleurs auspices

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Ensilage 2023 : du maïs, sous des meilleurs auspices

L’allure des maïs est globalement plus attirante que l’an passé, où la sécheresse avait ravagé de nombreuses parcelles.

Alors que les premières ensileuses vrombissent dans les champs, la campagne 2023 s’annonce plus prometteuse qu’en 2022.

L’ensilage maïs 2023 est sur de meilleurs rails que l’an passé. Une année où la sécheresse avait été catastrophique pour de nombreuses parcelles. L’abondance et la fréquence des pluies en 2023 ont toutefois été assez hétérogènes d’un secteur à l’autre. L’intensité des épisodes de chaleur survenus cet été, a accéléré la maturité de la plante. Les taux de MS évoluant rapidement d’une semaine à l’autre. De ce point de vue, choisir un indice plus tardif peut être une alternative. Cela donne au maïs la faculté de rester vert plus longtemps. Enfin, les sangliers ont produit çà et là pas mal de dégâts dans certaines parcelles.

Grosses différences entre maïs irrigué ou non

Dans la Vienne, la cuma de la Vallée de la Gartempe a quasiment finalisé l’ensilage des parcelles de maïs non irrigué  au 1er septembre. Thomas Betton, le président, souligne les différences importantes entre maïs irrigué et non irrigué. À la fois en volume et en grains. Les premiers ont été ensilés à partir du 15 août. Les températures supérieures à 35 °C enregistrées pendant cette semaine ont précipité les chantiers. Les surfaces récoltées avec la Claas Jaguar 830, 6 rangs sont modestes. « On fait un peu vieillir la machine mais cela peut nous occasionner davantage de frais de révision», note le président. Ici, on facture à l’heure. Jusqu’ici c’était autour de 180 à 220 € tout compris. Pour 2023, les comptes ne sont pas encore finalisés.

Pas d’interdiction d’irrigation

Dans les Deux-Sèvres, la cuma Gâtinaise a débuté la campagne d’ensilage maïs 2023 depuis quelques jours. Les maïs irrigués n’ont pas souffert des arrêtés d’interdiction « Certains pourraient faire jusqu’à 17 à 18 t de MS », avance Éric Poublanc, son président. La cuma est bien équipée : 2 ensileuses John Deere 8300, 8 rangs chacune. La dernière est arrivée l’an dernier à la place d’une 6 rangs. Elle dispose d’un capteur de MS Harvester.

Chaque machine est en capacité d’ensiler 3 ha/h. En une journée, 30 ha peuvent être récoltés par machine. Le planning des chantiers a été ébauché le 28 août dernier. D’ores et déjà, 700 ha sont programmés. Mais tous les adhérents n’étaient pas présents. Finalement, la surface de maïs ensilé devrait être proche de celle de 2022, à savoir 830 ha (surface à laquelle se rajoutent 800 ha d’herbe). Éric Poublanc est plus circonspect sur l’évolution des surfaces de maïs ensilage à moyen terme au regard de la « céréalisation » à l’œuvre sur ce territoire agricole.

Plus de maïs épis

La cuma est équipée aussi d’un cueilleur pour récolter du maïs épis. Une formule qui connaît un certain succès. « Nous rayonnons sur 4 à 5 cantons », précise le président. À cette échelle, il peut y avoir quelques différences de maturité. La date de semis génère aussi des décalages dans l’avancement des cultures. Les premiers maïs ayant été semés le 15 avril. Et les derniers autour du 15 à 20 mai après une coupe d’herbe. Les salariés conduisent (un pour le moment, deux habituellement, le second étant en cours de recrutement). Deux adhérents les secondent. Le tarif facturé en 2022 s’élevait à 270-280 €/h avec main-d’œuvre mais sans carburant. C’est à chaque adhérent de le fournir.

Une meilleure année !

Toujours dans les Deux-Sèvres, la cuma Pas sans Peine, située à Chiché, n’a pas encore débuté la saison au 1er septembre. Les semis tardifs de mi-mai à fin mai, dus au printemps pluvieux, ont décalé la maturité. Nicolas Grolleau, le président, en témoigne : « Personnellement j’ai semé le 23 mai. Avant nous ne pouvions pas pénétrer sur les parcelles. » Les perspectives de rendement n’ont pas souffert du décalage. « Alors que 2022 était l’une des pires années, le maïs ayant littéralement brûlé sur pied dans certaines parcelles, 2023 devrait être l’une des meilleures », pronostique-t-il. Les coups de chaud en août n’ont pas compromis la formation du rendement.

Le planning hebdomadaire est dressé tous les vendredi matin à la cuma. C’est un chauffeur salarié qui est aux manettes, secondé par deux adhérents. Le salarié assure aussi l’entretien hivernal, gage d’un bon fonctionnement de la machine en saison. Le tarif facturé à l’heure s’élève à 230 €.

De son côté, la cuma la Résistante basée du côté de Vasles avec qui la Pas sans Peine a conclu une intercuma pour l’ensilage, a commencé ses chantiers d’ensilage maïs 2023. Cela concerne une cinquantaine d’hectares contre plus d’une centaine à récolter à la Pas sans Peine. Ce volume est à la portée de la John Deere 7250, 6 rangs que se partagent les deux cuma.

L’ensilage maïs 2023 avec un peu d’avance

La campagne maïs a démarré dès le 21 août à la cuma Arc en ciel, en Indre-et-Loire, avec un petit peu d’avance. Elle devrait se clore probablement autour du 10 septembre avec les maïs irrigués, prédit Frédéric Cadieu, le président. Leur nouvelle ensileuse John Deere 8300 M 8 rangs est avantageuse. Le débit de chantier élevé oblige les éleveurs à gérer le silo avec réactivité. Généralement, le tracteur de la cuma équipé d’une lame devant est mobilisé pour le tassement, à côté d’un deuxième engin de manière à bien fouler le tas.

Ici, les éleveurs dont beaucoup de laitiers, sont attentifs à la qualité de l’ensilage. C’est pourquoi, avec deux autres cuma du secteur, l’Arc en ciel a organisé le 14 juin une journée de comparaison sur la qualité de coupe de leurs ensileuses respectives sur deux parcelles d’herbe, l’une en luzerne et l’autre à dominante graminées. Une rencontre test du même type est envisagée, cette fois sur l’ensilage maïs.

Au-delà de l’aspect visuel, seules les analyses d’échantillons permettent de connaître précisément la qualité de la récolte ( MS, MAT, CB, NDF, ADF, amidon…) qui permettra ensuite d’ajuster les rations.

3 ensileuses à la cuma Val de Vienne

À la cuma Val de Vienne, en Charente, l’ensilage maïs 2023, bat son plein. « Tout se passe bien »,  observe Christophe Deshayes, le Président. La cuma dispose de trois ensileuses Claas conduites par des salariés : 870, 940 et 950, la plus récente. L’une d’elle récolte du maïs épis. Le président reçoit des échos positifs au sujet de la campagne. Sur son exploitation, la quantité est au rendez-vous. La qualité devrait être là aussi. Mais on ne connaît pas encore les résultats d’analyse.

Chantiers complets

La cuma réalise de plus en plus des chantiers complets. « La difficulté pour nous est de trouver de la main-d’œuvre disponible », souligne-t-il. Des adhérents prêtent la main parfois pour assurer le transport. La Vallée de la Vienne déploie ses ensileuses dans un rayon de 35 km autour de son site. Elle planifie deux secteurs de récolte. Les machines ne reviennent pas systématiquement le soir, de manière à rationaliser les déplacements. Le tarif s’élève à 350 €/h, main-d’œuvre et GNR compris, sachant que le débit de chantier atteint 4 ha dans les bonnes parcelles.

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