Retour sur quatre années de production et d’injection de biométhane
Installés à Liffré en Ille-et-Vilaine, le trio d’éleveurs du Champ-Fleury, Franck Perrodin, Christophe et Arnaud Gilbert, sont les premiers à avoir injecté du biométhane dans le réseau du gaz en 2015 en Bretagne.
Cet article est sponsorisé par GRDF
De gauche a droite, les trois agriculteurs du Champ-Fleury, Arnaud Gilbert, son frère Jean-Christophe, et Frank Perrodin.
Publié le 4 septembre 2018
/ Mis à jour le 6 novembre 2019 à 14:33
-
Auteur : Gwenaëlle Leprat
Aujourd’hui, leur unité de méthanisation engloutit chaque jour 12 tonnes de matières solides et 13 m³ de lisier. «Nous l’alimentons à 70 %, ce qui nous rend autonomes, rapporte Franck Perrodin. Pour les 30 % restants, nous sélectionnons des apports sans corps étrangers: marc de pommes, résidus de betterave, végétaux de déchetterie…»
Le projet s’est dessiné sur fond de crise laitière. Les éleveurs, alors en GAEC, passent de cinq à trois. Ils doivent renoncer à traverser la route pour gagner les pâtures car l’urbanisation des villages renforce le flux de véhicules. Garder les vaches en stabulation enclenche la réflexion: repenser les bâtiments, recréer une capacité de stockage d’aliments du bétail, mettre les fosses aux normes… Tout cela les mène tout droit à la méthanisation.
2,5 millions d’euros investis
L’investissement se monte à 2,5 M€ dont 500 000 € de subventions. «C’est énorme mais le contrat de rachat du gaz par GRDF sur quinze ans est vraiment sécurisant.»
L’investissement se monte à 2,5 millions d’euros dont 500 000 euros de subventions. «C’est énorme mais le contrat de rachat avec un fournisseur de gaz sur 15 ans est vraiment sécurisant. En agriculture, nous avons l’habitude d’investir, même avec un prix du lait qui fluctue. En comparaison, l’achat d’un robot de traite apporte du confort mais n’est pas remboursable. Pour notre unité de méthanisation, le retour sur investissement est calculé sur sept ans.»
Nous injectons jusqu’à 80 Nm³/h de biométhane épuré à l’heure
«Au départ, nous avions juste un bout de réseau qui alimentait la commune et nous injections 44 Nm³ CH4/h. Nous dépendions complètement de la consommation en gaz. Il arrivait de devoir torcher le gaz en trop l’été. En 2017, une entreprise qui en consommait 30 % l’été a annoncé qu’elle partait. GRDF a trouvé la solution en diminuant la pression du réseau: nous avons pu l’utiliser aussi dans l’autre sens, vers Rennes. Depuis, nous injectons jusqu’à 80 Nm³/h de biométhane épuré à l’heure, le nouveau seuil, au-delà duquel notre prix garanti diminue.»
« Le tout est de faire tourner l’unité. Quand ça travaille, les capteurs rassurent. On apprend vite!»
Un tiers du chiffre d’affaires global
La méthanisation représente désormais un tiers du chiffre d’affaires global et la moitié du revenu. «En nombre d’heures travaillées, la méthanisation est deux fois moins exigeante que l’élevage. Nous avons embauché un second salarié.» Les surfaces cultivées ont augmenté et les intercultures autrefois enfouies vont à la méthanisation. Le digestat, produit en sus du gaz, est utilisé comme fertilisant organique. Il remplace 30 % des apports d’engrais chimiques. « Le tout est de faire tourner l’unité. Quand ça travaille, les capteurs rassurent. On apprend vite!»
Pas d’odeurs
«Commencer petit nous a mis à l’abri des préjugés, constate Franck. Tout se passe bien avec les voisins, nous n’avons pas d’odeurs.» Un caisson permet même à chacun d’y déposer ses déchets de tonte. «Les acteurs du territoire, y compris les particuliers, sont fiers de disposer d’énergie verte locale, de valoriser plutôt que détruire.» Il insiste sur le soutien qui signe leur réussite: «Nous avons été bien accompagnés.» Ils le rendent bien en jouant le jeu des portes ouvertes et en partageant largement leur expérience.
Les chiffres de l’installation
SCEA Champ-Fleury (ex-GAEC)
3 associés
150 vaches laitières
Adhérent à la Cuma de la Bouëxière
Alimentation du bétail: 80 % d’autonomie
Méthanisation avec injection: 2015
Constructeur: PlanETBiogaz France
Technique: voie liquide infiniment mélangée
Digesteur: 2 698 m³ (h 6m x dia 25m)
Stockage digestat: 2 fosses couvertes
Investissement: 2,5 M€
Subventions publiques: 500 000€
Retour sur investissement: 7 ans
Rentabilité: 1/3 CA, et 50 % du revenu et – 30 % d’achat d’engrais
Afin de vous proposer le meilleur service possible, Entraid utilise des cookies. En continuant de naviguer sur le site, vous déclarez accepter leur utilisation.
Le nouveau site d'Entraid n'est pas compatible avec le navigateur Internet Explorer. Pour un confort de lecture optimal, nous vous conseillons d'utiliser un des navigateurs suivants :