Aujourd’hui, leur unité de méthanisation engloutit chaque jour 12 tonnes de matières solides et 13 m³ de lisier. «Nous l’alimentons à 70 %, ce qui nous rend autonomes, rapporte Franck Perrodin. Pour les 30 % restants, nous sélectionnons des apports sans corps étrangers: marc de pommes, résidus de betterave, végétaux de déchetterie…»
Le projet s’est dessiné sur fond de crise laitière. Les éleveurs, alors en GAEC, passent de cinq à trois. Ils doivent renoncer à traverser la route pour gagner les pâtures car l’urbanisation des villages renforce le flux de véhicules. Garder les vaches en stabulation enclenche la réflexion: repenser les bâtiments, recréer une capacité de stockage d’aliments du bétail, mettre les fosses aux normes… Tout cela les mène tout droit à la méthanisation.
2,5 millions d’euros investis

L’investissement se monte à 2,5 M€ dont 500 000 € de subventions. «C’est énorme mais le contrat de rachat du gaz par GRDF sur quinze ans est vraiment sécurisant.»
L’investissement se monte à 2,5 millions d’euros dont 500 000 euros de subventions. «C’est énorme mais le contrat de rachat avec un fournisseur de gaz sur 15 ans est vraiment sécurisant. En agriculture, nous avons l’habitude d’investir, même avec un prix du lait qui fluctue. En comparaison, l’achat d’un robot de traite apporte du confort mais n’est pas remboursable. Pour notre unité de méthanisation, le retour sur investissement est calculé sur sept ans.»
Nous injectons jusqu’à 80 Nm³/h de biométhane épuré à l’heure
«Au départ, nous avions juste un bout de réseau qui alimentait la commune et nous injections 44 Nm³ CH4/h. Nous dépendions complètement de la consommation en gaz. Il arrivait de devoir torcher le gaz en trop l’été. En 2017, une entreprise qui en consommait 30 % l’été a annoncé qu’elle partait. GRDF a trouvé la solution en diminuant la pression du réseau: nous avons pu l’utiliser aussi dans l’autre sens, vers Rennes. Depuis, nous injectons jusqu’à 80 Nm³/h de biométhane épuré à l’heure, le nouveau seuil, au-delà duquel notre prix garanti diminue.»

« Le tout est de faire tourner l’unité. Quand ça travaille, les capteurs rassurent. On apprend vite!»