Quelle rentabilité pour les bâtiments avec du photovoltaïque?

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Quelle rentabilité pour les bâtiments avec du photovoltaïque?

La vente d'électricité minore le coût de construction. Pour une puissance de 100 kWc, le CA moyen est de 12817 €/an (1188 heures/an d’ensoleillement).

Le 15 novembre dernier, le Crédit Agricole Touraine-Poitou a évalué les perspectives de rentabilité des bâtiments photovoltaïques en 2022. Alors que Groupama Paris Val-de-Loire, a insisté sur le besoin incontournable se souscrire une assurance "production" pour ce type d’investissement.

Quelles sont les perspectives de rentabilité d’un bâtiment avec du photovoltaïque? Avec un tarif d’achat de la production pendant 20 ans indexé aujourd’hui à 107€/MWh, une installation photovoltaïque de 100kWc (cas de figure pour des bâtiments d’environ 500m²) produira en moyenne chaque année, 119MWh d’électricité selon le Crédit Agricole Touraine-Poitou. Et ceci avec un ensoleillement de 1.188h/an. Ce chiffre «moyen» est observé par exemple en Touraine. Cela représente un chiffre d’affaire de 12.817€ par an, soit 256.355€ sur 20 ans. Et un EBE évalué à 210.840 €. Contrairement aux premières années de démarrage de cette filière, la plupart des projets ne couvriront pas l’intégralité du financement d’un bâtiment neuf. Il y aura très généralement des restes à charges.

La rentabilité d’un bâtiment avec du photovoltaïque demeure réelle

Cependant, la vente d’électricité en couvrira une partie significative. La rentabilité générée par ce type d’investissement demeure réelle. Raison pour laquelle bon nombre d’investisseurs se proposent d’investir à votre place, en rétrocédant aux propriétaires une location de toiture. L’empressement de ces société tiers, pas spécialement connues pour leur philanthropie, prouvent d’une certaine manière, que cet investissement reste profitable…  A noter aussi: l’intérêt croissant de l’autoconsommation de l’électricité produite au regard de la montée en flèche des prix d’achat!

Des taux qui remontent

Depuis le début de l’année 2022, les taux d’emprunt augmentent et deviennent volatils. Cela s’ajoute à l’augmentation des coûts de l’acier et des modules. Même si en novembre 2022, les tarifs de l’acier «semblent», se stabiliser, voire diminuer un peu. Dans ce contexte inflationniste, la CRE, (Commission de Régulation de l’Energie) indexe désormais les tarifs de rachat de la production sur la réalité économique des investisseurs. C’est pourquoi, ceux-ci ont été revus à la hausse en 2022, de 13%.

Il est périlleux de prévoir l’évolution des tarifs prévisionnels de rachat. Voici quelques mois, des porteurs de projets ont voulu déposé rapidement leur dossier de demande de raccordement pour s’assurer de bénéficier du tarif en cours. 9,47c€ au point le plus bas à l’époque. Ils avaient peur que celui-ci ne baisse ensuite. Mauvais choix. Les tarifs ont été depuis réévalués à la hausse (de 100 à 500kWc: 10,68c€/kWh au 3ème trimestre 2022).

Les prix de rachat évoluent régulièrement à la hausse ou à la baisse. Mais également les prix de vente des panneaux. Difficile en réalité de viser la meilleure période…

Emprunts: 15 ans pour les panneaux, 20 ans pour le bâtiment

Pour un agriculteur qui investit seul, les conditions de financement proposées par la banque sont de l’ordre de 15 ans pour l’installation photovoltaïque. Et 20 ans pour le bâtiment. Pour les apports en autofinancement, ils sont généralement situés entre 10 et 20% «ou une annuité d’avance en trésorerie pour faire face à un éventuel décalage de paiement» précise le représentant du Crédit Agricole. «C’est plus souvent 10% pour les cuma» selon Sylvie Lhéritier, de la frcuma Centre Val de Loire qui a suivi plusieurs projets dans sa région. «Cela peut se faire sous forme souscription de parts sociales» précise l’animatrice qui conseille aux cuma intéressées d’acheter le terrain de manière à sécuriser le projet dans la durée. Autre point de vigilance: selon la localisation du bâtiment, le bien immobilier sera plus ou moins revendable si l’activité devait s’arrêter rapidement…

Les représentants de Groupama Paris Val de Loire ont fait le point aussi sur les besoins assurantiels. Dans le contrat, il est nécessaire d’intégrer l’assurance du hangar, de son contenu, des panneaux et du local onduleur. Mais aussi de la perte de production (ou perte d’exploitation). En effet, si une panne survient et que le délai de réparation est excessivement long, alors le manque à gagner pourra se chiffrer à plusieurs centaines, voire milliers d’euros selon la puissance de l’installation et la saison d’ensoleillement.

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