Assister à une récolte des graines de courge vaut le détour. D’abord parce que la production de courges, cultivées pour leurs graines, est rare en France. Ensuite, le chantier de récolte requiert deux machines spécifiques et étonnantes. Sept agriculteurs bio ont créé la cuma Biocourge, basée à Charroux, dans la Vienne. Ils souhaitaient satisfaire la demande d’une entreprise du secteur cherchant des producteurs locaux de graines de courges bio. Les sept adhérents ont semé leurs premières courges au printemps 2025.
Récolte des graines de courge : en direct du chantier
Mutualiser la récolte des graines de courge en cuma : une stratégie gagnante
Pour le semis, un simple semoir monograine suffit. Il faut juste les bons disques semeurs et utiliser un rang sur deux ou sur trois, pour obtenir des interrangs entre 1,5 et 1,8 m.
En revanche, les adhérents ont mutualisé l’investissement dans la chaîne de récolte. Ils ont acheté une récolteuse reconditionnée et un andaineur, deux matériels spécifiques à cette culture, ainsi qu’un broyeur et une cuve à eau avec lance de nettoyage. Les quatre matériels ont couté 170 000 €.

La première étape de la récolte des courges consiste à les andainer. (© Entraid Médias)
Récolteuse de graines de courge : la machine clé du chantier
Récolter les graines de courge commence par l’andainage. Un tracteur pousse un andaineur et tracte un broyeur. L’andaineur aligne les courges. Le broyeur fragmente les résidus de la culture. 2 à 3 jours après, l’andainage intervient la récolteuse. Un tracteur de 110 à 120 ch suffirait à la tracter.
Dans le cas de ce chantier, la cuma loue un tracteur plus puissant, avant tout pour sa transmission à variation continue, appréciable pour emmener de manière fluide la récolteuse autour de 2 km/h. L’andaineur et la récolteuse de la cuma Biocourge sont de marque Moty, un constructeur autrichien spécialisé. Un concessionnaire local, la SARL Gourdeau et Fils, en assure le suivi.

La récolteuse garde les graines de courge, et restitue leurs restes au champ. (© Entraid Médias)
Organisation du chantier de récolte des graines de courge
La récolte des courges se déroule en même temps que d’autres chantiers :
- Battage des maïs ;
- Semis de blé ;
- Dernières récoltes de fourrages
- Etc…
Pour gagner en sérénité, la cuma Biocourge a décidé de dédier un tracteur avec chauffeur pour tracter la récolteuse. Elle loue le tracteur et dispose d’un salarié via un groupement d’employeurs pour les deux mois durant lesquels la récolte des courges a lieu.
Fonctionnement technique de la récolteuse de courges à graines
La prise de force du tracteur tourne à 750 tr/min pour animer la centrale hydraulique de la récolteuse. Un rouleau de 1,7 m de diamètre hérissé de pics ramasse les courges andainées. Le rouleau se relève hydrauliquement, pour le transport, les demi-tours et pour alléger le contact sur le sol si besoin.
Un convoyeur à barrettes les prend en charge, pour les mener à un rotor aplatisseur à couteaux.

Un rouleau ramasse les courges andainées en les empalant sur des pics. (© Entraid Médias)
Après aplatissement, les morceaux de courges parviennent à un tambour rotatif long de 3 m. Grâce à la force centrifuge, les graines franchissent les espaces vides entre les anneaux du tambour. Les graines restent entourées de filaments de chair.
Un rouleau abrasif enlève les restes de pulpe, puis les graines sont acheminées jusqu’à la trémie. Les résidus de courges, c’est-à-dire tout sauf les graines, sont restitués au champ. Un disque épandeur finalise cette opération.

La cuma Biocourge table sur des rendements de 400 à 800 kg/ha de graines de courge. (© Entraid Médias)
Nettoyage quotidien de la récolteuse de graines de courge
Selon les adhérents, la chair des variétés cultivées pour leurs graines n’est pas valorisable. Elle n’est pas agréable au goût, « pas même mélangée dans une soupe ».
En cabine, un écran sert au contrôle du travail. En plus d’indicateurs, une caméra retransmet ce qui se passe à l’étape de séparation et de nettoyage des graines, pour en surveiller le flux.

Le chauffeur contrôle le flux des graines grâce à une caméra. Un écran retransmet l’image en cabine. (© Entraid Médias)
La récolteuse est inclinée vers l’arrière. Cette inclinaison est nécessaire pour le bon fonctionnement du tambour cribleur. Une régulation de niveau automatique garde la même inclinaison durant toute la récolte.
Le nettoyage de la récolteuse se fait à chaque fin de journée. La chair de courge est si collante que reporter l’opération la rendrait difficile. La présence à même le tracteur d’une cuve à eau avec enrouleur et lance est prévue pour assurer un lavage même loin d’une cour de ferme.

Une cuve à eau avec lance accompagne la récolteuse, qui demande un nettoyage quotidien. (© Entraid Médias)
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