Débit des chantiers et qualité de récolte solides

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Débit des chantiers et qualité de récolte solides

Pour préserver leur andaineur Roc RT 730, les adhérents de la cuma le privilégient dans les prairies temporaires ou d’interculture. Ils évitent de l’utiliser dans les prairies destinées au foin où sont présentes des roches (©Cuma la Mignonne).

Avec un Roc RT 730, la cuma la Mignonne, située au Tréhou, dans le Finistère, a passé le cap de l’andainage à tapis. Elle se dote d’un outil haut de gamme pour valoriser l’herbe, une culture avantageuse sur son territoire et qu’elle facture 20 €/ha.

L’outil plus large aurait amélioré le débit de chantier. « Mais c’était vraiment trop cher. Finalement, cet andaineur à tapis de 6 m était le bon compromis » et Hubert Madec, le responsable de l’activité créée en 2022, apprécie déjà l’efficience. Avec la vitesse d’avancement bien au-delà des 10 km/h, « au final, on andaine de 4 à 6 hectares par heure. » Certains des adhérents de la cuma la Mignonne utilisent leur Roc RT 730 avec un guidage RTK. « Ça fait des beaux chantiers qui font gagner du temps à l’ensileuse en déposant deux andains parfaitement côte à côte. »

Moins de cailloux et de corps étrangers, plus de feuilles et d’efficacité à l’ensilage

L’origine du projet vient en effet des chantiers d’ensilage. Sur ces terres des Monts d’Arrée généreuses en cailloux, « les entrepreneurs nous autorisent des andains groupés, à condition que ce soit réalisé au moment de la fauche ou avec un andaineur à tapis. »

Or le climat local, restreint le choix. « Ici, si on groupe dès la fauche, ça ne sèche pas. » L’éleveur laitier explique baser sa stratégie sur l’herbe et cherche à en maximiser les valeurs alimentaires. Son itinéraire de récolte idéal est un andainage au lendemain d’une fauche à plat, étalée et sans conditionnement, pour un ensilage trois jours après la coupe.

Le secteur est favorable à l’herbe, mais pas au séchage

Un prix de revient de 30,85 euros par hectare

Le prix de revient en prestation complète est de 30,85 euros par hectare.

S’il a déjà aligné des méteils ou bougé de la paille après l’orage, l’usage principal de l’andaineur Roc de la cuma la Mignonne reste bien l’herbe ensilée. Il se montre avantageux aussi lorsque les coupes génèrent peu de quantité. « On fait tout de même des beaux andains et sans perdre les feuilles du trèfle », résume l’éleveur soucieux de respecter un intervalle de 35 J à 45 J entre deux coupes pour éviter l’épiaison.

Dans une même optique d’optimisation de la qualité du stock, l’investissement répond à une logique d’autonomie, sachant qu’en même temps, la coopérative s’équipait d’une autochargeuse de 40 m³. Pour 70 € par voyage, « c’est une solution idéale du point de vue de l’organisation des chantiers. En revanche, dès qu’il y a des tiges, la qualité de hachage n’est plus suffisante. Pour des RGI, il vaut mieux solliciter une ensileuse. »

Répondre à tout le monde

Après deux campagnes, l’andaineur n’a pas atteint le rythme de croisière qu’escompte le responsable. « L’idéal serait d’être à 500 ha/an », estime-t-il. L’an dernier, la cuma finistérienne a dû appeler des engagements non réalisés afin d’équilibrer l’activité. Outre une immobilisation consécutive à un incident, le producteur de lait expose plusieurs explications.

D’une part conjoncturelle, avec un cours du soja qui sert actuellement la compétitivité du système basé sur l’achat de concentrés. « Nous avons eu une bonne année fourragère qui a aussi moins incité à valoriser au maximum des petites récoltes d’herbe et légumineuses. »

La récolte est technique, mais le Roc RT 730 tire son épingle du jeu

La cuma dispose notamment d'un andaineur à tapis de 6 m.

De l’outil simple à la prestation complète, le service de la cuma la Mignonne est à la carte : Celui qui travaille seul sur son exploitation s’y retrouve, tout comme celui qui a aimé faire lui-même son chantier (©cuma la Mignonne).

Le coût et la technicité nécessaire ont sans doute pénalisé l’adoption du nouveau matériel. « Il faut faire des hectares pour être à l’aise », résume Hubert Madec. « Par exemple, si l’on coupe trop ras, ça peut générer un bourrelet devant le pickup. » Récolter de l’herbe, ça reste technique.

Il signale néanmoins la simplicité du modèle qui offre de multiples configurations. « On peut faire beaucoup de choses dans tous les sens. Mais ceci implique d’avoir un protocole bien en tête », pour réaliser sans encombre le chantier le plus efficace. Et l’éleveur précise qu’en fonction du volume, de la culture et même du relief, « la donne peut changer. »

La cuma diversifie les solutions techniques

La coopérative emploie actuellement un permanent et un saisonnier. Elle propose ainsi son andaineur Roc RT 730 seul ou en prestation complète. « C’est à la carte », argue le représentant de la cuma qui répond aussi à ceux qui restent attachés à la technologie du rotor. Douze adhérents sont engagés dans cette autre activité. Ils disposent de deux andaineurs doubles, pour 360 ha réalisés l’an dernier.

Hubert Madec justifie l’indépendance des deux activités : « Tout le monde ne voulait pas du tapis », en raison de l’investissement notamment. L’idée était de répondre aux uns sans faire fuir les autres. Il conclut : « Une force de la cuma, c’est qu’elle est bien gérée. Et une autre, c’est qu’elle investit. » L’andaineur et l’autochargeuse, en sont un exemple.

Devant les nouvelles solutions que la cuma propose, des questions se posent. « Des éleveurs sont finalement restés en enrubannage, car ils ont toute la chaîne de distribution organisée pour ça sur leur ferme. » D’autres jeunes auraient concrétisé l’opportunité et rejoignent le collectif qui au moins alimente les réflexions.

Le choix du Roc RT 730

La souplesse des dents fait que les morceaux de bois et les cailloux restent derrière. » Au-delà des avantages de l’andaineur à tapis, le responsable justifie le choix du modèle par sa conception « plus simple qu’un autre que nous avions vu. Au transport, il passe bien dans les chemins. »

Hubert Madec évoque aussi la facilité de prise en main du boîtier et des interventions d’entretien. « Ce sont des machines éprouvées. Comme nous partions pour 10 ans d’amortissement, c’était important d’avoir cette confiance. En revanche, en fin de chantier, il faut bien prendre un quart d’heure pour enlever l’herbe qui s’enroule autour des galets. »

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