Un prix chantier de labour réduit grâce à une charrue à 50 €/ha

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Un prix chantier de labour réduit grâce à une charrue à 50 €/ha

Olivier Chabot et Serge Constantin utilisent tous les deux la charrue Pöttinger de la cuma et en sont satisfaits. Surtout pour le travail superficiel du sol.

La cuma de la Joux a investi en 2020 dans sa propre charrue qui réalise chaque année une trentaine d’hectares de labour à un coût de 50 €/ha. Grâce à leur outil, les adhérents se sentent plus autonomes.

Elle est comme neuve. Il faut dire que la charrue de la cuma de la Joux n’a pas beaucoup usé ses fers. Depuis qu’elle est arrivée en 2020, moins de cent hectares ont été labourés. « Nous ne nous en servons pas beaucoup, avoue Olivier Chabot, président de la cuma basée dans le Doubs. Mais pour le peu dont nous en avons besoin, nous en sommes ravis. »

3 ha/an minimum

En effet, la charrue laboure la trentaine d’hectares des six adhérents qui se sont engagés. « Chacun avait sa manière de labourer avant, se souvient-il. À titre personnel, je faisais appel à une ETA, mais je n’étais pas très satisfait du travail. » Pour d’autres agriculteurs, c’était la vieille charrue qui était utilisée. « Une trois corps sans retourneur, on pouvait y passer du temps », ironise Serge Constantin, un utilisateur.

C’est en 2019 que quelques agriculteurs du groupe suggèrent d’investir dans du matériel de travail du sol en commun. Viens alors l’idée d’acheter un déchaumeur et une charrue. L’objectif, avec cette nouvelle activité, est d’être plus autonome et de travailler ses parcelles quand la météo est propice. « Pour la charrue, chacun s’est engagé à hauteur de trois hectares labourés par an, précise le président. Cela permet d’assurer un prix de revient correct quelle que soit l’utilisation qu’on en fait. Quant au choix de l’outil nous avons demandé plusieurs devis et visité quelques cuma. »

Labour superficiel

Le groupe a alors jeté son dévolu sur une quatre corps de la marque Pottinger, neuve. Son rapport qualité prix et la proximité ainsi que le service du concessionnaire a fait pencher la balance. À 12 900 euros, elle est équipée d’une roue de jauge, d’une variation de largeur. Elle est réversible, portée et équipée de sécurités hydrauliques non-stop. « Il le faut dans nos sols peu profonds et caillouteux », ajoute Serge Constantin qui est d’ailleurs très satisfait de ce système.

Le peu de surface que doit labourer la charrue, demande un peu de précision. En effet, les agriculteurs de la basse montagne réalisent des travaux très superficiels : entre 10 et 15 cm. Plus, cela endommagerait la charrue car ils évoluent sur la roche. « Il faut pour cela bien la régler, explique l’agriculteur. Une fois les réglages faits, nous sommes très satisfaits de son travail en sol superficiel. C’est aussi pour cela que nous l’avions choisie. C’est peut-être l’une des seules qui peut réaliser un tel travail. »

Olivier Chabot l’avoue, « je ne sais pas la régler mais lorsque je l’utilise, principalement pour détruire une prairie en sols légers et superficiels, son travail me convient bien. Les autres adhérents le font pour moi. La terre n’est pas jetée mais bien retournée. » Ce système lui permet de ne pas utiliser de glyphosate lorsqu’il choisit d’implanter des céréales après une prairie.

Plus rapide

S’il est difficile pour ces deux agriculteurs d’estimer le débit de chantier, une chose est sûre, « ça va beaucoup plus vite ! ». Selon la taille des parcelles et le travail demandé à la charrue, il peut atteindre 1,5 ha/h. Avec un travail peu profond, un tracteur de 110 chevaux peut suffire. « J’utilise mon tracteur de cour car c’est le plus puisant que je possède, fait remarquer Olivier Chabot. Il travaille correctement mais il faut prévoir de mettre du poids à l’avant du tracteur. » Serge Constantin, lui, utilise son tracteur de 140 chevaux. Il semble plus adapté à ces travaux car il consomme moins.

Pour l’organisation des chantiers, les membres de la cuma ont opté pour la simplicité. La communication est de mise et chacun utilise son tracteur et conduit la charrue. « Nous n’avons pas de période déterminée pour labourer nos parcelles, si ce n’est à l’automne et selon nos assolements, explique le président de la cuma. Nous profitons ainsi de fenêtres de travail assez larges pour que chacun puisse labourer au moment le plus opportun. » Les adhérents le soulignent, l’activité pourrait supporter davantage de personnes et de surfaces.

Pour le moment, la cuma n’a pas encore mis la main au portefeuille pour l’entretien de leur charrue. « Nous n’avons pas prévu d’usure notable pour cette charrue, avoue le président. Avec une trentaine d’hectares labourés par an, nous n’usons pas beaucoup le matériel. D’autant que le sol, limoneux-argileux reste facile à travailler. » Le chantier est donc facturé à hauteur de 50 €/ha. À cela, il faut compter l’utilisation du tracteur mais aussi la main-d’œuvre. « Moins cher que si je faisais appel à un prestataire », reconnaît Olivier Chabot.

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