Le bois fragmenté raméal (BRF), comme son nom l’indique, est issu du broyage de jeunes branches de feuillus. Son épandage en parcelles de grandes cultures se pratique très peu en Normandie. C’est pourtant un moyen intéressant pour remonter les niveaux de matière organique des sols. Cette méthode comporte des atouts. Mais elle présente également un risque important d’exposer les cultures en place à des faims d’azote.
Mise en place d’un essai de paillage bois des cultures
Une expérimentation de la chambre régionale d’agriculture, à l’ouest de Rouen, vise à suivre l’impact de l’épandage de BRF sur les fournitures en azote et la réponse de la culture en termes de production et de qualité. L’apport de bois est intervenu à l’automne 2022 (dans un couvert avant maïs) sur le site. Ce dernier se décompose en cinq modalités. Le BRF, qui est donc un produit relativement frais, est en effet utilisé sur deux modalités qui diffèrent par la dose de l’apport. Elles seront comparées à un témoin ainsi qu’aux deux modalités où de la plaquette sèche a été employée.
La plaquette bocagère désigne le bois déchiqueté produit à partir des haies bocagères. En fonction de sa granulométrie et de son taux d’humidité, la plaquette se valorise en bois-énergie, en paillage, en litière ou comme amendement sur les sols (©Cran)
Grandes cultures ou légumes
En cultures légumières, une autre expérimentation a lieu sur la station du Sileban. L’objectif est d’évaluer différents itinéraires techniques intégrant des apports carbonés massifs, en particulier de la plaquette bocagère produite par la filière bois-énergie agricole. L’impact sur le rendement et la qualité en productions de choux et de poireaux est un enjeu important pour la filière. Le système de culture de référence pour évaluer les effets de ces apports intègre donc ces deux espèces. Ici, les modalités évaluent des apports équivalant à 50 t/ha ou 100 t/ha de plaquettes. Le bois est incorporé au sol avant l’implantation ou utilisé en paillage de la culture en place.
| Le projet Le projet Valobois a été initié en 2022, il s’achève en 2024 et permettra aux agriculteurs et conseillers d’avoir les éléments technico-économiques pour mettre en œuvre ces techniques. Il mutualise l’expertise d’Idele, la Ferme expérimentale de La Blanche Maison et la Société d'investissement légumière et maraîchère de Basse Normandie (Sileban). La fédération des cuma Normandie Ouest et la Chambre d’agriculture de Normandie le pilotent, avec le financement Région Normandie et des fonds Feader. |
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